Fin 2008, 175 mégawatts de capacité de production d’électricité solaire étaient installés en France. Un chiffre qui a plus que doublé en deux ans, grâce à des tarifs d’achat favorables. Mais qui domine le marché du panneau photovoltaïque, en plein essor ?
Avant que le panneau solaire n’arrive sur les toits, il est passé par des formes très différentes. Chaque étape de transformation correspond à un acteur, même si certains industriels contrôlent plusieurs phases.
La matière première initiale, c’est le silicium. Il est extrait du sable, puis purifié à 99,999%. Le marché mondial est très concentré : seuls quelques grands groupes industriels en produisent.
Ensuite, le silicium est présenté sous forme de lingots de trente centimètres de diamètre, pouvant mesurer jusqu’à deux mètres de long. Ils sont découpés en fines galettes, les wafers.
Les cellules photovoltaïques sont produites à partir des wafers. Les principaux producteurs sont Q-Cells (Allemagne), Suntech (Chine), Sharp et Kyocera (Japon).
Les cellules sont enfin assemblées en panneaux solaires. Les leaders mondiaux sont situés en Allemagne, en Asie et aux États-Unis.
Certains industriels contrôlent plusieurs phases de la filière. Par exemple, l’entreprise française Photowatt fabrique ses cellules et les assemble. Au contraire, le groupe Tenesol, une filiale de Total et d’EDF, achète les cellules auprès de fabricants européens avant de les assembler. L’estimation de la proportion d’industriels français sur le marché national est délicate. D’après Patrice Pelletier, directeur général de Photowatt, seuls 20% des panneaux vendus en France sont totalement produits (cellules et panneaux) dans notre pays.
Un marché qui intéresse les français
Le reste des panneaux posés provient d’Allemagne, du Japon et surtout de Chine, qui propose des tarifs moins élevés. Face à cette structuration du marché, les industriels français tentent de réagir. Ils cherchent à contrôler une part de plus en plus grande de la filière. Après s’être contentée d’installer des panneaux, Tenesol s’est mise à les fabriquer. Fatima Berral, directrice commerciale France du groupe, estime que la constitution d’un marché français intégré serait un atout pour les fabricants : les coûts de transport des composants seraient réduits, et le moindre impact écologique des panneaux serait un argument commercial.
L’État français cherche à développer la filière. Il a soutenu plusieurs projets de production de silicium à usage solaire. Pas toujours avec succès : Silpro, installée près de Saint-Auban, a été placée en liquidation judiciaire en août 2009. La crise économique a entraîné une surproduction de panneaux et une baisse de la demande de silicium. En amont de la filière solaire photovoltaïque, les acteurs importants qui pèsent sur le marché français sont donc encore essentiellement étrangers. Mais les industriels français comme l’État s’activent sérieusement pour renverser la tendance...
Cet article fait partie de notre enquête participative sur le thème « Dans quelles mains sera notre énergie demain ? » menée avec les étudiants du CFJ. Vous pouvez la suivre, et y participer, en commentant notre journal de bord.Partager l’info :
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