« On m’a fait savoir que je ne pouvais pas être sur la liste PS »
Rachid Adda, conseiller régional (MRC)
Elu conseiller régional d’Ile-de-France en 2004 sur la liste PS, le chevènementiste Rachid Adda ne sera pas candidat à un nouveau mandat en mars prochain.
Le Parisien : Comment se présentent les régionales pour vous ?
Rachid Adda : Plutôt bien… Je finis mon mandat avec la satisfaction d’avoir accompli mon devoir. J’ai travaillé avec assiduité et convictions. Mais le mandat régional est ingrat. Il est difficile de valoriser l’action d’un élu. Cela permet, lors de la constitution des listes, toutes les pressions inimaginables. On m’a fait savoir que je ne pouvais pas espérer être sur la liste socialiste en assumant mon mandat local à Sarcelles. C’est donc avec sérénité que j’ai fait le choix de l’honneur de continuer de servir les Sarcellois plutôt que de repartir en acceptant cet oukase.
Pour vous, c’est compatible d’être à la région aux côtés du PS et élu d’opposition des socialistes à Sarcelles ?
D’un point de vue d’apparatchik, cela peut paraître surprenant. D’un point de vue du citoyen et des valeurs que je défends, c’est un choix de cohérence. La politique menée par la majorité municipale n’est pas conforme aux valeurs de la gauche républicaine. Ma vision de l’intérêt général me conduit à soutenir sans faille Jean-Paul Huchon (NDLR, président de la région) et à m’opposer à la gestion municipale de François Pupponi. Je ne peux défendre l’écorégion et demander un circuit de Formule 1 à Sarcelles, promouvoir la Laïcité à la région et fermer les yeux sur les créneaux communautaires à la piscine de Sarcelles ou les positions du maire sur la burqa, défendre le service public avec la gauche régionale et privatiser le chauffage urbain avec la majorité municipale…
Y aura-t-il des chevènementistes dans les places éligibles dans le Val-d’Oise ?
Bien entendu qu’il y en aura ! La question de la participation du MRC à la liste menée par Jean-Paul Huchon ne s’est jamais posée. Nous avons été partie prenante du travail de la majorité pendant la mandature qui s’achève en étant en pointe sur les transports, la laïcité, la politique industrielle ou la santé publique liée au trafic aérien… Suite à mon choix personnel, Guillaume Vuilletet (NDLR, adjoint au maire à Méry-sur-Oise) a été désigné pour être en septième place sur la liste du Val-d’Oise.
Votre retrait vous incite-t-il à calmer le jeu sur Sarcelles ?
Calmer le jeu n’est pas l’expression adaptée. La vraie question est de savoir si je vais continuer de mener à Sarcelles le combat pour les valeurs de gauche et les principes républicains malgré les pressions, les menaces ou le chantage. Sarcelles est ma ville natale… celle où ceux qui me sont chers habitent ou sont enterrés. L’abandonner à son triste sort me rendrait coupable de non-assistance à ville en danger ! Je continuerai donc à défendre les valeurs de la gauche républicaine à Sarcelles.