Deux rapports, commandés par l’association des entrepreneurs français sensibles à l’environnement (EPE), explorent les pistes de nouvelles gestions pour les ressources naturelles et pour l’eau d’ici 2025.
Air Liquide, Areva, Coca-Cola, Leclerc, Solvay, Rhodia, Renault, SNCF, Vinci, Veolia : toutes souhaitent savoir de quoi aura l’air le monde en 2025. L’association française des entreprises pour l’Environnement, dont elles font partie, avait mis en place courant 2006 une commission « Prospective environnementale ». Objectif : contribuer à la recherche de solutions durables dans cinq domaines ; la gestion de l’eau, l’économie des ressources naturelles, la biodiversité, les ressources énergétiques et l’évolution des comportements de consommation. Mercredi 3 septembre, les chercheurs et ingénieurs de la commission ont présenté leurs premiers travaux sur les ressources naturelles et sur l’eau.
L’or bleu.
« Moins de 3% de l’eau dans le monde est douce, dont 2,5% immobilisée sous forme de glace : l’humanité ne peut compter que sur les 0,5% restants pour répondre à ses besoins » rappelle l’étude prospective. Aujourd’hui, l’eau prélevée a trois usages : 70% pour l’agriculture, essentiellement à des fins d’irrigation ; 22% pour la production d’énergie, que ce soit de l’hydroélectricité ou de l’électricité thermique ou nucléaire ; 8% pour les usages domestiques.
D’ici 2025, la population mondiale devrait dépasser les 8 milliards de personnes : la même quantité de ressource doit être partagée entre une population toujours plus nombreuse. Du côté des activités humaines, l’industrie, davantage que l’agriculture, causera la majeure partie de l’augmentation de la consommation d’eau d’ici 2025, prédit le rapport.
Le Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat (GIEC) estime le réchauffement climatique à l’horizon 2025 à +1,6°C par rapport à la période préindustrielle. En vue, une complète disparition des petits glaciers dans les Andes, menaçant l’approvisionnement en eau de 50 millions de personnes, voire une réduction potentielle de 20-30% de la ressource en eau dans les régions vulnérables (sud de l’Afrique, Méditerranée). « D’ici à 2025, le nombre de personnes vivant en-dessous du seuil de stress hydrique atteindra 3 milliards, contre « seulement » 700 millions aujourd’hui, le problème s’intensifiant en Afrique subsaharienne, en Chine et en Inde », prévoit le rapport.
Quelles technologies pour l’eau en 2025. Les auteurs passent en revue les nouveaux outils technologiques en cours de développement pour augmenter la quantité d’eau douce disponible sans nuire à d’autres utilisateurs - recyclage et filtration de l’eau, récupération et réutilisation des eaux de pluie, dessalement d’eau de mer -, ou réduire son utilisation - accroissement du rendement agricole, réduction de l’intensité hydrique de certains procédés industriels, et systèmes de détection des fuites dans les réseaux. Ils se penchent en particulier sur les applications industrielles de ces procédés.
Le juste prix de l’eau potable. Les prix de l’eau potable ont augmenté en moyenne de 8% dans le monde au cours de l’année 2007, constate le rapport, et cette tendance devrait se poursuivre dans la plupart des pays dans les années à venir.
Les matières premières
« Les démographes estiment que la population mondiale va croître linéairement jusqu’à atteindre 9 milliards d’individus en 2050. En parallèle, les économistes fondent nombre de leurs modèles sur une multiplication par quatre du PIB mondial à l’horizon 2050 » précisent les auteurs. Pour faire face à la rareté des matières premières, les entreprises doivent intégrer dans leurs stratégies de court, moyen et long terme l’éco-conception de leurs produits et services, favoriser le recyclage, valoriser les matières en fin de vie et surtout privilégier l’éco-fonctionnalité. Quatre pistes explorées de façon pratique et appliquée à l’industrie dans le rapport.
A.L.
Lire les deux rapports :