L’État va financer l’usine de batteries de Renault (à Flins)
Article mis en ligne le 23 septembre 2009

Le Figaro

Un appel d’offres public portant sur 50.000 véhicules électriques est aussi prévu.

Les efforts de lobbying et de communication menés par Renault ont porté leurs fruits. L’État va participer à la construction d’une usine de batteries pour véhicules électriques de la marque au losange à Flins, dans les Yvelines, a annoncé ce mardi Christian Estrosi, le ministre de l’Industrie.

Il s’agit d’un projet mené par Renault, le CEA et la coentreprise entre Nissan - dont le constructeur français détient 44% - et le spécialiste des batteries NEC. Le gouvernement aidera aussi ces mêmes entreprises à la création d’un centre de recherche à Grenoble destiné à développer des batteries de nouvelle génération, plus légères et moins chères. Ces deux unités seront financées pour partie par le FSI (Fonds stratégique d’investissements) de l’État pour un montant non communiqué. L’investissement total s’élève à 1,5 milliard d’euros, dont près de 800 millions pour la première phase (d’ici à 2014). L’usine de Flins passera « d’une production de 50 000 batteries par an au démarrage en 2011 à un potentiel de 250 000 batteries en 2015 », a souligné Christian Estrosi.

Renault était depuis plusieurs mois en négociation avec les pouvoirs publics. « Il y a une volonté très ferme des autorités françaises d’avoir une usine de batteries, nous avons l’intention de le faire dans des conditions compétitives », avait indiqué Carlos Ghosn, le PDG du constructeur, au Figaro début septembre. Il avait ajouté, « la batterie est devenue une activité stratégique pour notre groupe ». Cette usine de batterie sera construite à proximité de l’usine de Flins de Renault, dans laquelle le groupe construira ses futurs véhicules électriques, prévus à partir de 2011.

Commandes d’utilitaires

L’État veut profiter de la position avantageuse de PSA Peugeot Citroën et de Renault sur le créneau des véhicules faiblement émetteurs en CO2 pour en faire des champions de la voiture électrique et de l’hybride rechargeable (la solution privilégiée par PSA). En jeu : la création d’emplois en France, où la production de voitures ne cesse de baisser.

Pour aider au décollage de ce marché, le gouvernement va lancer dès l’automne « plusieurs appels d’offres pour l’achat de 50 000 véhicules électriques », a précisé Christian Estrosi. Ils concerneront des entreprises publiques et privées qui possèdent des flottes de véhicules utilitaires, comme La Poste, EDF, la SNCF, Vinci, mais aussi des services de l’État et les collectivités territoriales. Il s’agira d’un premier volet de commandes orchestré par l’État, qui souhaite parvenir à l’achat de 100 000 modèles d’ici à 2014.

Les modèles devront répondre à un cahier des charges commun défini par un groupe de travail coordonné par Jean-Claude Bailly, le président de La Poste, que d’autres sociétés pourront utiliser par la suite. Le groupe postal compte intégrer 10 000 véhicules électriques d’ici à 2013.