Au 1er janvier, la déductibilité fiscale sera ventilée suivant les émissions de Co2 produites par le véhicule, en pénalisant plus fortement les voitures les plus polluantes.
Bruxelles (L’Echo) - D’ici quelques semaines, les modifications apportées par le gouvernement à la fiscalité sur les voitures de sociétés entreront en vigueur. Au 1er janvier, la déductibilité fiscale sera ventilée suivant les émissions de Co2 produites par le véhicule, en pénalisant plus fortement les voitures les plus polluantes.
Les employeurs auront donc tout intérêt à proposer à leurs travailleurs des voitures plus « propres ». Mais la grande nouveauté vient de la responsabilisation accrue des utilisateurs des voitures de société. Les travailleurs utilisant leur véhicule pour des raisons privées pourront y gagner, à condition de bien choisir leur modèle ! Car, comme l’a calculé le secrétariat social SD Worx, certains monovolumes très prisés par les parents seront - financièrement parlant - moins avantageux pour ceux qui utilisent aussi leur voiture de société pour leurs déplacements privés.
Pour un même véhicule « standard » (du genre VW Sharan), l’avantage imposable, déduit du salaire brut du travailleur, sera plus élevé dans le nouveau système de calcul basé sur les émissions de CO2. A moins d’opter pour une version écologique moins polluante évidemment… De plus, les frais de carburants ne seront plus déductibles à 100%, mais à 75%.
Les entreprises et les sociétés de leasing suivront-ils la tendance « verte » ? A lire les résultats de l’enquête menée par SD Worx auprès de 340 entreprises, oui. Le processus avait déjà été amorcé en 2008 lorsque le gouvernement a décidé de lier la déductibilité des véhicules de société aux émissions de CO2. Depuis lors, 40% des entreprises ont revu leur politique en matière de voitures de société, signale SD Worx. Exit les 4X4 et les voitures automatiques. Un bémol, elles l’ont fait avant tout pour des raisons budgétaires, les motifs environnementaux ne venant qu’en second plan.
Cela dit, la tendance verte devrait se poursuivre. Ainsi, 60% des entreprises disent stimuler leurs travailleurs à choisir une voiture plus écologique. Et si les sociétés ne comptent pas spécialement réduire leur flotte de véhicule (19% annoncent même qu’elles vont l’agrandir) , elles promettent d’opter pour des véhicules plus petits et moins polluants.
La seule chose qui reste encore difficile à changer, note SD Worx, ce sont les mentalités. Les hautes fonctions (cadres et directeurs) n’ont pas encore le réflexe écologique dans le choix de leur voiture, et optent encore souvent pour de puissants véhicules gros émetteurs de Co2. D’autre part, les alternatives proposées aux voitures de sociétés (cartes train, promotion du vélo, covoiturage) laissent tout le monde relativement indifférent : 80% des entreprises interrogées n’ont jamais tenté de sensibiliser leurs travailleurs à ces alternatives, et n’ont pas l’intention de le faire dans l’avenir. 13% des travailleurs n’ayant pas de véhicule de fonction seraient prêts à laisser tomber certains autres avantage salariaux pour en avoir une. Pas de doute, la voiture de société a encore de beaux jours devant elle…
N.B.