Grand Prix de F1 : le Var rêve déjà du « Ricard »
Laurent Amalric
Article mis en ligne le 7 juin 2009
dernière modification le 8 juin 2009

François Fillon annonce qu’il entend « tout faire pour qu’il y ait dès 2010-2011 un Grand Prix de France », et de nombreux prétendants se proposent aussitôt de l’accueillir. Le « Ricard », lui, prend son temps, vérifie ses appuis et ses fonds avant une probable candidature.
Le chiffre a de quoi propulser sur un petit nuage. Fin mai, les lecteurs de Var-matin se prononçaient à 97 % pour le retour du Grand Prix de F1 de France au Castellet.

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La légende du « Ricard », sa réputation plus que flatteuse auprès du public comme des « teams » sportifs, font que l’on se prend à rêver de son retour dans la cour des grands.

Une cote d’amour inégalée

Comme le précise le directeur toulonnais du circuit, Gérard Neveu, la route est encore longue avant de décrocher la timbale, mais l’enthousiasme suscité par le projet est tel qu’il semble lui pousser des ailes ces dernières semaines. Les seules discussions dans les paddocks du Grand Prix de Monaco sont fort instructives sur la cote d’amour du circuit varois au sein du microcosme de la F1.

Et les politiques ne sont pas en reste. Hubert Falco en tête. « Je milite depuis toujours pour Le Castellet, y compris lorsque l’Etat avait mis en chantier Magny-Cours. Le retour du Grand Prix dans le Var est une solution de bon sens. Si le circuit se porte candidat, je pèserai de tout mon poids à l’heure des débats au gouvernement. »

Soutien identique de Bernard Deflesselles, député de la 9e circonscription des Bouches-du-Rhône, limitrophe du Var.

Payer avant rentrées

L’enthousiasme tourbillonnant provoqué par cette hypothétique candidature ne doit pas faire oublier les « dures réalités » du système F1...

On a beau parler d’un événement qui génère plus de 100 millions de retombées économiques directes pour la région et rassemble en moyenne 50 millions de téléspectateurs dans le monde, la déconfiture de 2008 à Magny-Cours (les collectivités locales avaient dû boucher un trou de 7 millions d’euros) oblige à rester prudent.

Les seuls droits à acquitter par les organisateurs auprès de Formula One Management, géré par Bernie Ecclestone, sont de l’ordre de 16 à 18 millions d’euros. Une enveloppe qui met la gomme...

Le plus économique

Ce n’est pas tout. A cela s’ajoutent les investissements pour accueillir l’événement. Une guerre des chiffres qui avantage toutefois le Paul-Ricard. Là où il faudrait mettre 150 millions sur la table pour créer un nouveau circuit en région parisienne (Flins dans les Yvelines ou Val-de-France dans le Val d’Oise), dépenser une trentaine de millions pour remettre Magny-Cours dans la course, l’investissement varois n’excéderait pas les 20 millions d’euros.

Un critère économique que l’Etat, et M. Fillon en particulier, devrait fortement prendre en compte dans le contexte actuel au moment d’agiter le drapeau à damier en faveur de l’un ou l’autre des « concurrents ».

rêve déjà du « Ricard »

Laurent Amalric