« Atelier citoyen » PLUI GPS&O, culture et suggestions
Article mis en ligne le 13 octobre 2017
dernière modification le 28 septembre 2019

Alors qu’Ophélia va effleurer les côtes françaises (une 1ère pour un ouragan « tropical »), un raz de marée encore plus dévastateur se prépare en ile de France... Le mélange grand Paris, JO [1] va être comptablement explosif, écologiquement désastreux et une spoliation du bien commun...

Les politiques et industriels sont nourris à des notions qui ont plus 50 ans, c’est malheureusement le temps nécessaire à une société pour incuber de nouvelles idées. Ma grand-mère était à l’origine de nature et progrès et est passée pour une folle plus de trente ans, aujourd’hui le bio est partout.
Pour le béton, ça va être plus difficile vu l’enjeu économique et le cynisme ambiant...
La LME est tellement favorable aux grandes surfaces que ses détracteurs la surnomment la Loi Michel Édouard Leclerc .
Europacity, open sky,....

Il est plus que temps que les 3 piliers de la résistance se fédèrent...

Et amorcer des alternatives...

 « Atelier » citoyen GPS&O

Suite à une réunion publique assez surréaliste nommée « atelier citoyen » le 10/10 à Lainville dans le cadre du GPS&O, il serait temps de considérer certains paramètres qui vont nous sauter à la figure assez rapidement.
Il serait judicieux que les « décideurs » de notre avenir local prennent conscience des enjeux qui se dessinent à, de plus en plus, court terme.

Regarder à 8 et 20mn cette vidéo assez pédagogique.

Une réunion qui se voulait ludique en faisant « jouer » les personnes présentes à être aussi « décideurs » que les « experts » du GPS&O (à moins qu’ils ne viennent chercher des idées ou plus sournoisement un consentement tacite par cette pseudo participation express) ...

Le tout en trois manches de 20mn sur trois thèmes Paysage, attractivité, mobilité appuyés par des fiches aux questions aussi neutres et ouvertes que celles d’un sondage CSA, les réponses étant déjà bien canalisées.
Par ailleurs aucune ambition annoncée de la part du GPS&O, une façon sûre de ne pas bousculer l’ordre des choses, les participants venant juste avec leur préoccupations individuelles. Un peu comme si un média ne s’appuyait que sur ce que le téléspectateur demande (ça existe, malheureusement)
une parodie de conférence gesticulée...

avec le « projet » comme principal argument.

Pour exemple : « attractivité » ne concerne que les zones commerciales et artisanales et comment les « améliorer », rien quant à d’autres perspectives de développement (voir d’équilibre), agriculture, tourisme, économie collaborative, proximité, maillage habitat, culture, entreprise, loisir, consommation...

Mon petit échange avec un élu avant ce simulacre « citoyen » ne m’a guère rassuré sur l’approche d’un modèle de développement digne des années 60 et essentiellement composé de rustines « mais tu comprends, il faut de l’industrie pour faire travailler les ouvriers », « aujourd’hui, c’est tout voiture, donc il faut faire des routes »... etc, etc rien ne change dans la pensée politique toujours accrochée à ses vieux démons. Dont le dernier et monstrueux « open sky » à Buchelay et le culte du « tout voiture »...

L’enquête publique, toujours aussi médiatisée (alors que ça mériterait du publi postage, des affichages fréquents et visibles), a commencé à Jambville le 18 septembre et se termine... le 19 Octobre !
À vos claviers et vite...
Vous pouvez envoyer vos contributions du lundi 18 septembre 16h30 au jeudi 19 octobre 2017, 19h30, par mail à :

enquete-publique-plu-jambville@gpseo.fr

pour aller plus loin, le site du GPS&O

La carte des « contributions » (aucune ou alors on ne voit que ce que l’on poste)

Pour que les critères d’une société en bonne santé ne soit pas que : bétonner, bétonner, tout et toujours bétonner...sur l’Autel du pèlerinage consumériste... Sans rien laisser à manger...

Et si ça ne suffit pas une expo universelle en 2025 finira d’achever les comptes et ce qui reste d’agricole...
Allez hop Saclay (les plus riches terres arables de France...)
« les visiteurs pourront réaliser un tour du monde virtuel grâce à des technologies digitales. Le globe sera installé au sein d’un « village global » où les pays participants disposeront d’un pavillon ou d’un « espace modulaire » que les plus pauvres pourront se voir financé.... »

 Transport et mobilité

Pourquoi ne pas imaginer des structures d’auto partage ou encore comme celle ci
Et surtout revoir la politique des transports en commun de plus en plus prohibitive.

 Énergie et habitat

Créer des bureaux partagés (pour bien différencier du télétravail et la confusion de disponibilité que ça peut générer !) dans des maisons ou bâtiments pour tous ceux qui ne dépendent pas d’un lieu de production, cad quasi tout le tertiaire)

Favoriser le service et la compétence à la quantité vendue, les zones commerciales proposant souvent des articles de bien piètre qualité sans aucun conseil (les vendeurs n’étant plus là que... pour vendre... sans savoir forcément quoi...)

Pourquoi pas des antennes dans les petits commerces pour tout ce qui n’est pas alimentation, pouvoir réduire les navettes vers certaines enseignes serait un vrai plus. Évidemment, c’est contraire au pèlerinage consumériste attendu par ces enseignes qui veut que l’on reparte avec pleins de trucs dont nous n’avions pas besoin.

je suis sûr que la réhabilitation de moulins permettrait l’alimentation en énergie électrique de pas mal de maisons (avec les technologies led et autres basses consommations.

L’argument de prétendre remettre les cours d’eau à leur état « naturel » laisse songeur... C’est à dire avant la sédentarisation de l’homme ?

L’approche écologique du GPS&O laisse assez perplexe...

 Favoriser les niches écologiques

Rétablir haies et fossés pour endiguer l’imperméabilisation des sols.

essayer de limiter le tassement des sols. Essayer de réduire le débroussaillage sauvage des haies existantes.

Planter des haies avec fruitiers, noyers, noisetiers, baies rouges, herbes comestibles aux abords des lisières urbaines et campagne afin de favoriser les niches écologiques et créer de la convivialité et du lien social

Des jardins partagés, DES RUCHES !..

favoriser les plans d’eau et retenues naturels (pour la biodiversité, quand je vois le nombre d’oiseaux qui viennent boire dans notre bassin qui n’est pas traité)....

Et arrêter de tout raser systématiquement !

Encore une tonte « à raz » en règle du talus devant chez moi, aujourd’hui, je n’avais jamais vu un tel acharnement depuis 18 ans que j’habite ici.

Espace déco qui dit qu’il faut s’adresser à la mairie qui dit qu’il faut s’adresser au GPSO qui dit qu’il faut s’adresser à Espace déco, ça promet l’interco si il faut faire un courrier à la commission européenne pour préserver des niches écologiques.

J’ai discuté un bon moment avec un des employés, très sympa au demeurant, qui m’a un peu raconté l’aspect très bureaucratique de cette délégation de service avec des absurdités de zone et une totale déconsidération de l’enjeu écologique. On leur demande une « tonte »tous les 15 jours !!!

Peut-on connaître le coût de cet écocide bimensuel ?

J’ai vu notre cantonnier historique l’autre jour qui me disait qu’il ne fauchait que... : 2 fois par an !!

J’en parle à la mairie qui prétexte que fauchage et tonte, ce n’est pas pareil et que de toute façon, ça repoussera... En tout cas, la première « tonte » que j’ai vu m’a bien agacé cet été au moment même où je m’émerveillais de toutes les fleurs et insectes qui étaient sur ce talus... Regardez donc vos pare brise, plus d’insectes, juste de la poussière.

...... La liste des suggestions est très longue...

Yvan pour Nopivals.

 La culture, la grande absente...

du débat public... un message du regretté Jean Rochefort.
Pourquoi la plupart des hommes politiques se désintéressent de la culture ?

Jean Rochefort : Mais comment pourraient-ils s’intéresser à la culture ? La seule chose qui les intéresse c’est le pouvoir. Avant, ils allaient voir des spectacles, des expositions, ils lisaient des livres, ils écoutaient les artistes… Mais aujourd’hui, c’est fini. Ils sont concentrés sur une seule chose : comment conquérir le pouvoir et comment le conserver. A tout prix. On est loin de la culture, très loin.

Comment les convaincre de l’importance de la culture ?

Je ne vois pas de solution ! A part que nous, les citoyens, fassions les bons choix au moment des élections. Coluche avait obtenu 24% d’intentions de vote au premier tour quand il a annoncé qu’il allait se présenter à l’élection présidentielle. Alors qu’il avait fait ça pour rire. Pourquoi un tel succès ? Parce que les gens avaient confiance en lui, en sa sincérité, son engagement pour les plus démunis… C’était un homme du peuple, qui aimait les autres. Aujourd’hui, on a perdu tout ça. Les valeurs du vivre-ensemble. Et la culture est le seul ciment qui permette de renouer avec ces valeurs du vivre ensemble.
[...]

La culture fait-elle peur aux hommes politiques ?

Je pense surtout qu’ils s’en foutent ! On ne les voit jamais au théâtre, à l’opéra, au concert… car ils sont toujours débordés. On a l’impression que, pour eux, la culture est une contrainte. Alors que ça devrait être un moment de bonheur.
Mais plutôt que miser sur la culture, ils préfèrent acheter des armes, mettre des flics à chaque coin de rue, des portiques devant les écoles… Mais ce n’est pas une solution pour lutter contre l’intolérance, la bêtise… Ce n’est pas la solution pour résoudre le problème en profondeur et développer le vivre ensemble.

Mais les attentats ont vidé les salles !

Ce n’est pas toujours vrai. Depuis plusieurs mois, il se passe des choses folles. Exemple « Fleur de cactus » avec Catherine Frot. Des autocars entiers affluent chaque soir car cette pièce réunit des acteurs prodigieux et que les gens rient, partagent… Dans la salle, l’ambiance est inimaginable.
On ne peut lutter contre la peur qu’avec la culture. Car la culture c’est avant-tout une rencontre. Après la guerre, il y avait une effervescence incroyable. On jouait des spectacles avec des bouts de ficelle. Mais on s’en fichait. L’essentiel c’était de partager. Après la violence, le bonheur d’être ensemble.

Quelle est la solution aujourd’hui ?

Au fond, rien n’a changé. La culture, c’est toujours la seule solution pour créer de la cohésion. Une culture pour tous ! On en a besoin. Malheureusement, une partie de la population s’est éloignée de la culture.

Pourquoi cette défiance vis-à-vis de la culture ?

Parce que la culture leur a fait peur. Et ça, c’est de notre faute à tous : les politiques mais aussi les hommes et femmes de culture. Un jour, j’ai joué au Théâtre d’Aubervilliers, un théâtre de banlieue subventionné. Avant d’aller dans ma loge, j’avais pris l’habitude d’acheter une cuisse de poulet dans une boucherie située juste en face. Un jour, la vendeuse me demande ce que je fais tous les soirs à Aubervilliers. Quand je lui ai répondu que je jouais au théâtre, elle a seulement dit : « Ah bon » comme si je venais d’une autre planète. L’idée toute simple de traverser la rue pour découvrir ce théâtre ne l’avait jamais effleurée. Car elle avait peur de ne pas se sentir à sa place. Des exemples comme celui-ci, j’en ai malheureusement plein. Si la concierge de mon immeuble se rend à une exposition, il y a dix mémères du 7ème arrondissement de Paris qui la toisent en se demandant ce qu’elle fait là. Tout cela confirme que la démocratisation de la culture est un véritable échec.

Quelle est la raison de cet échec ?

Le problème c’est que pour démocratiser la culture, il faut des artistes modestes. Alors que certains utilisent la culture pour se mettre en valeur au lieu d’avoir une seule ambition : partager avec le plus grand nombre. Voilà pourquoi on a complètement foiré la démocratisation de la culture ! Les subventions devaient permettre de démocratiser la culture. Mais en réalité, la culture reste réservée à une élite. Il n’y a que des instits dans les salles de théâtre. Beaucoup de gens de classes sociales dites « inférieures » ont été exclus par le système et se sont détachés de la culture en se disant : « Ça ce n’est pas pour nous ! ». Et ils ont préféré rester devant leur poste de télévision.

Vous accusez la télévision ?

J’appartiens à la génération d’après-guerre. Quand on a vu arriver la télévision, on pensait que la vie ne serait plus jamais comme avant. Car on imaginait que cet engin allait abolir les classes sociales, qu’on serait tous égaux, ouverts au monde… Car on aurait tous accès à la culture. Évidemment, on a été extrêmement déçus. Car la télévision produit souvent de l’anti-culture.
[...]
Oui il faut que la culture redevienne une priorité, oui il faut augmenter le budget de la culture. Mais je pense qu’il faut d’abord décider où va cet argent. Aujourd’hui, pour obtenir des subventions, il faut « un bon Libé » comme on dit dans le milieu. C’est un système pervers car cela veut dire que l’essentiel de l’argent public est réservé toujours aux mêmes. Une petite élite. Alors que de nombreux acteurs de la culture font un travail formidable mais souvent ils n’ont pas les moyens de survivre.
Un petit spectacle de danse, même monté par des amateurs, sur une petite scène de province, peut faire rêver. Et il doit être soutenu. C’est dans cette perspective qu’il faut défendre la culture. Une culture populaire au bon sens du terme, c’est-à-dire proche des gens.

Extraits de l’interview de Jean Rochefort par Nadège Michaudet le 6 Février 2016.