Le Monde.fr. Le projet de circuit de Formule 1 de Flins-les-Mureaux (Yvelines) n’ira pas à son terme. Le président du conseil général des Yvelines, Alain Schmitz, a fait marche arrière mercredi 2 décembre devant les multiples oppositions.
« Ce qui est toujours d’actualité, c’est le projet global de soutien à la vallée de l’automobile et à la mobilité durable », a déclaré Alain Schmitz. « J’ai pris la décision de renoncer au circuit de Formule 1 après avoir reçu partisans et adversaires de ce circuit », a-t-il poursuivi. « J’ai bien senti que nous n’étions pas soutenus comme je l’avais souhaité. (...) En revanche, notre but est atteint, c’est-à-dire, la pérennité de l’emploi sur la vallée de l’automobile et la création d’emplois nouveaux », a dit le président UMP du conseil général. Il a précisé que les terrains préemptés seraient rétrocédés à la Safer (société d’aménagement foncier et d’établissement rural), qui prévoit de consacrer ces 178 hectares à de l’agriculture biologique.
Le collectif Flins sans F1 a salué à Mézy-sur-Seine (Yvelines) la victoire du « pot de terre contre le pot de fer ». « Cela vaut le coup de se battre car, pour une fois, le pot de terre a gagné contre le pot de fer », a déclaré lors d’une conférence de presse Fabienne Lauret, membre du collectif, qui compte poursuivre son combat « tant que les projets à Sarcelles (Val-d’Oise) et à Marne-la-Vallée sont toujours sur la table. » « Notre combat ce n’est pas, ’pas dans mon jardin’. Nous nous opposerons à tout projet de nouveau circuit car Magny-Cours veut garder son circuit et ses emplois », a précisé Mme Lauret.
Le circuit de Flins-les-Mureaux, dont le coût était estimé à 112 millions d’euros, était l’un des trois projets encore en lice avec Val de France (Sarcelles - Val-d’Oise) et Magny-Cours (Nièvre) pour organiser le futur Grand Prix de France de Formule 1 en 2011. Ce projet, situé sur des champs de captage d’eau potable, s’était heurté aux défenseurs de l’environnement, au premier rang desquels la secrétaire d’Etat à l’écologie, Chantal Jouanno, et son ministre de tutelle, Jean-Louis Borloo.
« Jamais je ne ne soutiendrai, en tant que président de région, un projet contraire au Grenelle de l’environnement », a également déclaré Valérie Pécresse à des journalistes en commentant l’abandon du projet. « Flins était jugé contraire au Grenelle, je ne pouvais donc pas le soutenir », a-t-elle dit. De son côté, Jean-Paul Huchon a rappelé dans un communiqué que « depuis le début, la région Ile-de-France s’est opposée à ce projet et a réaffirmé sa position contre toute implantation de circuit de Formule 1 en Ile-de-France ».
« Avec l’abandon de ce projet, c’est toute l’éco-région Ile-de-France qui a fait un pas en avant », a-t-il estimé.