La filière automobile en Ile-de-France
Six mois après le lancement des Etats généraux de l’Automobile organisés, à la demande
du président de la République, par Luc Chatel, secrétaire d’Etat chargé de l’Industrie,
le préfet de la région d’Ile-de-France, préfet de Paris, Daniel Canepa a réuni, mercredi
10 juin 2009, les acteurs de la filière automobile implantés dans la région Capitale pour
dresser un premier bilan des mesures lancées par l’Etat depuis janvier dernier et
présenter plusieurs mesures complémentaires pour aider les entreprises à préparer
l’après-crise.
Premiers constats en terme d’emplois, pour la région Ile-de-France, région où la filière automobile représente
près de 13% des emplois de l’industrie en France :
- L’impact de la crise s’est principalement fait sentir sur l’intérim. Ainsi moins de 2000 intérimaires
étaient employés par le secteur automobile à la fin février en Ile-de-France, contre près de 5000 un an
auparavant : la baisse de 65% est beaucoup plus accentuée que dans l’ensemble de l’économie
francilienne (-25%). De même, la part de l’automobile dans l’emploi intérimaire est passée de 3,9% en
février 2008 à 1,7% en février 2009. La chute de l’emploi intérimaire est encore plus forte chez les
équipementiers automobiles : -73% en un an.
L’analyse de la demande d’emploi montre à la fin mars une augmentation de 14% en un an sur
les métiers liés à l’automobile (catégorie A, B, C), avec une augmentation particulièrement importante
chez les cadres.
Entre octobre 2008 et avril 2009, 23 établissements ont été concernés par des procédures de plus
de 10 licenciements, ce qui correspond à 2011 emplois.
- En termes de production :
Le principal enjeu pour l’industrie automobile francilienne est de conserver sur le territoire
l’ensemble des maillons de la filière : les sites de productions parce qu’ils génèrent le plus grand
nombre d’emplois ; les sites de recherche et de développement des constructeurs et la présence des
équipementiers qui font vivre de nombreuses PME sous-traitantes ; un tissu de sous-traitants disposant
des compétences et des niveaux de qualifications leur permettant de rester référencés dans la filière.
La prime à la casse a permis de faire repartir les commandes et donc la production chez les
constructeurs, mais, les capacités de production sont toujours sous-utilisées chez les
constructeurs. Les perspectives aujourd’hui sont à l’amélioration.
Chez les équipementiers, les niveaux de stocks sont encore considérés comme trop importants.
La mise en oeuvre du Pacte automobile a permis notamment en Ile-de-France de :
répondre aux besoins de financement des constructeurs dans le cadre de contreparties clairement
définies ;
soutenir la demande notamment par le biais du bonus/malus automobile et de la prime à la casse ;
aider les équipementiers et sous traitants de la filière en soutenant, au 30 mai, via le fonds de
garantie Oséo, 60 entreprises de la filière automobile pour 9,5 M€ garantis, en achetant sur le
marché 2,34% du capital de VALEO, entreprise présente sur 6 sites franciliens, principalement sur
des activités de R&D et de siège social ;
soutenir l’emploi et la formation dans les 8 départements franciliens.
Lancer un plan pour le développement du véhicule décarboné, avec le 8 juin le lancement d’un
appel à projet par le ministre de l’industrie.
De nouvelles mesures de soutien à la filière automobile doivent ou sont déjà mises en oeuvre en
complément du Pacte automobile, témoins de la mobilisation des services de l’Etat en région :
dans toutes les préfectures de département, l’accompagnement des entreprises, par les
commissions de suivi du financement de l’économie et le médiateur du crédit est en place depuis
novembre 2008. Les entreprises rattachées à la filière automobile sont suivies avec un soin tout
particulier.
une action « coup de poing » pour accompagner les PME : cette action menée par la Direction
régionale de l’Industrie, de la Recherche et de l’Environnement (DRIRE), depuis février 2009, a permis
de mettre en place une série d’actions selon 3 axes : la réflexion stratégiques, la productivité,
l’innovation. Une enquête téléphonique a permis de sérier les difficultés des PMEs de la filière et
d’identifier les mesures nécessaires.
Les actions ont débuté par une opération de pré-diagnostic stratégique des besoins sur plus de 200
entreprises volontaires, réalisée par une équipe d’experts. Suite à ces diagnostics un panel d’outil sera
mobilisé selon les besoins des entreprises (accompagnement stratégique, amélioration de la
performance et de la productivité, etc…). Ces opérations mobilisent des crédits de politique industrielle
de la DRIRE et des fonds européens FEDER.
Une action de soutien à l’emploi et aux salariés conduite par la Direction régionale du Travail, de
l’Emploi et de la Formation professionnelle (DRTEFP) avec notamment l’extension du zonage
contrat de transition professionnel au secteur de Poissy-Les Mureaux – Mantes (Yvelines) ;
la finalisation d’un plan filière automobile régional porté par le pôle de compétitivité Mové’o,
dans le cadre du contrat de projets 2007-2013 et suivant un financement Etat-Région ;
la mise en place d’un plan automobile départemental dans les Yvelines annoncé le 26 février par le
Conseil général des Yvelines et présentant de nombreuses complémentarités avec le plan national et les
actions régionales.
Daniel Canepa a souhaité une mobilisation accrue de l’ensemble des forces de la région pour agir le plus
efficacement possible en faveur de la filière automobile. « Cohérence, cohésion, complémentarité », tels
sont les mots d’ordre pour guider l’action publique dans leur soutien aux entreprises et aux salariés. Pour
le préfet de région, « la filière automobile a toute sa place en Ile-de-France : aujourd’hui menacée, elle
doit sortir renforcée de la crise ».
Christophe BOURDEAU, Préfecture de région Ile-de-France tél : 01 44 42 61 06
www.ile-de-france.pref.gouv.fr