CARRIÈRES DE BRUEIL-EN-VEXIN
Tract également disponible en format PDF
C’est pour très bientôt.
(550ha ensuite, poursuite du désastre à Sailly et à Fontenay-Saint-Père)
Ce projet, d’une emprise totale de 105 hectares environ, ce sont principalement :
- des terres agricoles (pas encore bio, soit, mais elles pourraient le devenir un jour), passées à la centrifugeuse des explosifs, des bulldozers et autres engins de chantier ; autrement dit, au minimum 80 hectares de terres agricoles assurément bousillées. On nous dira qu’avec le CETA, on pourra toujours s’approvisionner en blé au Canada !
- une nappe phréatique en grand danger (plus de 60 000 personnes concernées). Sans doute le plus grave, sauf pour les Éduqués qui nous gouvernent et qui savent tout bien, mieux que quiconque.
- une zone humide détruite et un paysage magnifique saccagé. Ça au moins, c’est du moderne qui décoiffe.
- le maintien à Gargenville, en zone urbaine, d’une industrie cimentière ultra polluante.
Pour plus de détails sur le projet et les luttes en cours, Collectif sans fin (c100fin), NOPIVALS et de l’AVL3C
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Collectif sans fin (c100fin.fr) : z109[at]c100fin.fr
Il y a donc vraiment de quoi s’inquiéter et pleinement justifier le côté quelque peu « épicé » de ce qui suit.
L’écologie du XXIe siècle. aux Éditions du Homard
Selon la macronie et la multinationale Calcia-Heidelbergcement (extraits) :
« Je creuse, non seulement sur des terres agricoles, au-dessus d’une nappe phréatique (en cas de problème, la Seine est toute proche, pas d’affolement s’il vous plaît), sur une zone humide (ça, c’est à la portée du premier venu) mais, notez bien que je creuse assez près des habitations et des villages, pour être bien certain d’être disruptif, et de plus, je fais d’une pierre deux coups en permettant ainsi à la cimenterie Calcia-Heidelbergcement de poursuivre à Gargenville ses activités bien polluantes.
D’ailleurs, tous les habitants de la Vallée de Seine me remercient d’avance pour cette touchante marque d’intérêt pour les gens de la périphérie. Non seulement, je maintiens des emplois à la cimenterie (enfin, c’est ce qu’on m’a dit…) mais j’en crée dans le secteur de la santé (côté bronches, pour être tout-à-fait précis).
Ah, j’allais oublier : on me signale que cette zone 109 va détruire un « paysage remarquable du Vexin français », mais les gens d’en bas exagèrent toujours. Et de toute façon, si jamais le trou n’était pas bouché comme prévu, l’Île de France et la capitale ont largement assez de déchets en tout genre pour remédier à ce problème (à l’avenir, on manquerait même de trous à cet effet, m’assure-t-on !).
À ce propos, on m’a signalé que, tôt le matin, des émanations peu ragoûtantes sont assez fréquentes dans le secteur, déjà truffé d’anciennes carrières. Je ne comprends pas qu’on n’ait pas songé à profiter de cet état de fait, pour monter un CFN (Centre de Formation du Nez). C’est un manque de réactivité regrettable de nos services. On va s’en occuper.
Pour conclure et rassurer ceux et celles qui seraient inquiets (on me dit qu’il y en a de plus en plus), un conseil : soyez mobiles. Votre cher Vexin français fout le camp ? Les Champs-Élysées vous attendent pour de prochaines balades ; on sait recevoir dans la capitale !
Par ailleurs, vous savez tous que nous pilotons avec nos amis du CAC 40 un tas d’autres projets, tous plus sexy les uns que les autres :
- une piste d’atterrissage supplémentaire à Roissy (excellent pour les oreilles, les bronches et le sommeil des riverains ; là aussi, c’est le top pour les emplois médicaux).
- un méga-méga-centre ultra-ultra-commercial près de Roissy. Avec la piste de ski artificiel pour les touristes chinois, prévue au départ, c’eut été vraiment top !
- un viaduc du côté de chez vous pour faire circuler encore plus de camions. Avec tous les accords commerciaux qu’on signe, il faut anticiper la croissance du trafic de marchandises. C’est un devoir.
Confidence : en macronie, avec nos potes du CAC 40, tous ces projets (et il y en a bien d’autres), on les appelle les GPICJ (Grands Projets Inutiles très Coûteux mais très très Juteux). Mais çà, ne le répétez pas, SVP.
Comme vous le savez tous, ce projet de carrière et de maintien d’une industrie cimentière super bien polluante en Vallée de Seine et en milieu urbain est du plus haut intérêt pour le Grand Business, pardon, le Grand Paris (euh, le Grand Business du Grand Paris quoi !). Si si, croyez-nous.
Je félicite d’ailleurs chaudement notre administration pour avoir su louvoyer au mieux malgré l’opposition locale. On me rapporte à ce sujet un article du journal Le Monde en date du 10 août 2019 précisant : « À quelques exceptions près, les élus du territoire, à l’instar de la communauté urbaine Grand Paris Seine&Oise, qui réunit 73 communes entre Mantes-la-Lolie et Conflans-Sainte-Honorine, se sont déclarés hostiles à la carrière. »
Mais, je vous le demande, où irait-on si on écoutait, les maires, les habitants, et si on ne prenait pas bien soin de ne pas tenir compte des dossiers déposés par les opposants lors des enquêtes publiques ?
Et puis, pour le dire franchement, les états d’âme des uns et des autres, on s’en tape. Même qu’on en rigole bien, dans nos dîners en ville entre amis ! Croyez-le, l’écologie, on a çà, chevillé au corps. Pareil pour cette histoire de changement climatique, on veille au grain, grave ! Pardon, j’allais oublier : bien l’bonjour chez vous. »
Un habitant du coin, tellement en colère, qu’il a pondu un tract !