Face à une demande croissante, la science a réussi à produire des saumons d’élevage. Mais ces poissons ont encore un défaut, ils ne grandissent pas assez vite. Les avancées de la génétique ont permis de créer un saumon qui arriverait à maturité deux fois plus vite que ses congénères ordinaires. Le dossier quasi-complet est sur la table de la Food and drud administration (FDA) américaine qui pourrait autoriser sa commercialisation aux Etats-Unis.
Comme l’explique AquaBounty, la compagnie qui l’a élaboré, « ce poisson serait le premier animal transgénique destiné à l’alimentation humaine qui serait approuvé par la FDA ». L’admnistration créerait ainsi un précédent qui servirait les intérêts d’autres firmes ayant mis au point des animaux issus de manipulation génétique – bovins résistants à la maladie de la vache folle, porcs dont on pourrait tirer un bacon meilleur pour la santé...
HORMONE DE CROISSANCE
Cette croissance accélérée du saumon a été obtenue en modifiant le gène qui code pour l’une des hormones de croissance du poisson. Sans modification génétique, le saumon ne la sécrète pas s’il se trouve dans une eau froide. La modification génétique a consisté à faire produire cette hormone tout au long de l’année, quelle que soit la température de l’eau. Ainsi, il atteint la taille à laquelle il devient commercialisable au bout de 16 à 18 mois au lieu de trois ans.
Selon le New York Times, la FDA aurait validé cinq des sept jeux de données scientifiques portés à sa connaissance par AquaBounty. La firme insiste sur l’absence de danger inhérents à ses produits, fruits de « plus de vingt ans de recherche ». Les poissons ont été « conçus pour des élevages clos », assure-t-elle avant de préciser qu’il s’agit uniquement « de femelles stériles pour éliminer tout risque de contamination » des saumons ordinaires.
A l’instar des autres OGM, les saumons génétiquement modifiés sont accusés d’être poussés vers le marché sans que toute la lumière n’ait été faite sur ses conséquences sur la santé et l’environnement. Citée par le New York Times, Margaret Mellon de l’Union of concerned scientists où elle est en charge des problèmes d’alimentation et d’environnement dénonce le manque de transparence de la FDA. « Personne n’a accès aux données complètes », déplore-t-elle. Lors d’une audition à la FDA, elle a promis que l’autorisation du saumon d’AquaBounty générerait un « tempête de réactions négatives » des consommateurs et des scientifiques.
Pour en savoir plus :
– Procédures d’autorisation des animaux génétiquement modifiés par la Food and drug administration (FDA).