Herboristeries : l’Europe s’en prend aux remèdes de mamie
Article mis en ligne le 15 mai 2011
dernière modification le 4 octobre 2014

Une Honte (de plus...) !!!

Adieu fougère, gui, buis… Sous le coup d’une directive européenne, ces remèdes ancestraux sont désormais bannis des rayons de la paisible herboristerie du Palais-Royal, à Paris.

L’herboristerie est située rue des Petits-Champs, derrière les jardins. Dès l’entrée, de subtils arômes de tilleul, de miel, de verdure et de soleil vous transportent dans le Midi.

Les herbes en dates

1312. L’herboristerie est officiellement reconnue sous le règne de Philippe le Bel

1778. Le diplôme d’herboriste est créé à la Faculté de médecine

1941. Le maréchal Pétain supprime le diplôme d’herboriste des facultés françaises

1979. Trente-quatre plantes médicinales peuvent être vendues en dehors des officines (pharmacies et herboristeries)

2008 Le nombre des plantes vendues hors officine s’élève à 148

2011 La directive européenne 2004/24/CE harmonise la commercialisation des produits à base de plantes

De part et d’autre de la boutique, les sachets de tisane succèdent aux huiles essentielles, aux gélules en boîtes, aux miels de framboisier ou de lavande.

Au dessus des étagères de bois, des panneaux coulissants aux peintures bucoliques dissimulent les réserves. On y accède par une échelle. Comme dans une ancienne bibliothèque, les trésors alignés sur les étagères invitent à la flânerie. Zorha Eulmi, petite brune rondelette et énergique qui conseille la clientèle depuis vingt-cinq ans, regrette :

« Depuis quinze jours, on nous a enlevé le gui, le buis, les racines de fougère. »

Une directive européenne soumet désormais les produits à base de plantes à une autorisation de mise sur le marché (AMM), comme les médicaments conventionnels. Les dossiers doivent démontrer que le remède est efficace, sûr, et correspond à un usage médical établi.

Il doivent aussi présentés à l’Agence européenne des médicaments avant le 30 avril. Les préparations pour lesquelles aucun dossier n’aura été déposé seront retirées de la vente.
« Avec 10 kilos de carottes par jour, vous attrapez une cirrhose ! »

Une fleur de chèvrefeuille (Adulau/flickr/CC).La procédure, qui coûte de l’ordre de 60 000 euros par produit, pénalise les petits entreprises. Les laboratoires pharmaceutiques sont soupçonnés de vouloir se refaire une santé après les nombreux scandales médicaux auxquels ils ont été confrontés.

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