Presque toutes les marques veulent aujourd’hui nous vendre leurs nouveaux modèles “écolo”. Et c’est vrai que de nombreux utilisateurs l’attendent avec impatience, la voiture qui ne pollue pas. Un ingénieur m’a même affirmé un jour que le moteur à hydrogène résoudra tous nos problèmes de mobilité…
Oui, mais… non ! On oublie (et on oublie de nous dire, aussi) que le problème de la voiture, ce n’est pas que ce moteur à explosion dont seulement 20% du carburant qu’il brûle sert vraiment à faire tourner les roues, les 80% restants étant simplement transformés en chaleur, dissipés dans l’atmosphère et faisant monter sa température. Sans parler du réchauffement dû aux gaz à effet de serre ni des conséquences des autres polluants.
Bref, même avec une voiture à air ou à eau, on continuera à avoir quelques problèmes. La construction d’un véhicule engloutit de toute façon des quantités énormes de matières premières et transformées, d’énergie grise (celle qui a servi à la transformation de ses matériaux, à sa fabrication, à son transport…). Une fois fini, ce véhicule prendra de la place, que ce soit à l’arrêt ou en déplacement. Il aura besoin d’infrastructures (routes, tunnels, ponts, places de stationnement). En mouvement, ce sera un véritable missile, et le mot est choisi à dessin puisqu’il peut blesser ou tuer.
Alors ne vous faites pas refiler n’importe quelle couleuvre verte : la voiture n’est pas écolo et ne le sera jamais. Elle peut l’être un peu plus avec le covoiturage, par exemple. Une voiture dont tous les sièges sont occupés peut avoir moins d’impact que les transports publics, mais elle en aura tout de même.
Pas question de renoncer à se déplacer : pour ce qui est du meilleur moyen de le faire, Ivan Illich a donné la réponse en 1973 dans son livre “La Convivialité”. On pourrait aussi la formuler ainsi : “changeons nos comportements et nos habitudes, pas seulement le tigre qui est dans le moteur“.
Source : http://decroissance.ch