Le bateau hybride nargue la taxe carbone
Article mis en ligne le 11 décembre 2009
dernière modification le 4 octobre 2014

L’électrique jouit de la vogue écolo. En vedette hier, le voilier hybride, un prototype futuriste de Bénéteau, qui sera proposé au grand public dans quelques années.
High-tech

Équipé d’un moteur diesel-électrique écologique sobre et confortable, l’Océanis 46 était présenté hier au salon, lors de la journée des professionnels, par la Fondation Bénéteau présidée par Annette Roux et le leader des transmissions auto et marine ZF. Le promoteur, Jean-Louis Caussin, un ancien de l’industrie automobile, anticipe la baisse du prix des batteries au lithium, dans le sillage de la voiture électrique.

Hybride

Cette propulsion fait alternativement appel à la voile, au moteur thermique et au moteur électrique. Ce dernier prend le relais du diesel dès que ses batteries sont chargées. La batterie produit aussi du courant pour les équipements en 12, 24 ou même 220 volts. On peut même renoncer à la bouteille de gaz de la cuisine.

Batteries légères

Là où il fallait plus d’une tonne de batteries au plomb chargées d’acide, la technologie du lithium-fer-phosphate se contente de 250 kg d’accus dans un volume de 250 litres. Encombrant, l’électrique n’était autrefois envisageable qu’à bord des multicoques (Lagoon). Il se loge aujourd’hui dans un monocoque de croisière.

Énergie renouvelable

Les batteries se rechargent quand le moteur diesel (75 CV) tourne ou lorsque l’on branche la prise de quai. Mais aussi dès que le bateau avance à la voile. L’hélice quadripale au profil innovant tourne alors librement et produit de l’électricité. En 13 h de voile maximum, la batterie est rechargée. Le dispositif ralentit le voilier dans le pire des cas d’un demi-noeud (moins d’un km/h).

Efficace

La réserve d’électricité permet de naviguer à 5 noeuds (9 km/h) avec un moteur de 35 kilowatts (58 CV) pendant plus de trois heures, et à 2 noeuds pendant douze heures. Ou bien de jouir de tout le confort (y compris la clim) pendants plusieurs jours au mouillage. On peut aussi aider en toute discrétion la navigation à la voile par petit vent : pas de pollution, silence, absence de vibration, dépendance au gazole réduite.

De moins en moins cher

Deux voiliers ont été équipés : protos trop cher pour le particulier. Mais déjà le prix des batteries a été divisé par dix en dix ans. Selon Jean-Louis Caussin, dans cinq ou six ans, le surcoût sera comparable à celui d’une voiture hybride aujourd’hui.

Toutes les marques

La fondation Bénéteau ne réserve pas l’exclusivité du concept aux marques du groupe. Plus le système sera répandu, plus il sera bon marché.

Raymond COSQUÉRIC