Les opposants au circuit de F 1 de Flins ont peut-être trouvé un allié de poids en la personne de… l’homme de Cro-Magnon. Les fouilles archéologiques lancées sur place viennent de mettre au jour un site archéologique de très haute importance. Sur quelques mètres carrés, les archéologues ont mis la main sur des vestiges s’étalant de 13 000 ans avant Jésus-Christ jusqu’à l’époque gallo-romaine : des silex, des aires de débitage de silex, un foyer et même des bois et des dents de rennes !
Ce genre de découverte n’est pas rare.
Il est par contre exceptionnel de trouver des témoignages de vie dans un tel état de conservation. On a l’impression que les habitants des lieux viennent de partir, confie Grégory Debout, archéologue au conseil général. Il s’agit d’un site remontant au magdalénien (NDLR : une période de la préhistoire comprise entre 15 000 et 10 000 avant J.-C.).
» Cette découverte est riche de divers enseignements. On a désormais la certitude que des hommes préhistoriques vivaient à Flins, dans ce qui devait être un bras de Seine il y a plusieurs milliers d’années.
Nomades, ils subsistaient grâce à la cueillette et à la chasse, en témoigne la présence de restes de rennes. Selon le spécialiste, Flins serait le deuxième site en France à abriter une telle richesse archéologique après celui de Pincevans, en Seine-et-Marne, classé monument historique.
Les anti-F 1 espèrent que cette découverte bloquera définitivement le projet de circuit de Formule 1, prévu d’ici à 2012. Mais cette éventualité est difficilement envisageable. La Direction régionale des affaires culturelles (Drac) se prononcera d’ici à l’automne sur l’opportunité ou non de passer à une phase supérieure de fouilles préventives. L’Etat pourrait alors décider d’un éventuel classement. « Je n’y crois pas trop, tempère un archéologue. Certes, les vestiges mis au jour à Flins sont importants. Mais à Pincevans, on retrouve la même chose sur plusieurs hectares. Et quand bien même : on a déjà construit des routes au pied de vestiges aussi exceptionnels. »
l’article sur le Parisien