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Laurent Mucchielli Le blog de Laurent Mucchielli
La polémique au sujet du professeur Didier Raoult et de la molécule hydroxychloroquine révèle la profonde médiocrité des traitements politique et médiatique de la crise actuelle. Aveuglés par des aspects superficiels de la question, la quasi totalité des commentateurs passent à côté des vrais enjeux comme celui de l’industrie pharmaceutique.
Je ne suis pas infectiologue ni microbiologiste, mais je suis extrêmement choqué par la polémique à laquelle nous assistons depuis maintenant environ deux semaines au sujet du professeur Didier Raoult et de la molécule hydroxychloroquine. Le flot d’articles et de débats insignifiants à ce sujet est tout simplement ubuesque. Sans parler des commentaires portant sur sa personnalité, quand ce n’est pas sur sa façon de s’habiller. Quel incroyable temps perdu ! Toutes celles et ceux qui alimentent cette pseudo-polémique portent une très lourde responsabilité.
Quatre constats sont évidents :
1- Résultat de longues années de casse de ce service public pourtant le plus important de tous, notre système de santé publique est totalement sous-dimensionné, nous manquons de tout. C’est de cela dont nous devrions parler et nous inquiéter tous les jours. Tout le reste n’est que diversion.
2- Nous sommes dans une situation de médecine d’urgence. Les médicaments contenant cette molécule (l’hydroxychloroquine) existent depuis longtemps, des dizaines de milliers de personnes l’ont utilisé rien qu’en France ces dernières années, ils peuvent être efficaces à certains stades de l’infection et chez au moins une partie des malades. Une équipe de spécialistes de réputation mondiale le crie à qui veut l’entendre. Il n’y a pas à hésiter une seconde, il faut s’en servir. Point final.
3- Les tergiversations du gouvernement à ce sujet sont un scandale, c’est l’une des choses sur lesquelles il lui faudra rendre des comptes le moment venu.
4- Les querelles d’experts à ce sujet sont tout aussi scandaleuses. Elles cachent non seulement quelques rivalités égotiques entre « grands pontes » de la médecine française, mais aussi et bien plus profondément des enjeux financiers pour l’industrie pharmaceutique et des conflits d’intérêts chez nombre de ces savants. Et ceci n’est pas une surprise. Nombre d’enquêtes de chercheurs et de journalistes d’investigation l’ont longuement documenté depuis une vingtaine d’années, au fil des polémiques sur l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (AFSSAPS) devenue l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) en 2012, et sur son rôle dans les scandales du Mediator, de la Depakine on encore du Levothyrox, pour ne citer que les cas les plus connus du grand public.
Je publie ci-dessous le texte d’une journaliste précaire, Ella Roche, qui a longuement étayé tous ces points. Son travail est clair et implacable. J’espère qu’il servira d’exemple à ses confrères.
LM
Pour soigner en France, faut-il faire autant de Raoult ?
Longue chevelure détonante, barbe d’aventurier, blouse blanche rivée au corps, gros verres de lunettes, franc-parler et bague tête de mort à l’annulaire : le professeur Didier Raoult avait tout pour faire le buzz. Il s’en serait bien passé, face aux enjeux sanitaires actuels.
MAIS QUI EST DIDIER RAOULT ?
Peu connu du grand public, cet infectiologie, microbiologiste, spécialiste des maladies infectieuses est internationalement reconnu dans son domaine. À la tête de l’Institut Hospitalo-Universitaire (IHU) en maladies infectieuses de Marseille, il a réussi, avec son équipe, à créer un pôle d’excellence de niveau mondial.
Grand prix 2010 et de l’Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale (INSERM), numéro 1 des publications portant sur les maladies contagieuses dans des revues scientifiques à comité de lecture, Raoult-le-médecin-chercheur est incontournable.
A fortiori lorsqu’un coronavirus devenu pandémique débarque en France et que ce dernier propose depuis le 25 février, sur la base d’une étude menée sur 24 personnes et de publications scientifiques chinoises faisant consensus, une démarche et un traitement combiné pour aider à soigner le Covid-19 :
- tester les individus ;
- prescrire de l’hydroxychloroquine (HCQ), en y joignant un antibiotique dont la capacité est de se concentrer sur les poumons (l’azithromycine) ;
- cibler ensuite les confinements afin de protéger l’entourage des patients touchés par le virus.
Raoult participait sans véritablement y siéger au Conseil scientifique créé le 11 mars, semblait-il à la demande de M. Macron. Composé d’infectiologues, d’épidémiologistes, d’un virologue, d’une réanimatrice, d’un médecin de ville, mais aussi d’un anthropologue, d’un sociologue, son objectif théorique était d’offrir les meilleurs conseils en matière sanitaire aux décideurs politiques.
UNE CERTAINE IDÉE SANITAIRE MISE À L’ÉCART
Las, la position du professeur marseillais n’a jamais eu écho véritable au sein de ce conseil dont il a claqué la porte ce mercredi 24 mars. Pire, ses recommandations ont été a) soit rendues inopérantes, b) soit déformées par le Ministre de la Santé jusqu’à les rendre inopérantes, c) avec toutefois une évolution au 26 mars, non décisive pour une mise à disposition du traitement à tous les patients en besoin le sollicitant.
a) Certes, M. Véran a bien pris la décision de lancer des tests pour approfondir l’efficacité de l’hydroxychloroquine via une étude européenne intitulée Discovery. Lancée le 22 mars (soit presque un mois après la proposition de traitement de M. Raoult), le test dans plusieurs Centres Hospitaliers Universitaires (CHU) portera aussi sur d’autres possibilités de traitement dont un traitement contre le VIH, un antiviral luttant contre l’Ebola.
Mais sans les interventions soutenues de M. Raoult, sans sa capacité à sensibiliser l’opinion publique (par exemple avec des vidéos Youtube réalisées par son équipe sachant manier la caméra, dépassant le million de vues), sans le soutien de nombreux spécialistes de la santé et bien avant que les grands médias ne s’emparent de la question (pour la transformer en polémique stérile), il n’était pas prévu d’inclure l’HCQ à cette étude.
Discovery n’offrira enfin des résultats que dans un délai allant de 6 à 8 semaines. Autrement dit, les résultats arriveront lorsque la dernière des bataille aura déjà été livrée et qu’il faudra alors faire un bilan des décès.
b) De façon surprenante, le ministre a déclaré réserver dès maintenant le traitement aux personnes les plus gravement atteintes, en réanimation. Tout l’inverse de ce que propose M. Raoult et tous les nombreux chercheurs internationaux qui utilisent cette molécule. Eux conseillent, suite à leurs observations et tests déjà menés, de soigner à l’HCQ au moment des premiers symptômes, lorsque la charge virale augmente. De façon à la combattre avec efficacité. Après, c’est trop tard, il faut passer à autre chose.
DES EXPERTS QUI « FOURVOIENT » LES AUTORITÉS ?
Cette position incompréhensible du ministre a ému le professeur Christian Perronne, chef de service en infectiologie de l’hôpital de Garches. Sur LCI, le 25 mars, ce dernier déclarait que « le médicament devait être donné aux personnes avant qu’elles n’entrent dans des cas graves » et avoir été « estomaqué » par ce choix alors que « les Chinois nous disent qu’il faut faire l’inverse ».
L’infectiologue contestait aussi l’utilité du test Discovery, lourd et mené en pleine urgence sanitaire : « Certains vont être testés par un placebo, auront signé un document dans lequel ils acceptent ne recevoir éventuellement aucun traitement. Je ne trouve pas cela éthique alors que le Plaquénil (médicament à base d’hydroxychloroquine) marche. »
Ni éthique, ni pratique : « En plus, tous les stocks de Plaquénil vont être réservés à ce test Discovery. Stop, ce n’est pas éthique. On ne peut pas attendre un test dont les résultats vont arriver dans trois mois. Moi, je suis très choqué en tant que citoyen, médecin. À partir d’un moment, il y a des limites. »
Perronne va encore plus loin : « Cet avis est totalement à contre-sens de l’analyse scientifique. Même si je comprends qu’il n’y ait eu pour le moment qu’un test sur 24 malades. C’est tout de même signifiant. Je ne comprends pas comment l’on peut dire que cela n’a pas de valeur. » Et remet en cause les choix des autorités qui « suivent des experts qui, à mon avis, les fourvoient. En tant que médecin, cela me fait mal aux tripes. »
c) Le 26 mars, suite à la publication d’un décret, M. Véran paraît faire un changement de direction significatif. Le ministre de la Santé autorise par dérogation l’hydroxychloroquine (et l’association lopinavir / ritonavir, autres antiviraux), dans les établissements de santé.
« La spécialité Plaquénil et les préparations à base d’hydroxychloroquine ne peuvent être dispensées par les pharmacies d’officine que dans le cadre d’une prescription initiale émanant exclusivement de spécialistes (...) ou dans le cas de renouvellement de prescription émanant de tout médecin ». L’encadrement est donc strict. Pas de première ordonnance via son médecin traitant possible.
Dès le lendemain, par modification de ce décret, le renouvellement de prescription n’apparaît plus autorisé, dans un certain flou. Factuellement, le traitement combiné du professeur Raoult reste inaccessible à qui en aurait le plus l’utilité, au moment le plus approprié. Ce qui n’a pas empêché ce dernier de remercier le ministre sur les réseaux sociaux pour son « geste ».
Violaine Guérin, immunobiologiste, auteur d’une étude sur la chloroquine et favorable à son utilisation, précisait à l’annonce des décrets que le Plaquénil n’arrivait plus aux pharmacies. Et qu’il ne pouvait pas de toute façon être utilisé ou testé par les médecins libéraux (comme s’en inquiétait M. Perronne).
L’illustration d’un retard abyssal dans la prise de décision, suite à la polémique, au manque de volonté politique, avec pour conséquence de ne pas produire la molécule (Sanofi s’était pourtant proposé à fournir gratuitement des stocks et d’enchaîner avec une production, qui aurait pu être menée en France par exemple par l’usine pharmaceutique Famar Lyon, prête et habilitée à fabriquer sans délai HCQ et azithromycine).
L’HCQ, UNE MOLÉCULE QUI OUVRE UN DÉBAT
À quoi pourrait servir immédiatement, tout de suite, de façon ordonnée et bien indiquée l’hydroxychloroquine, selon le « process » proposé par Didier Raoult ? À diminuer la charge virale des malades. Avec des avantages décisifs dans la lutte contre le Covid-19 : réduire la capacité de contagion d’un sujet, augmenter la rapidité de son rétablissement.
Accompagné d’un confinement ciblé, après un test ayant permis d’identifier un cas avant qu’il ne répande autour de lui le virus, nous avons là une méthode médicale de base, éprouvée, efficace. Avec un exemple significatif en Corée du Sud qui est l’un des pays à avoir le mieux contenu l’épidémie.
La Corée du Sud n’étant pas la France, on peut se rendre compte qu’elle a pour ce faire utilisé une méthode de traçage particulièrement élevée. En s’appuyant sur les déplacements des nouveaux malades via leurs téléphones portables, elle a pu remonter les chaînes de contamination afin de les briser plus efficacement.
Interrogé sur le choix d’un confinement total par la députée Mme Obono (LFI), M. Véran a répondu sèchement que « le peuple français n’était pas prêt à s’embarquer » dans une telle approche, considérant une remise en cause des libertés fondamentales...
Les Français, tracés depuis des années de multiples façons, dont les données personnelles sont jetées en pâture aux groupes mondiaux, dans un pays qui voit l’influence de la CNIL réduite dans ses moyens réels d’intervention, apprécieront : la seule fois où telle technologie aurait pu leur vraiment être utile, on en appelle alors à la morale, à l’éthique, comme des oies blanches.
D’ailleurs, comment le gouvernement a-t-il obtenu l’information comme quoi 17% des parisiens avaient fui Paris à l’annonce du confinement ? Merci la surveillance et les opérateurs téléphoniques.
CONFINER SANS RIEN TRAITER, NI TESTER ?
Le débat du choix d’un confinement total de l’hexagone pouvait s’entendre. Lorsqu’il ne reste plus aucune solution, il n’y a plus qu’à rester chez soi. Ambiance Moyen-Âge, sauf qu’à l’époque on s’occupait mieux des cathédrales, on arrivait à en construire et essayait de ne pas les laisser brûler.
Mais puisque l’on parle de « guerre », imaginer une multiplication des « armes » dédiées à la lutte contre un tel virus ne paraît pas déplacé. Si le Covid-19 montre un taux de létalité très stable, intrinsèquement bas, il entraîne néanmoins des évolutions pulmonaires graves sur certains patients (souvent très âgés et / ou présentant un ou plusieurs facteurs de comorbidités, mais pouvant aussi apparaître sur des sujets plus jeunes).
Avec pour effet d’obliger à des prises en charge extrêmes, de mobiliser sur un temps long des moyens en réanimation et en soins. Ceux-ci ayant déjà été réduits par les gouvernements successifs ces dernières décennies, l’inévitable se produit au moment du pic épidémique : engorgement des services d’urgence avec pour conséquence une augmentation non contrôlée du nombre de décès et un taux de létalité atteignant plus de 10%. L’Italie avait donné un dramatique exemple, il fallait s’y attendre.
D’où l’importance cruciale de trouver un médicament pour soigner, au plus tôt, de façon à « lisser » le plus possible dans le temps le développement de cas avec complications. D’où l’importance par ailleurs de tester la population, de façon à isoler plus rapidement les patients à risque (exposés au public, personnels de santé, autres travailleurs) détectés comme positifs.
LA RECHERCHE CHINOISE STIGMATISÉE
Soyons clairs, à l’heure actuelle, il n’y a pas de traitement « miracle » du coronavirus. Ni de vaccin. Voilà pourquoi, aussi, le Covid-19 est des plus redoutables. Didier Raoult n’a jamais déclaré avoir inventé de médicament miraculeux. Mais sur la base de travaux chinois conseillés par le professeur Zhong Nanshan (autre sommité internationale en pneumologie, découvreur du SRAS), menés par des chercheurs sous sa responsabilité, ce dernier a lancé des protocoles de test « prometteurs ».
Tout autour du monde, une recherche empirique s’est déclenchée. De nombreux pays ont déjà adopté l’utilisation de cette molécule bon marché, présentant peu de risques en étant correctement utilisée. Un rapport de l’OMS présentait ces espoirs : « Chloroquine also has the attraction of COVID-19 : Therapeutics Working Group consultation on the potential role of chloroquine in clinical management being relatively safe, well-tolerated, and cheap to produce. »
Et à moins de montrer quelque sentiment de supériorité franco-parisiano-centré et d’ignorer ainsi les travaux de chercheurs issus d’un pays qui désormais leader en publications scientifiques en bien des matières médicales, dont la virologie, il n’y a aucune raison de se priver de ces précieuses données et avancées.
Les remises en cause des compétences chinoises en sciences, entendues ici ou là, sont ineptes, grotesques. Comme l’attachement à bien procéder, à veiller à la « bonne méthodologie » le petit doigt sur la couture du pantalon, de façon « classique » pour jauger d’un médicament dans des semaines alors que la maison brûle maintenant par défaut de tout, de masques, de tests, de lits, de personnels, d’organisation politique efficace.
LES CURIEUX ÉTATS-D’ÂME SUR L’HYDROXYCHLOROQUINE
Le 25 février dernier, sur France Info, l’hydroxychloroquine est remise en doute. Et c’est une autre molécule présentée comme « porteuse d’espoir » qui est citée : le Remdesivir. Cet antiviral est porté par Bruce Aylward, conseiller principal à l’OMS : « Il n’y a qu’un médicament dont nous pensons, à ce jour, qu’il y a eu une réelle efficacité (pour traiter le coronavirus), c’est le Remdesivir ».
Oui, mais... Cette molécule est en phase de tests aussi et même son propriétaire, le géant pharmaceutique Gilead Sciences indiquait « officiellement » il y a une semaine que, pour le moment, son efficacité n’était pas prouvée sur l’homme face au Covid-19. « Officieusement », bien entendu, un immense marché pourrait apparaître en cas d’utilisation massive du Remdesivir.
Ainsi, France Info remet en cause une molécule car non-testée (l’HCQ) et préfère appuyer une autre molécule... non-testée. Le Remdesivir avait alors été utilisé non dans le cadre d’un protocole méthodologique classique, mais par empirisme, in vivo, in vitro, en Chine, avec visiblement des résultats. Avec des approfondissements à venir plus tard en laboratoire, non pas à Marseille cette fois, mais au Nebraska. C’est plus hype ?
De plus, France Info n’évoquera - comme bien d’autres médias - aucun effet secondaire probable du Remdesivir, bien moins connu pourtant à ce stade que l’HCQ. Et qui n’a pas le même prix que la bonne vieille chloroquine, tombée dans le domaine public.
Au lieu de « rien », voici donc qui apparaît des molécules capables de traiter le Covid-19. Dont l’une est défendue par l’un des experts mondiaux, dont un français, l’hydroxychloroquine. Facile à produire et à mobiliser. Prescrite durant des dizaines d’années, en vente libre, notamment conseillée pour le voyageur se rendant en zone touchée par le paludisme.
Et les risques en cas de surdosage ? Comme tous les médicaments : même s’il s’agit de Doliprane, manger toute la boîte peut entraîner la mort. La posologie de l’hydroxychloroquine est maîtrisée. En plus, le traitement est peu cher, on le répète. Que demander de plus dans une situation d’urgence et de crise ? De l’utiliser au plus vite.
POLÉMIQUE VIRALE ET FAKE NEWS DE MINISTRE
Alors qu’un consensus semblait devoir apparaître, une polémique surgit. Sur les effets nocifs de la molécule d’abord. Le ministre de la Santé lui-même évoquant devant l’Assemblée nationale, alors qu’il répondait toujours à Mme Obono sur les choix sanitaires pris par le gouvernement, un... fait divers arrivé en Arizona, décrivant une première victime de l’hydroxychloroquine.
Puisqu’il s’agit d’utiliser les inspirations made in USA, M. le ministre a produit une « fake news ». Le pauvre homme en question étant mort après avoir ingéré... du détergent qu’aquarium. Cet article de Cnews, au passage, qui présente le fait divers, concernant pourtant un produit nettoyant, en vient lui-aussi à faire un rapport avec le traitement à l’HCQ et à parler de nécessaires précautions... Étonnant !
De même, le Huffington Post parle de cet accident en mettant en avant la molécule chloroquine, parlant de « dérivé » et illustrant l’article de médicament en comprimés. Décidément ! Que penser ? Aux USA, peut-être, les détergents pour maison à poisson se présentent-ils en petites pilules sous opercule de plastique vendu par des messieurs en blouses blanches ?
Il est en tout cas surprenant qu’un ministre de la Santé recourt à ce genre de procédé, bien peu scientifique, généralement laissé aux « trolls » des réseaux sociaux qui alignent ces derniers temps comme des mitraillettes arguments fallacieux et hors sujets pour descendre en flèche un traitement potentiellement efficace.
Ceux-ci ne manquent pas, d’ailleurs, par exemple sur Twitter, avec des comptes nouveaux créés, se prenant d’une soudaine fixation sur le sujet, conspuant M. Raoult, moulinant les arguments idiots et les attaques ad hominem pendant des heures, ne connaissant ni pause repas, ni sommeil aux bonnes heures. La fièvre du débat, sans doute.
MICHEL CYMÈS CHASSE EN MEUTE
Les « grands médias » n’ont pas attendu longtemps pour attaquer tout autant M. Raoult ou le présenter sous un angle bien peu flatteur. Au lieu de lui donner libre-tribune, une cohorte de médecins « télégéniques » est apparue. Avec à sa tête, l’omniprésent M. Cymès.
Ce dernier, tel un habile perroquet, s’est mis à rabâcher les soi-disant risques de l’hydroxychloroquine. Et à critiquer la méthodologie de Raoult, à en appeler à la Science avec un grand S comme Sachant. Un angle d’attaque choisi aussi par des producteurs d’émissions scientifiques agissant à Radio France, service public, comme Nicolas Martin (La Méthode Scientifique), bénéficiant de responsabilités éditoriales bien plus grandes.
M. Cymès affirmait au sein d’émissions de télévision grand public, il y a quelques semaines encore, que le Covid-19 était « une grippette » et qu’il ne fallait absolument pas s’inquiéter, en rien. Il continue pourtant à passer en rotation lourde sur les ondes, critiquant les Français de ne pas prendre suffisamment au sérieux ce qui se passe, tout en dénigrant M. Raoult.
Comme l’un de ses collaborateurs, M. Florian Gouthière, au CV de « journaliste internet fact checker » (autrement dit le journalisme de derrière les écrans), qui a eu le temps d’écrire toute une tribune contre le professeur de Marseille, remettant en cause « sa capacité à être toujours à la pointe de la recherche, respectueux de la méthodologie scientifique (...). »
Jusqu’à l’interroger sur son utilisation de l’expression « fin de partie » au sujet du Covid-19, rapprochant celle-ci du film américain « The Avengers » (Marvel Cinematic Universe). On pardonnera M. Gouthière de ne pas avoir pensé à Beckett. Chacun ses références.
Toujours selon le « fact checker », toute personne s’intéressant et soutenant la recherche de M. Raoult au sujet de l’HCQ est « inculte quant à la nature et la qualité variable des études scientifiques, incapable de lire les études ou d’analyser les données. » N’en jetez plus !
Enfin, M. Gouthière se retrouve le 28 mars à signer un article de Libération, intitulé « Covid-19 : un décret a-t-il autorisé la prescription de chloroquine à tous les patients avant d’être modifié ? », rubrique Check News consacré à la dénonciation des fake news (évidemment).
Cet article lui fait interpréter (pardon, implacablement dire la vérité vérifiée au sujet de) l’écriture et la réécriture d’un décret concernant la possibilité d’utiliser l’HCQ en traitement courant auprès de la population ou sa limitation à un cadre hors du protocole Raoult et hors de portée de la médecine de ville (donc inutile). La question était bien là.
Mais M. Gouthière, omniprésent en Santé, omniprésent en Droit (quel homme !) préfère expliquer que « les commentateurs n’ont pas compris » (des incultes on vous dit), qu’ils interprètent à tort. Que, dès le départ, il n’avait jamais été question de permettre à l’HCQ de devenir un traitement ouvert à tous, en tout cas, avant que les patients n’atteignent une situation grave, avec une prescription possible en amont auprès des médecins généralistes.
Une information, in fine, apparaît : l’HCQ n’est pas utilisée par le gouvernement comme elle le devrait, voire pas du tout. Le décret a juste été victime d’une « formulation imprécise ». Mais face à une problématique cruciale quant à la possibilité d’utiliser un traitement dans l’urgence de façon correcte, on devrait mieux saisir le génie de notre gouvernement en matière d’organisation sanitaire.
Nous n’oserons pas ici faire de reproche en méthodologie et déontologie journalistique à M. Gouthière, il nous traiterait de Thanos.
MÉTHODOLOGIE APPLIQUÉE OU URGENCE ABSOLUE
Soyons directs. Vouloir apprendre à Didier Raoult la méthodologie scientifique, c’est un peu comme si un joueur de babyfoot voulait apprendre son sport à Zidane. Il faut montrer une arrogance, une prétention monstre pour se dire qu’une personne aussi qualifiée dans son domaine ne connaisse pas la méthode.
Voire un cynisme profond pour faire mine de ne pas comprendre qu’il est nécessaire d’aller vite, de dépasser les habitudes et la peur, sur des bases qui restent scientifiques et des observations partagées tout autour du monde. Pour ignorer sciemment l’état de la situation actuelle, la crise grave des moyens de santé, de risquer de voir des milliers de morts en plus en cas d’absence de traitement, même imparfait. Même au quart de l’efficacité « prometteuse » attendue par la chloroquine, des vies pourraient être sauvées.
On regrette vivement que ces journalistes « mainstream », comme les autorités sanitaires responsables de l’époque, n’avaient pas mis autant de force à se poser des questions méthodologiques sur l’utilisation du Tamiflu. Cette molécule achetée à prix d’or, il y a une douzaine d’années, comprenant de nombreuses interrogations sur ses effets secondaires. Et qui n’aura servi à rien au moment de la Grippe A.
LES DÉCODEURS DÉCONNENT, À CHARGE
M. Gouthière n’était pas le seul « fact checker » à ne pas suivre la voie de Raoult. Les inénarrables « Décodeurs du Monde » ont dégainé les premiers, dès le 26 février, en affirmant que les propositions du spécialiste des maladies contagieuses étaient des « fake news ». L’attaque portait notamment sur le choix du fameux titre de vidéo « fin de partie », indiquant que le Covid-19 n’était pas « totalement » soigné par M. Raoult. On s’en doutait !
Sans ce titre choisi, ce dernier n’aurait sans doute fait aucun buzz sur la toile. Raoult n’aurait pas fait parler de lui. Et l’hydroxychloroquine n’aurait été intégrée à aucun processus d’étude. Même si ce titre est maladroit, « partiellement vrai », le problème est ailleurs, avec un effet autrement plus délétère, de la responsabilité des « Décodeurs ».
Car, suite à cet article du Monde, le ministère de la Santé, dirigée à l’époque par Mme Agnès Buzyn, s’est appuyé sur l’avis de ces « journalistes fact checkers » - pourtant ni virologues, ni infectiologues, ni médecins, ni chercheurs - pour placer sur la liste noire les recherches du professeur Raoult à propos de l’HCQ, pendant une journée et demi.
En même temps, les vidéos de M. Raoult présentées sur Youtube proposaient un avertissement « informations partiellement fausses ». En même temps, Martin Hirsch, directeur général de l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (APHP) déclarait sur Europe 1 de façon surréaliste que « la chloroquine n’a jamais marché chez un être vivant ». Bigre.
Rapidement, sur intervention de Raoult auprès de ses relations personnelles au sommet de l’Etat (il aurait l’écoute de M. Macron), ces accusations grotesques, une fois de plus à charge, basées sur l’avis de Béotiens lorsqu’il s’agit d’un thème gravissime, ont été supprimées. Le professeur avait alors répondu aux Décodeurs.
Mais le mal était fait, le temps perdu. Tous les articles de presse suivants, toutes les approches des chaînes d’informations mettront en doute l’hydroxychloroquine avec des angles identiques : le soi-disant manque de méthode, les soi-disant effets secondaires, le soi-disant « personnage marginal » Raoult.
CAMPAGNE DE DÉNIGREMENT DE L’HCQ ?
L’hystérie médiatique ne s’est pas produite en faveur de l’HCQ, mais contre elle. Bien peu d’intervenants auront été autorisés à s’exprimer en faveur de ce choix sanitaire par traitement, nous y reviendrons.
Mais dépassons le monde étrange des journalistes payés par de grands groupes et qui semblent, lorsqu’une polémique surgit, répéter des phrases comme des mantras. Quel est l’avis de médecins ou de spécialistes, voire de personnes ayant composé le Conseil scientifique sur le Covid-19 ?
Prenons dans un premier temps, pour leurs diverses déclarations médiatiques « marquantes » : a) Yazdan Yazdanpanah (Infectiologue, chef de Service des maladies infectieuses à Bichat), b) Karine Lacombe (infectiologue), c) François Bergmann (professeur de thérapeutique, pharmacologue), d) docteur Gilbert Deray (professeur et cher de service de néphrologie à la Pitié-Salpêtrière), e) Françoise Barré-Sinoussi (virologue).
Notons que plusieurs de ces personnes participent au CARE, Comité Analyse Recherche et Expertise, créé par le gouvernement français le 24 mars, « remplaçant » en quelque sorte le précédent « Conseil Scientifique ».
a) Yazdan Yazdanpanah déclarait il y a quelques semaines qu’il n’y aurait probablement pas un cas de transmission de Covid-19 en France. On peut se tromper. Cela arrive. C’est même un avantage, parfois, de ne pas verser dans la peur. C’est d’ailleurs un reproche, sans prendre de distance, que l’on peut faire à M. Raoult. Au début de l’année 2020, ce dernier a multiplié les déclarations rassurantes sur lesquelles « on ne risquait rien ». Encore faut-il savoir par rapport à quoi.
De quoi parle-t-on ? D’un scientifique qui prend de la distance et ne joue pas sur l’émotion, tout en dirigeant tout son propos sur la recherche. Ce qui est éminemment différent de commentateurs qui ne connaissent rien à au sujet ou de politiques qui ne prennent pas leurs responsabilités en matière d’organisation économique et sociale face à une crise sanitaire annoncée.
M. Yazpanpanah fait partie des conseillers de notre nouveau Roi thaumaturge. Interrogé dès le 26 février au sujet de l’usage possible de l’hydroxychloroquine, ce dernier pouvait même citer, bien informé, deux autres études (dont celle « historique » des Chinois), consacrées à cette molécule « qui peut-être pourrait être efficace ». Mais qui était à « considérer avec une grande prudence » et « n’était pas dans la liste des traitements prioritaires recommandés par l’OMS », dont ce spécialiste est également conseiller.
Il a enfin rapidement déclaré qu’il était inquiet des croisements possibles de traitement, des conséquences de l’utilisation de la molécule antipaludique, bref des effets secondaires. Dont on sait que ce n’est pas un problème. Combien de patients traités sous Plaquénil en France ? Environ 40 000. Tout praticien le sait.
b) Karine Lacombe va peut-être devenir people à l’instar de Michel Cymès, mais sur TF1. C’est en tout cas sur le service public qu’elle a porté sans doute l’attaque la plus virulente contre Raoult-le-chercheur. Ses travaux, selon elle, n’ayant « pas d’éthique, fait sur la base d’un essai qui ne présente rien par la façon dont il a été mené. On expose les gens à un faux-espoir de guérison, quand on sait que dans 80 % des cas, il n’y a pas de complications. Ce qui se passe à Marseille est scandaleux, (on propose cela) sans avoir vérifié les conditions d’utilisation de base de la chloroquine. On ne peut pas la donner, cela hors de toute base scientifique correcte. Il faut essayer de garder raison, je suis très déçu de mes collègues à Marseille. »
Avant qu’elle n’insiste sur le fait de devoir traiter les personnes les plus à risques, arrivant à l’hôpital déjà dans un état sérieux. Mme Lacombe reconnaît toutefois que « in vitro, ce médicament a pu montrer des résultats », même si elle condamne son utilisation pour cause de méthodologie. Éthique, méthode, nous avons de vrais nobles gardiens du temple en France.
Plus tard, victime elle-même d’une polémique sur laquelle nous reviendrons aussi, elle déclarera de façon plus positive à l’égard de Raoult que sa « seule bataille, celle de tous les médecins aujourd’hui, elle est contre le coronavirus. Si l’hydoxychloroquine s’avère efficace, alors évidemment qu’on la prescrira. Mais avant, il faut en être sûr ». Gardons espoir alors !
c) Jean-François Bergmann est opposé à l’usage de la chloroquine « par principe ». Selon lui, impossible de déroger aux règles qui fondent une médecine par la preuve. Du côté des tests tous azimuts, il souhaite attendre les semaines nécessaires avant toute « homologation ». M. Bergmann voulait d’ailleurs aller plus loin et condamner les médecins s’apprêtant à prescrire la chloroquine en dehors de ces essais. Une position très éloignée des considérations de « circonstances » pour s’aligner de façon rigide sur « la méthodologie ». Encore.
d) Gilbert Deray, néphrologue, semblait très au fait des effets secondaires de l’hydroxychloroquine. Au micro d’Europe 1, il déclarait : « Il faut y faire très attention parce qu’il donne beaucoup d’effets secondaires, et en particulier il donne des atteintes de la rétine avec des pertes de la vision qui peuvent être irréversibles ». Et bien voir, c’est important.
e) Françoise Barré-Sinoussi. Terminons avec une prix Nobel. « Ne donnons pas de faux espoirs, c’est une question d’éthique ». Elle dénonce la politique de test faite à Marseille. « Je réagis aussi à la vue, ces dernières heures, des files d’attente devant l’Institut hospitalo-universitaire de Marseille pour bénéficier d’un traitement, l’hydroxychloroquine, dont l’efficacité n’a pas été prouvée de façon rigoureuse. Certains peuvent être contaminés et risquent de diffuser le virus. » Toujours l’éthique et la méthode.
MÉTHODE ET ÉTHIQUE « EN TEMPS DE GUERRE »
M. Raoult, sur les réseaux sociaux, a répondu indirectement à Mme Barré-Sinoussi, co-découvreur du VIH : « On voit bien, dans le cadre actuel de la lutte contre le coronavirus, les gens dont le travail thérapeutique a consisté à faire des comparaisons d’essais thérapeutiques chez des patients infectés par le virus du sida entre des molécules nouvelles. Ils ne sont pas en phase avec les moments de découvertes, où la mise au point rapide de stratégies thérapeutiques évolutives est nécessaire. »
On remarque ainsi dans les attaques envers les travaux de M. Raoult, voire sa personne (il a été menacé de mort, par un professionnel de santé du CHU de Nantes : une enquête en cours déterminera ses motivations), des arguments vus et revus : sur les prétendus dangers de la molécule pourtant connue depuis la fin des années 1940 ; sur le manque de méthode de l’étude marseillaise (alors qu’il s’agit de science en médecine d’urgence), et la nécessité d’attendre, attendre, attendre (pour un délai qui rendra inopérant toute intervention sur le plan des traitements).
Présent au sein des premiers conseillers de Macron, puis ayant un temps conseillé le ministre Véran, Denis Malvy, expert infectiologue au CHU de Bordeaux déclarait au sujet du travail de M. Raoult : « On a eu les résultats d’un essai à Marseille. C’est un signe fort, un essai gagné en début de match nous exhorte à continuer à travailler. »
Une vision favorable à l’HCQ et consciente de l’état d’urgence qui correspondait à la vision de son engagement en tant que conseiller parmi d’autres : « Nous sommes un groupe de personnes indépendants avec un regard multidisciplinaire et humble, mais pugnace. »
L’ÉTHIQUE, LA MÉTHODE... ET L’INDÉPENDANCE ?
Dans tous les secteurs, l’indépendance est importante. Dans une nécessité de prises de position dans l’intérêt commun, d’expertiser pour la « chose publique », de jauger en faveur du plus grand nombre les bonnes décisions à prendre. On peut, depuis quelques années, d’après l’évolution générale du système de santé, être un éminent spécialiste en sa matière et être lié à des intérêts particuliers. On peut éventuellement le regretter.
Cela tombe sous le coup de la loi, parfois, lorsque les déclarations en « conflit d’intérêts » ne sont pas faites correctement, lorsque cela n’est pas su, au moment, par exemple, d’une déclaration publique tentant d’influencer ou de choisir telle ou telle politique sanitaire.
Cette problématique n’est pas nouvelle. En 2009, rappelons-nous de M. Bruno Lina et de la grippe A. Président le Groupe d’Expertise et d’Information sur la Grippe (GIEG), virologue, il était devenu conseiller très proche de Mme Roselyne Bachelot, ministre de la Santé à l’époque. Et conseillait à tout crin la vaccination, joint aux déclarations gouvernementales officielles. Or, le GIEG était financé à cette époque par 100% de laboratoires pharmaceutiques produisant... des vaccins contre la grippe.
Où sont les chasseurs émérites de fake news pour faire ces recherches de nos jours et croiser les données ? Aucune voix discordante invitée dans les principaux médias à ce sujet. En 2020, M. Lina était toujours membre du Conseil scientifique dédié à la lutte contre le Covid-19. Quel talent ! Il y a déjà plus de dix ans, il déclarait aux journalistes qui le questionnaient sur le thème des conflit d’intérêts : « Je ne vois pas où est le problème ».
Il est impossible ici de faire une généralisation. Impossible de prêter des intentions aux uns et aux autres. Il serait tout aussi déplacé que certaines polémiques en temps d’urgence de trouver des réponses hâtives à de surprenantes prises de position, allant à l’encontre de la médecine proposée par M. Raoult. Mais peut-on trouver quelques récurrences dans la liste des personnes s’étant si farouchement opposées à ce dernier ?
a) Yazdan Yazdanpanah déclarait le 11 mars que le Remdesivir (du géant de la pharmacie Gilead Sciences) faisait partie des trois premières testées au sein du programme test Discovery dont le spécialiste est président du consortium des laboratoires (REACTing comme « réagissant ») concernés par l’étude (deux structures s’en occupant : le Centre international de recherche en infectiologie de Lyon et un autre centre coordonné par l’INSERM, Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale).
Les deux autres sont le Kaletra, antirétroviral de l’industriel en pharmacie AbbVie et l’autre une association entre cette dernière et un Interféron Bêta, de Merck AG, autre poids lourd du marché de la pharmacie. L’hydroxychloroquine, issue du domaine public n’y était pas encore.
Attachons-nous aussi à lire les propos du professeur Florence Adler, membre de l’équipe REACTing, sous l’autorité de M. Yazdanpanah, versée au pilotage des tests : « Nous n’excluons pas la possibilité de recours à un usage compassionnel de ces traitements ». Qu’est-ce que « l’usage compassionnel » en médecine ? Laisser la possibilité à des patients de choisir un traitement potentiellement positif pour l’évolution de son cas, même en défaut d’autorisation officielle.
Autrement dit, sans attendre quelque méthodologie de contrôle complet et finalisé. Dans l’espoir de voir se produire une médecine utile dans l’urgence. Pourquoi donc nourrir des critiques au sujet de l’hydroxychloroquine en se laissant de la marge pour d’autres antiviraux ? Pourquoi ne pas parler en même temps des inévitables effets secondaires de ces derniers ?
IL FAUT AVANCER POUR LES MALADES
Ce traitement à base de Remdesivir a-t-il déjà été utilisé en usage compassionnel ? Oui. Souvenez-vous des premiers cas déclarés en France du Covid-19. Et du premier décès, une personne chinoise en vacances en France avec sa famille, âgée de 80 ans qu’il n’a hélas pas été possible de sauver. Confirmant qu’au-delà d’un certain âge, le virus pouvait entraîner des conséquences dramatiques.
Sa fille de 50 ans – et bien d’autres patients ensuite - a été sauvée par les spécialistes, dont le professeur Yazdan Yazdanpanah. Et tous les moyens ont été utilisés par les équipes médicales. Dont l’admission du Remdesivir. « La patient décédé avait reçu ce traitement. Ce n’est pas magique. Nous avons testé le produit sur trois personnes, une à Bordeaux et deux à Bichat. C’est très préliminaire pour l’instant », précisait M. Yazdanpanah. « On a fait tout ce que nous avons pu, mais son état était particulièrement grave ».
Le professionnel de santé, plus que qualifié dans sa discipline, a fait ce qu’il devait faire en tant que médecin. Agir dans l’urgence et trouver des solutions, souvent face à des cas complexes, si difficiles. On sait que cela ne peut être magique, miraculeux. Il faut avancer.
La journaliste du Parisien qui relate l’événement indique même en présentation de son article « malgré l’administration d’un traitement prometteur », le patient n’avait pas pu être sauvé. Aucune polémique. Aucune question sur la méthodologie des tests effectués sur le médicament utilisé dans l’urgence. Aucune attaque personnelle contre le docteur.
Et une observation générale que l’on retrouve : en cas de maladie trop avancée, en cas de réanimation, même si des études scientifiques devront confirmer ce constat, il devient difficile de traiter les patients avec des médicaments de type antiviraux, y compris l’HCQ.
Pourquoi M. Yazdanpanah a-t-il choisi en professionnel le Remdesivir ? Parce qu’il connaissait probablement la molécule et se sentait prêt, en conscience, à en faire dans l’intérêt de son patient un « usage compassionnel », un traitement avec espoir qu’il soit efficace. Il savait aussi qu’il s’agissait d’une molécule recommandée par l’OMS au sein de laquelle il intervient.
Notons aussi que le professeur est rémunéré par Gilead Sciences (et présent au « board » d’autres compagnies pharmaceutiques), qui a pu mettre à sa disposition toute méthodologie et liste des effets secondaires connus du Remdesivir.
UNE POLÉMIQUE DANS LA POLÉMIQUE : LACOMBE
b) Les intrépides « fact checkers » de Libération se sont attachés le 26 mars à répondre à une polémique grandissante au sujet de Karine Lacombe. Pourquoi ? Cette spécialiste présentait-elle un conflit d’intérêt en intervenant dans le conseil sanitaire offert aux politiques et au sein du « débat Raoult » ?
Leur présentation pose le problème : « La professeure s’est fait remarquer pour son attaque en règle contre le recours non encadré à l’hydroxychloroquine. Ses contempteurs lui reprochent ses liens avec les laboratoires fabriquant les autres médicaments sur le banc d’essai pour traiter le Covid-19. » Et en effet, cela pose question, alors que cette personne était l’une des plus véhémente à une heure de grande écoute sur France 2, contre M. Raoult...
Mais le contenu est bien plus difficile à lire et à suivre, entre contorsions de langage et un angle qui, pour un étudiant journaliste, au départ, serait aussi difficile à trouver qu’une pièce de cinq centimes dans la proche d’un peignoir de M. Balkany : « Si elle suscite parfois de vives critiques, la proximité entre certains médecins et les laboratoires est courante ». Ah ?
« Karine Lacombe estime ne pas avoir perdu son indépendance au profit d’Abbvie ou Gilead. Tout en ne cachant pas ses liens avec ces entreprises. De très nombreux documents disponibles en ligne en attestent : posters de congrès, diaporamas d’intervention, papiers scientifiques, interventions au symposium Abbvie… On y lit que la professeure « a été conseillère, consultante, membre du board d’Abbvie, BMS, Gilead, Jansen et Merck ». Ou encore qu’elle a reçu des bourses de recherches de Gilead, Merck et Janssen ». Si c’est elle qui le dit, si elle a les posters...
Vraiment, les journalistes « fact checkers » sont prêts à toutes les acrobaties pour arriver à des propos on ne peut plus mesurés. Dommage que M. Raoult, qui ne semble pas entretenir les mêmes liens, n’ait pas bénéficié de la même bienveillance. « Contacté, le Conseil national de l’ordre des médecins n’a pas souhaité commenter le cas de la professeure Karine Lacombe. » Certains préfèrent rester plus prudents.
Le généraliste Jean-Benoît Chenique, membre de l’association Formindep (Pour une information indépendante en santé) qui milite pour « l’indépendance au service de la santé », cité par les « fact checkers » de choc - au milieu de beaucoup de pondération - va quant à lui droit au but comme Raoult à Marseille : « Dans la structure des liens d’intérêts et de la distribution d’argent par les laboratoires, il serait presque bizarre, hélas, qu’un virologue n’ait pas de liens avec Abbvie ou Gilead ».
À l’évidence, comment ces relations ne pourraient-elles pas interroger alors que Mme Lacombe se met à attaquer rudement la possibilité d’utiliser une autre molécule que celle vendue par une entreprise qui a pu la payer ? Suite à la polémique, la spécialiste est revenue sur ses propos en confirmant que, si celle-ci fonctionnait, l’HCQ serait tout de même utilisée. Reste alors la question de l’éthique. On l’avait compris.
« LEADERS D’OPINION »
c) Jean-François Bergmann. Nous reprendrons ici la prise de parole du Sénateur François Autain (Parti de Gauche, décédé en décembre 2019) :
« M. François Autain, président. – Je ne vois aucune objection à ce que vous participiez aux essais financés par Sanofi-Aventis et que vous en fassiez bon usage. Le problème vient simplement du fait que vous participiez également à la commission chargée d’autoriser la mise sur le marché de médicaments produits par le même laboratoire pharmaceutique. Le règlement de l’Afssaps est très clair, contre les conflits d’intérêts. Or, ce que je constate, c’est que les quatorze membres de votre commission qui ont des liens d’intérêts avec Sanofi-Aventis, ont pris part à des décisions sur des médicaments fabriqués par ce même laboratoire : c’est violer le règlement de l’Afssaps, voilà où est le problème ! »
Ceci date de septembre 2010. M. Bergmann, fut un temps, a semblé multiplier ce type de liens. Il a collaboré un peu avec toutes les grandes industries pharmaceutiques possibles, depuis des années. Dans une interview au journal Libération en 2014, il répond ainsi à une question relative aux conflits d’intérêts :
-Qu’en est-il des conflits d’intérêts entre labos et médecins ?
« C’est un problème important, car les grands praticiens hospitaliers, que les labos appellent les leaders d’opinion, peuvent orienter les prescriptions des médecins. C’est d’autant plus délicat qu’il est très difficile de mesurer à quel point ces liens avec les labos influencent la position de tel ou tel médecin. »
Leader d’opinions... Orienter les prescriptions des médecins. Il ne faudrait pas que cette problématique surgisse en temps de crise, vu comment s’émeut le professeur Jean-François Bergmann quant à la difficulté de jauger l’influence des labos sur les médecins. Ces laboratoires privés deviennent alors capables de « faire et défaire des carrières », lorsque l’argent public manque, et qu’il faut bien pourtant aligner des publications scientifiques pour se faire un nom.
Depuis 2013, il n’est plus aux commandes en tant que Vice-Président de la commission de mise sur le marché de l’Agence française du médicament (redéployée depuis : AMM, Autorisation de Mise sur le Marché / ANSM, Agence Nationale de Sécurité du Médicament), bien mal à l’aise à l’époque du fait du scandale du Médiator, qu’il regrette, déclarant « s’en vouloir ». Interviewé à l’époque par L’Express, il répondait ainsi à cette question :
-Le Leem, syndicat des industriels, participait jusqu’à peu aux commissions d’AMM. N’y avait-il tout de même pas besoin d’une vraie réforme ?
Franchement, le Leem n’était pas gênant, ils étaient d’une discrétion absolue. C’est bien mal connaître l’expertise que de croire que sa présence m’aurait amené à dire du bien d’un médicament si je pensais l’inverse. Il n’y a aucun exemple de médicaments où des conflits d’intérêts auraient mené à une mise sur le marché alors qu’elle n’aurait pas dû avoir lieu. Que les laboratoires nous aient caché des choses, - Vioxx, Mediator... -, que l’on ait pu être somnolent ou manquer d’acuité, je l’admets. Mais une décision viciée par un lien d’intérêt, je ne peux pas vous en citer une.
« Aucune décision viciée par un lien d’intérêt. » S’il le dit. Décidément bien plus hardi qu’un banal « fact checker » de nos jours, la journaliste Estelle Saget posait cette question supplémentaire :
Est-ce que le problème des conflits d’intérêts ne s’est pas tout simplement déplacé au niveau européen au sein de l’European Medicines Agency (EMA) ? Lorsque tout est dans la question, les journalistes posent souvent la bonne. Autre débat.
L’interrogation reste la même. Avec des arguments que l’on peut juger limités face à la terrible situation sanitaire sur le plan des moyens que la France connaît. Peut-on raisonnablement critiquer M. Raoult qui propose une solution au lieu de rien avec des premiers effets très encourageants, lorsqu’on a soi-même développé des liens avec l’industrie pharmaceutique (pas intéressée par les molécules comme l’HCQ sans brevet) ? Ou bien compris qu’il y avait des enjeux lourds de conséquence pour les spécialistes de santé avec cette dernière ?
UNE RÉCURRENCE... DE LABORATOIRES
d) Professeur Gilbert Deray, au mois d’octobre 2019, indiquait ces liens d’intérêts individuels, directs ou indirects, ces trois dernières années :
Directs : Roche, Bayer, Gilead, Leo Pharma, Teva, Vifor (Participation en tant qu’orateur à des congrès et membre de boards d’experts) ;
Indirects : Roche, Gilead, Pierre Fabre Oncologie, Teva, (Recherche Clinique CRO Service ICAR).
Peut-on raisonnablement intervenir dans un débat dans lequel l’hydroxychloroquine risque d’être mise en concurrence avec une molécule d’un géant de la pharmacie ?
e) De par son parcours de recherche exceptionnel, ce qui est un fait, la prix Nobel Françoise Barré-Sinoussi, a échangé avec les laboratoires pharmaceutiques. En 2013, elle clôturait la 7ème International AIDS Society en Malaisie, sponsorisée par Gilead Sciences et Abbvie. En décembre 2019, elle assistait à « un symposium (…) rendu possible grâce au founding sponsor Gilead Sciences », en Suisse. Autre fait.
Mécaniquement, d’autres questions apparaissent. Tel est le système actuel. Telles sont donc les problématiques quant à juger d’un avis ou d’un autre aussi délicat face à l’avènement d’une pandémie. Et du jeu subtil en coulisses du choix des traitements, comme des politiques sanitaires qui l’accompagnent, avec pour objectif d’être les plus efficaces dans la lutte, rapidement.
L’idée de « médecine d’urgence » a été défendue par de très nombreux médecins, spécialistes, éminents professeurs, choisie par d’autres pays. Il n’y a qu’en France qu’est apparue cette polémique et ses soubresauts qui ont fait perdre un temps précieux, qui ne pourra, quoiqu’il arrive, quelle que soit à l’arrivée l’efficacité du traitement combiné proposé par M. Raoult, être récupéré.
PRINCIPE DE PRÉCAUTION À GÉOMÉTRIE VARIABLE
Une « nouvelle » étude chinoise a été de façon troublante reprise par de nombreux médias « mainstream » à partir du 24 mars. Présentée comme récente, elle datait en fait du... 3 mars 2020. Une reprise tout aussi étonnante sur le fond, puisque ces mêmes médias n’ont cessé d’inviter des personnes critiquant le fait que des essais basés sur peu de patients n’étaient méthodologiquement pas crédibles.
Ici, 30 individus testés et un mantra repris en fermant les yeux : « l’hydroxychloroquine n’aide pas à lutter contre le coronavirus ». Qui aura lu vraiment l’étude en question, essentiellement publiée en mandarin ? Qui aura précisé que le niveau et la reconnaissance du laboratoire de recherche à l’origine de cette publication n’est aucunement comparable à ceux des équipes de M. Raoult ou de M. Zhong ?
Outre le fait que le « process » utilisé n’est pas celui du Professeur Raoult (posologie différente et antibiotique assorti différent), un comparatif est fait entre l’utilisation de l’hydroxychloroquine et un « traitement conventionnel » composé d’un cocktail d’antiviraux tels que Abidol (例接受阿比多尔治疗) / Lopinavir / Rinotavir / Interféron Alpha, entre autres, accompagnés d’antibactérien. Un élément rarement précisé. Plusieurs de ces molécules seront testées par l’expérience Discovery.
Notons au passage que certaines expérimentations de ce test sont autrement plus dangereuses pour les patients testés que de donner du Plaquénil... Des « mélanges » n’ont jamais été tentés. Un sens de « l’éthique » qui a dû échapper aux médias ou aficionados des réseaux sociaux satisfaits d’avoir (re)trouvé une étude semblant s’attaquer à l’HCQ.
Cette étude ne représente pas le consensus en Chine. En fait, elle n’est même pas dédiée à démontrer quelque efficacité en soi de l’HCQ contre le Covid-19. Les médias l’ayant citée auraient pu évoquer à la place l’ensemble des publications scientifiques chinoises qui appuient l’utilisation de l’hydroxychloroquine.
Mais s’il fallait interpréter de façon primaire cette étude chinoise, il apparaît au mieux ou au pire que l’HCQ ne donne ni plus, ni moins d’effets que d’autres antiviraux dans le cadre de l’expérience. La différence ? La première molécule est à 2 euros. Les deuxième peuvent aller jusqu’à plus de 400 euros.
SUPERFLUITÉ DE HAINE ANTI-RAOULT
M. Raoult n’est pas un saint. On peut détester son look et sa grande gueule, s’amuser comme l’a fait un blog à lister pendant des heures ses fautes passées, ses problèmes, ses chemises mal repassées. Ou bien creuser ses liens politiques, de carrière, d’ambitions (voir ce billet de Mediapart). On pourra même lui tomber dessus à bras raccourcis dans les médias, plus tard, si l’usage de l’HCQ était finalement décevant. Mais les derniers tests disent le contraire.
Il faudrait tout de même éviter la personnalisation à outrance, au point d’écrire des horreurs. Par exemple, Mme Odile Fillod, chercheuse, créatrice du « clitoris imprimable en 3D » (sans aucun doute utile et nécessaire pédagogie en ce monde, mais qui ne présente ni qualification d’infectiologue, de virologue ou d’épidémiologiste) écrit sur son profil public Facebook :
« Moi qui me demandais si j’allais prendre mon courage à deux mains pour dénoncer la médiatisation de la petite étude pourrie de Didier Raoult (et du personnage lui-même, qui en l’occurrence démontre un niveau de déontologie et de rigueur scientifiques, disons... minimales), je vois que Florian Gouthière l’a fait, alors je relaie. C’est affreux : j’en viendrais presque à espérer que l’essai qui vient de débuter indiquera que la chloroquine ne marche pas, tant ce serait injuste que par chance, ce con ait réussi son coup. »
Pourquoi tant de haine inutile ? Raoult, un con ? Quelle importance s’il a trouvé ou relayé une piste efficace de soins ? Il ne s’agit pas ici d’opinion ou de problème de caractère, de personne. Il ne faut pas se positionner à titre individuel, mais collectif. Le professeur Raoult en participant ainsi au débat provoque des champs de réflexion qui manquaient terriblement, là est son principal mérite :
- La nécessité de pratiquer une médecine d’urgence ;
- La nécessité d’envisager des traitements pour soigner après avoir diagnostiqué ;
- La nécessité de ne pas verser dans la peur irrationnelle sans vouloir agir sur le problème ;
- Avoir une politique sanitaire à la hauteur de cette ambition, rassurer la population, effectuer des tests tous azimuts (comme le préconise l’OMS) ;
- S’appuyer sur la science empirique, avec des connaissances déjà acquises pour agir vite, en plus à bon marché (ce qui intéressera bien des pays dans le monde).
RAOULT, RÉSISTANCE ET MÉDECINE D’URGENCE
L’hydroxychloroquine, associée à un certain antibiotique, avec une démarche déterminée et encadrée permet d’envisager cela. Voilà déjà beaucoup. Cela se heurte complètement aux choix faits par l’exécutif depuis le début de la crise sanitaire liée au Covid-19. Qui aura choisi, après des tergiversations déplorables, des contre-pieds incompréhensibles, le seul confinement total et la peur à tout-va.
Pas de masque en stock prévus ? Alors les masques sont inutiles. Pas de test en stock préparés ? Alors les tests ne sont pas pour tout le monde, mais priorité tout de même à certains membres du gouvernement ou personnalités connues. On reprochera ensuite à la « populace » d’aller devant l’IHU de Marseille pour se faire dépister… Masques et tests sont d’ailleurs liés : les biologistes en laboratoires, en première ligne pour tester, n’étaient initialement pas sur les listes des personnels prioritaires à la dotation des rares masques disponibles par l’État. Un comble.
Nous n’entrerons pas outre mesure dans les liens conflictuels, d’arrière-boutique, de plus en plus bruyants, entre M. Raoult et M. Levy, à la tête de l’INSERM jusqu’en 2018 époux de Mme Buzyn (Ancienne ministre de la Santé, récemment remplacée par M. Véran). Les Décodeurs sont déjà sur le coup. Comptons sur leur esprit si critique. On pourra aussi lire l’article très pédagogique publié à ce sujet sur Marianne.net. Avec une certitude. En ces temps de crise, troublés, seul l’intérêt commun devrait primer. Ni l’orgueil des uns, ni les motivations particulières des autres.
Ella ROCHE
(Article écrit le 25/03/2020, actualisation 28/03, CC BY-NC. Pour tout contact : rocheeella@gmail.com)
L’évolution des résultats du traitement par le traitement combiné de M. Raoult, en temps réel.
Au 27/03, nouvelle étude favorable à l’HCQ, portant désormais sur 80 patients.
Soutiens portés à la démarche de M. Raoult (liste non exhaustive) :