Flins, symbole de la mort du Grenelle ?
Article mis en ligne le 2 juillet 2009

Article paru dans l’alliance.fr

Surpris par la crise financière et économique, le gouvernement semble incapable d’assurer une relance économique compatible avec les engagements du Grenelle. «  Ce projet de circuit de formule 1 est la caricature d’un projet économique dépassé et la caricature d’une négation des engagements du Grenelle  » résume Serge Orru, Directeur de WWF-France, qui précise que le circuit serait implanté sur une zone de captage d’eau potable qui était réservée à l’agriculture biologique.

L’Alliance pour la planète constate que les espoirs mis par la société civile sont aujourd’hui largement déçus. «  Les organisations membres de l’Alliance ont l’impression qu’on se sert de la crise comme d’un alibi pour ne pas respecter les engagements ambitieux affichés au moment du Grenelle fin 2007  » ajoute Serge Orru.

Alors que Jean-Louis Borloo annonce les succès du Grenelle et met quiconque au défi de citer un seul engagement qui n’aurait pas été engagé (LeMonde, 15 mai 2009), L’alliance pour la planète rappelle d’une part qu’un certain nombre d’engagements du Grenelle auraient dû être mis en oeuvre dès 2008. Or, non seulement la loi d’orientation Grenelle 1 n’est toujours pas adoptée, mais il est de moins en moins probable que les décrets d’application de la loi Grenelle 2 voient le jour avant fin 2010.

D’autre part, une partie des engagements ne sera pas tenue, faute de volonté politique. «  Le pari du Grenelle reposait sur le volontarisme des acteurs comme les entreprises ou les collectivités. Le Gouvernement n’a jamais eu la main sur ces acteurs et encore moins en période de crise  » rappelle Pascal Husting, Président de Greenpeace France.

Un bref aperçu des mesures les plus emblématiques qui ont disparu ou subissent un retard de plus d’un an :

  • Le schéma national des infrastructures de transports (SNIT) n’est toujours pas adopté alors qu’il aurait dû l’être avant mars 2008 (engagement n°14)
  • Les conclusions concernant la contribution climat-énergie auraient due être remises au printemps 2008 (engagement n°68). Nous attendons toujours.
  • L’audit des mesures fiscales défavorables à l’environnement (engagement n°83), promis en 2008, n’a pas été commencé. L’objectif d’atteindre 6% de la Surface Agricole Utile (SAU) en agriculture biologique en 2010 (engagement n°121) a été une première fois repoussé de 2 ans mais ne sera pas tenu : alors qu’il faut 3 ans à un agriculteur engagé dans le biologique pour obtenir sa certification et que nous n’avons que 2% de bio, nous n’aurons au mieux que 2,5 % en 2012.
  • La création d’une Haute Autorité de Protection de l’Alerte et de l’Expertise (engagement n°194 et 195) a disparu des lois Grenelle.
  • La création d’un nouvel indicateur de développement durable comme le PIB vert (engagement n°214) n’est plus à l’étude.

L’article original.