Petite pensée aéroportuaire...
Article mis en ligne le 10 septembre 2019
dernière modification le 29 novembre 2019

Un référendum a été lancé [1] pour ne pas privatiser les aéroports de Paris mais faut-il que le modèle de fonctionnement de ces infrastructures devienne universel ?

C’est pourtant visiblement le cas de la plupart des grandes gares de France, de centres-villes « franchisés » (quand ils ne sont pas morts) et autres galeries commerciales...
Ajouté aux milliard de mètres cubes de béton déversés, quoi de plus représentatif qu’un aéroport pour voir l’évolution et la vacuité de la société dans laquelle nous vivons ?
Entre les files d’attente en zigzag interminables même s’il n’y a personne, les obstructions à l’entrée des escaliers roulants pour calibrer le type de passagers et de bagages.
Le contrôle, le scan et la palpation systématique de tout individu entrant dans certains périmètres.
Le climat calme mais grave est généralisé et accentué par la petite angoisse existentielle que suscite le transport aérien chez beaucoup.
La classe business est un véritable théâtre de parodie sociale avec tous ses poncifs comportementaux et vestimentaires.
La règle étant de ne plus interagir entre humains et se faire le plus discret possible, s’est instaurée une nouvelle forme d’autocratie individuelle motivée par un idéal de représentation parfaitement aseptisé.
Les touristes qui trient leurs photos sur lesquelles ne figurent qu’eux même ou quelques monuments, quasiment jamais d’autres personnes rencontrées localement.
D’autres, jeunes et moins jeunes, font défiler leur « fil » de réseau social indéfiniment sans jamais écrire la moindre remarque ou réflexion, se contentant de « liker » ou« partager » dans l’attente de la « récompense » suivante. Je like donc je suis...
Que dire de ces déambulations hagardes dans les duty free rendues obligatoires par le peu de sièges disponibles, toujours à distances des panneaux d’affichages, sur lesquels on prendra soin de retarder au maximum les horaires.
Heureusement, dans cette « zombification » collective, quelques fleurs encore en vies à condition que l’on prenne le temps de les chercher et les interpeller, un(e) agent de maintenance, une hôtesse, un(e) chauffeur de taxi, un(e) commerçant(e) , une pilote d’avion, un(e) voyageur...
Yvan Q.