J’avoue que je ne pensais pas découvrir autant de chose en m’investissant dans cette opposition au circuit de formule 1 à Flins.
Ma motivation n’a pas été NIBY (Not In My Back Yard : pas dans mon jardin), car je me situe à une distance suffisante pour ne pas être très dérangé par ce projet. De l’agriculture biologique, une nappe phréatique menacées par une activité moribonde et polluante, cette dimension symbolique ne pouvaient pas me laisser indifférent.
Je m’étonne de voir autant d’experts et associations surgir dans le domaine exclusivement environnemental [1], le sujet qui nous préoccupe est, me semble-t’il, l’organisation économique et social de l’homme, si elle était cohérente en tenant compte de tous les paramètres nécessaires à sa pérennité alors l’environnement ne serait pas dans l’état où on a réussi à le mettre en si peu de temps [2].
La relation entre ONG, médias et certains politiques est un point très complexe. Le pouvoir, la personnalisation et la présence médiatique [3] étant visiblement des motivations centrales. Il semble que pour certains, il faut plutôt obtenir une adhésion soumise : « tais-toi, signes, cotises, tracts et votes pour moi ».Dès que l’on se pose la question de la réelle implication voire action de la population, la plupart brandissent le spectre de la diabolisation et des « extrêmes ». La démocratisation d’un mouvement ou d’un concept serait donc un extrémisme ?
La difficulté de s’entendre au sein d’un mouvement fédérant autant de diversités idéologiques fut loin d’être chose facile [4]. Comment concilier actions et réflexion, individu et collectif, rigueur et souplesse, recul et implication...
Travaillant dans l’audio-visuel, j’ai essayé d’amener ma contribution en réalisant quelques visuels et panneaux d’exposition, je ne pensais pas rencontrer de telles réactions vis à vis de certains d’entre eux.
Concilier une opposition parfois abrupte et une diplomatie parfois trop consensuelle n’est pas forcément possible, cette difficulté se retrouve dans la rédaction des tracts quand il s’agit de proposer des solutions et non seulement s’opposer à un projet.
Dans la pratique, on peut constater que les principaux contributeurs dans l’édition et la diffusion des tracts ainsi que les animations des réunions ou manifestations font souvent partie de ces fameux « extrêmes ». Alors que d’autres préfèrent distribuer des tracts dans des boites aux lettres évitant ainsi la confrontation avec la population
Dans cette « collaboration » parfois délicate, Je tiens à remercier grandement les personnes avec lesquelles j’étais le plus en désaccord pour plusieurs raisons :
Merci de m’avoir obligé à trouver des choix plus consensuels [5] dans la réalisation collective de tracts et visuels. Merci aussi de m’avoir permis d’améliorer l’usage de logiciels graphiques et de la palette graphique.
Merci également de m’avoir poussé à comprendre et réaliser en formation accéléré comment faire un site internet. Je voulais m’y investir et je dois reconnaître que cette mise en pratique fût incroyablement instructive.
Merci enfin d’avoir mis en évidence la systématique simplification des propos quand il est question de s’adresser à la population, la presse locale propose ainsi peu de sujets de fond avec une ligne éditoriale superficielle, jouant sur le people , le sensationnel, l’affectif... Il ne faut peut-être pas forcément prendre les gens pour des imbéciles, on est content quand on lit un truc compliqué, ça m’arrive et je ne vois pas pourquoi il n’en serait pas de même pour mon voisin.
L’outil internet regorge de possibilités qu’il est de notre devoir de nous approprier, les sites collaboratifs, les forums, les espaces de chat ne doivent pas seulement servir à un simulacre d’existence derrière un pseudo avec des « amis » virtuels mais doivent surtout se mettre au service de la réalité.
Là encore, je sais que certain crieront à « l’extrême » comme quand wikipédia est apparu. En ce qui me concerne, je vais essayer de m’y investir dans ma commune et dans mon environnement professionnel...
Yvan