Réponse de Mr. JF POISSON au collectif Flins Sans F1
Article mis en ligne le 22 septembre 2009
dernière modification le 18 septembre 2009

REPONSE A LA LETTRE DE MONSIEUR MALLET PORTE-PAROLE DU COLLECTIF « FLINS SANS F1 »

Rambouillet, le 18 septembre 2009

A Monsieur Jean MALLET
Maire de Mézy-sur-Seine
Porte-parole du Collectif Flins Sans F1

Monsieur le porte-parole,

Par lettre en date du 10 septembre dernier, vous interrogez les candidats à l’élection législative partielle concernant le projet de circuit et de grand prix de Formule 1 à Flins. Je souhaite vous apporter ici les éléments de réponse que vous me demandez.
Je suis formellement opposé à ce projet, pour des raisons générales et locales.
Sur un plan général, je ne vois pas comment le modèle économique de la F1, partout en échec, pourrait s’avérer profitable dans notre région. Alors même que les nouvelles courses organisées ces dernières années le sont systématiquement dans les pays dits « émergents » (Inde, Chine, Singapour) ou pétroliers (Emirats arabes unis), les difficultés de plus en plus grandes posées aux grands pays européens pour l’organisation de ces courses doit nous interroger, voire nous conduire à renoncer à une telle organisation. Ces difficultés économiques sont sans doute la raison pour laquelle il est envisagé de recourir au financement public dans de larges proportions.

Je comprends parfaitement la nécessité de venir en aide au secteur automobile, essentiel dans notre département, et vital pour notre pays. Je comprends également que la puissance publique soit désireuse de participer à cette aide. Cela étant, je ne pense pas qu’un tel projet soit en lui-même porteur d’un dynamisme susceptible de « sauver » l’automobile dans les Yvelines.

D’une part en effet, la proximité d’un circuit de Formule 1 et d’un ensemble d’industriels du secteur automobile n’est pas en elle-même un remède : la ville de Détroit aux Etats-Unis accueille depuis des décennies un grand prix de F1, ce qui n’a eu aucun impact sur la capacité de General Motors à maintenir la compétitivité de ses voitures ni la pérennité de ses sites industriels.

D’autre part, il est vrai qu’aujourd’hui la puissance publique ne peut pas directement subventionner des activités privées : c’est d’ailleurs heureux. Je suis tout à fait prêt à étudier la possibilité de faire évoluer, temporairement et dans des conditions très précises, les modalités des aides publiques aux entreprises privées. C’est dans des dispositifs de cette nature qu’une sortie de crise efficace et durable pour l’automobile peut se trouver, et pas ailleurs.

Enfin, je partage votre analyse concernant l’impact environnement al d’un tel projet. La consommation de l’espace naturel, agricole ou pas, dans notre département doit être envisagée avec les plus grandes précautions : notre responsabilité essentielle dans ce territoire consiste en effet à maintenir en l’état les paysages et les ressources naturelles. Bien d’autres moyens (en particulier les efforts de développement localisés et centrés sur les pôles d’attraction existants du département) sont envisageables. Cette défense de la ruralité est essentielle pour l’intérêt général : c’est le sens dans lequel j’ai voulu travailler depuis deux ans à l’Assemblée nationale, et le sens de mon engagement devant les citoyens.
Je vous prie de croire, Monsieur le Porte-parole, à l’expression de ma considération distinguée.

Jean-Frédéric POISSON
Député sortant
Candidat à l’élection législative partielle des 20 et 27/09