Montréal veut ravoir son Grand Prix et à n’importe quel prix. Les gouvernements provincial et fédéral, Tourisme Montréal et la ville de Montréal seraient prêts à donner 15 millions de dollars par année à Bernie Ecclestone au cours des cinq prochaines années. C’est fou braque. Donnez-moi l’argent et je vous promets de faire aussi bien.
Il y a une logique derrière les prières et génuflexions que nous n’arrêtons pas de faire devant Ecclestone. Il y avait au bas mot 25 000 touristes étrangers qui venaient chaque mois de juin à Montréal pour la course. Les hôtels montréalais étaient pleins et les chambres affichaient leur prix maximum. Les restaurants faisaient aussi des affaires d’or. Cette année, c’est la désolation puisqu’il n’y a pas eu de Grand Prix, la crise frappe sévèrement et les Américains restent chez eux. Le mois de mai a été catastrophique pour les hôteliers montréalais et juin sera pathétique.
Est-ce une raison pour faire don de 75 millions de dollars de fonds publics au cours des cinq prochaines années ? Faisons le calcul. En plus des 15 millions de fonds publics, le très gourmand M. Ecclestone part avec les revenus des billets, des commandites et des droits de télévision locaux. Il empocherait 35 millions de dollars d’un événement qui en génèrerait 75 millions. La moitié de tout le fric dépensé lors du week-end part directement pour Londres le lundi matin.
Les petits malins qui veulent que les payeurs de taxes contribuent à remplir leurs restaurants pendant quatre jours en juin nous assomment en parlant de l’immense visibilité générée par ce Grand Prix qui serait vu par 310 millions de téléspectateurs. Ayant vu en arrière-fond de la course les gratte-ciels de Montréal, ces masses en délire ne songeraient qu’à accourir visiter notre ville. Curieux, mais je n’ai jamais pensé passer mes vacances annuelles à Nürburgring, Monza ou encore à Spa-Francochamps, pourtant des étapes illustres du cirque de la Formule Un.
Je réclame donc les 75 millions de dollars qui seraient versés à l’empereur de plus en plus contesté de la F1. Parmi tant d’idées, j’accorderais bien quelques millions pour améliorer le design de la nouvelle maison de l’OSM. Sur plan, cela semble joli et sans doute adéquat, mais le facteur WOW n’y est pas. L’Adresse symphonique serait avec la Place des festivals le cœur du premier grand festival de musique classique à être organisé au centre-ville d’une grande ville. Cela complémenterait à merveille l’offre de spectacles offerts par les autres grands festivals.
Avec le reste de l’argent, je m’engage à payer de ma poche 50 000 nuits d’hôtels tout au long de l’année à tous mes amis à travers le monde qui voudraient bien venir visiter ma ville. Vous me direz que je n’ai pas tant d’amis que cela, mais croyez-moi, j’en aurais beaucoup quand la nouvelle va commencer à s’ébruiter ! Et quelle visibilité pour Montréal sur YouTube et autres médias…
Allez voir les commentaires sur l’article original