Selon la ministre du Logement, c’est Nicolas Sarkozy qui lui a demandé d’assurer l’intérim à la tête des Yvelines après la démission d’office de Pierre Bédier.
Rouge de colère. Christine Boutin ne comprend pas pourquoi une partie de la droite yvelinoise se déchaîne contre elle depuis qu’elle préside par intérim le conseil général après la démission d’office de Pierre Bédier après sa condamnation définitive. Ce département de l’Ouest parisien vit, en effet, dans une ambiance de quasi-règlement de comptes.
Pierre Bédier (AFP/ SAKUTIN) Crédits photo : AFP
Exaspérée par les réactions hostiles de l’entourage de Bédier à son endroit, la ministre du Logement a improvisé jeudi une conférence de presse dans son bureau parisien. « Le président (de la République) m’a demandé d’assurer l’intérim à la tête du conseil général. Ma mission est de rétablir la sérénité, de faire respecter la loi et l’état de droit dans les Yvelines. Et ça durera un mois et demi, jusqu’à l’élection du successeur de Pierre (Bédier) » , déclare-t-elle sur un ton ferme et sans appel. Christine Boutin présidera donc vendredi, à Versailles, sa première séance en tant que présidente par intérim. « Je n’ai pas changé une ligne de l’ordre du jour et confirmé toutes les délégations aux vice-présidents » , dit-elle.
« Je ferai partie du prochain gouvernement »
Reste que l’Élysée a décidé de s’impliquer dans ce combat qui oppose un ex-secrétaire d’État de Jacques Chirac à une ministre de Nicolas Sarkozy. « C’est normal, qu’il s’en occupe. Je suis sa ministre », explique l’intéressée tout en récusant l’idée que l’Élysée lui cherche une porte de sortie honorable. « C’est le président qui décidera si je reste au gouvernement et lui seul. Mais je pense, ajoute la chef de file de l’aile catholique de l’UMP, que je ferai partie du prochain gouvernement. »
Vise-t-elle la succession de Bédier ? « Non. Je ne suis pas demandeuse. J’ai eu cette ambition en 1994. Aujourd’hui, je suis ministre. J’ai un très beau poste et des tas de projets » , confie-t-elle. En attendant, le climat politique s’est singulièrement détérioré dans les Yvelines. Boutin et Bédier, qui entretiennent de mauvaises relations, n’ont jamais évoqué cette succession. « Il y a deux semaines, j’ai tenté de lui demander comment il envisageait sa succession si son pourvoi était rejeté, il a tourné brusquement les talons. »
Lundi soir, c’est Alain Schmitz qui a été désigné à l’issue d’un vote à huis clos par les élus de la majorité départementale. « La convocation de cette réunion était entachée d’illégalité », réplique Boutin, qui n’a pas participé au vote et rappelle que Schmitz est un proche de Bédier. Manière de laisser entendre que l’ex-président ne veut pas lâcher le pouvoir malgré sa condamnation en justice. D’ici à l’élection de son successeur, programmée avant le 15 juillet, l’été sera chaud dans les Yvelines.