L’action de l’opérateur de la centrale nucléaire japonaise a plongé de près de 28% à Tokyo. La perte nette 2011/2012 du groupe serait colossale. Par ailleurs, un nouveau pic de radioactivité a été atteint.
La catastrophe nucléaire au Japon n’en finit pas de s’aggraver : le niveau de radioactivité a atteint un nouveau pic au sein de la centrale nucléaire de Fukushima, en arrêt depuis le séisme suivi du tsunami le 11 mars dernier. Ce qui a ravivé les perspectives moroses sur Tepco (Tokyo Electric Power), l’opérateur de cette centrale accidentée. L’action de la compagnie d’électricité a littéralement plongé ce lundi, le titre ayant perdu 27,6% de sa valeur à 207 yens par action, soit son plus bas niveau depuis l’entrée en Bourse du groupe en 1974. Depuis le déclenchement de la catastrophe, le titre accuse une chute de près de 90%. Toutefois, la Bourse de Tokyo, le Tokyo Stock Exchange, affirme que, pour l’heure, le retrait du titre Tepco de la cote n’est pas d’actualité.
Les déconvenues s’accumulent pour le groupe nippon : la note de la dette à long terme de Tepco a été reléguée il y a une semaine en catégorie spéculative par l’agence de notation financière Standard & Poor’s, rendant plus difficile la capacité de la firme à lever des fonds sur le marché obligataire. Le groupe est également confronté a des problèmes de gouvernance, le PDG, Masataka Shimizu, a été remplacé fin mai par son directeur général Toshio Nishizawa.
Radioactivité record à Fukushima
Au sein du réacteur numéro un de la centrale nucléaire de Fukushima les relevés de la radioactivité indiquent un niveau jamais atteint depuis le début de la catastrophe nucléaire, trois mois plus tôt, selon l’agence d’information Kyodo qui se base sur des données provenant de Tepco. Le groupe espère toujours abaisser la température des réacteurs endommagés sous la barre des 100 degrés Celsius (cold shutdown) d’ici à janvier 2012, mais sa tâche est compliquée par la présence de quantités massives d’eau fortement radioactive sur le site.
L’agence affirme en outre que l’entreprise pourrait enregistrer une perte nette de 570 milliards de yens lors de l’année budgétaire d’avril 2011 à mars 2012 (4,9 milliards d’euros au cours actuel), sans compter les indemnisations dues aux victimes de l’accident nucléaire. Une situation d’autant plus fragile qu’au terme de l’exercice d’avril 2010 à mars 2011, Tepco a affiché un déficit net de 1.247,35 milliards de yens (10,9 milliards d’euros), le pire jamais enregistré par un groupe japonais non financier.
Dans le détail, l’agence indique que la facture d’hydrocarbures de Tepco pourrait grimper de 830 milliards de yens lors de l’année budgétaire en cours, à cause de l’augmentation de la production de ses centrales thermiques rendue nécessaire par l’arrêt d’une quinzaine de réacteurs. La compagnie pourrait ainsi se retrouver avec une trésorerie limitée à 100 milliards de yens en fin d’exercice en mars 2012, contre 2.100 milliards de yens en début d’année budgétaire.