La polémique politique autour de la possible délocalisation de la prochaine génération de Renault Clio en Turquie ne cesse d’enfler. En pleine campagne pour les élections régionales, le gouvernement a décidé de faire de ce dossier un exemple en multipliant les déclarations tonitruantes.
Selon nos informations, Nicolas Sarkozy a convoqué Carlos Ghosn à l’Elysée samedi pour qu’il se justifie sur ce dossier. Le PDG de Renault doit ainsi rentrer dans la précipitation des Etats-Unis, où il se trouve.
Même si le constructeur affirme ne pas avoir encore décidé du futur lieu de production de la Clio IV, qui doit succéder au modèle actuel à partir de 2013, le gouvernement veut se donner une image inflexible : « Nous ne laisserons pas la Clio IV être produite en Turquie, la Renault sera produite en France pour être vendue en France », a dit le ministre de l’industrie, Christian Estrosi.
Le gouvernement invoque le fait que l’Etat est venu au secours de Renault pendant la crise sous la forme d’un prêt bonifié à la condition que Renault ne ferme pas d’usine en France. Patrick Pelata, directeur général de Renault, devait être reçu mercredi 13 janvier à midi par M. Estrosi.
Selon la radio RTL, le président de la République saisirait l’occasion du rendez-vous à l’Elysée, samedi, pour que l’Etat actionnaire exige les six postes au conseil d’administration auquel il a droit. L’Etat détient 15 % du capital et dispose de deux représentants.
Stéphane Lauer Le Monde