Pour une gestion écosociale de la pandémie
Article mis en ligne le 1er novembre 2020
dernière modification le 8 novembre 2020

Avons-nous conscience de la montée de l’hygiénisme qui nous menace insidieusement avec cette pandémie ? Sans nier la gravité du Covid19 pour les personnes à risques et les personnes âgées, comment, à force d’alerte, ne pas sombrer dans la peur de tomber malade, et même de choper une mauvaise grippe. J’ai comme une vague impression que les hygiénistes, les défenseurs du vaccin pour toutes les maladies (pour ne pas attraper la grippe classique, par confort, pour ne pas rater le boulot...) sont entrain de gagner des points à très grande vitesse.

Pourquoi les urgentistes sont aux premières lignes de la critique de la gestion de la pandémie ?parce qu’ils savent qu’il faut accueillir le soin d’urgence, ouvrir des lits, non pas seulement en réanimation, mais beaucoup de lits et de personnels pour accueillir les malades en début de symptômes, avant que cela soit trop grave, pour un traitement cortisone+oxygénation. Le niveau de qualification est bien moindre pour ces pratiques, il est beaucoup plus facile de former/recruter pour traiter l’urgence. Des soins ambulatoires sont même possibles dans certains cas.
Et quand tu dis cela, certains te disent : « mais moi je ne veux pas tomber malade du tout ! » et on sent bien là, que le confinement total trouve hélas toute sa légitimité.

Avec cette pandémie, on peut transposer au domaine sanitaire l’incompréhension qui existe entre l’agrochimie et l’agriculture biologique/permaculture/agroécologie. En agriculture biologique, on n’éradique pas une maladie, on compose avec, on travaille les complémentarités pour atténuer les effets.

L’alternative écosociale de la gestion de la pandémie c’est un déploiement des urgences et des lits pour accueillir les malades fragiles (l’inverse de ce qui a été fait), mettre toutes les personnes à risques en chômage technique avec l’aide des généralistes qui connaissent bien leur patients (l’inverse de ce qui a été fait), accentuer la protection des plus fragiles tout en ne les isolant pas (très bonne vidéo à ce sujet, n’est plus disponible). Et pour tous, une communication forte sur le maintien d’un bon système immunitaire, immunité collective, maintien des gestes barrières, réduction du rythme de travail de certaines activités économiques non indispensables pour ralentir la progression (l’inverse de ce qui a été fait car on a voulu rattraper le temps perdu), prioriser l’éducation, la culture, le sport, la démocratie. Protection sociale pour tous les précaires qui ont moins ou plus d’activité du tout. Peut-être est-ce en partie le système suédois.
Avant que la prophétie de Marc Moulin ne se réalise intégralement.