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Christian Blanc a été soumis jeudi à l’Assemblée nationale, à un feu nourri de questions des députés de gauche sur les modalités de financement de son grand projet de métro automatique, lors de l’examen du projet de loi sur le Grand Paris qui devait s’achever dans la nuit.
Le secrétaire d’Etat au développement de la région-capitale a assuré que le nouveau réseau de transport (une double boucle de métro autour de Paris de 130 km de long) « sera totalement intégré dans l’agglomération » et qu’il permettra « de favoriser les échanges entre des pôles de développement économique ».
Les travaux pourraient commencer dans trois ans pour une mise en service des premiers tronçons en 2017.
Alors que le financement du projet reste flou, le secrétaire d’Etat en a confirmé le coût, « 21 milliards d’euros », incluant « l’infrastructure et le matériel roulant ».
Il a répété que le financement de cette opération « ne sera pas d’origine budgétaire » et ressemblera à celui « mis en place au début du siècle dernier pour le métropolitain de Paris », qui a donné lieu à des remboursements jusqu’en 1973.
Il a évoqué « d’une part une dotation en capital de quelques milliards d’euros à déterminer dans les prochains mois et ensuite un recours un emprunt sur une quarantaine d’années pour pouvoir réaliser l’ouvrage ».
C’est la future Société du Grand Paris qui « va porter le financement de cette opération », a-t-il précisé.
S’agissant des recettes sur lesquelles s’adosseront cet emprunt, estimé à 17 milliards d’euros par la commission du développement durable, M. Blanc, ancien patron de la RATP, est resté vague.
Le rapporteur du budget Gilles Carrez (UMP) avait pourtant, dans un rapport fouillé, listé toutes les pistes possibles de financement du nouveau réseau.
Les députés PS et PCF ont déploré que ce rapport ait été « mis au placard », selon les termes de Roland Muzeau (PCF).
M. Blanc a simplement évoqué des « valorisations foncières » ou « des opérations commerciales diverses qui pourront se faire autour des gares ».
Il y aura d’autre part « des recettes qui seront déterminées par la loi de finances », a-t-il dit.
Le secrétaire d’Etat a précisé que le versement transport payé par les entreprises, que M. Carrez réservait aux besoins de fonctionnement du nouveau réseau, « est totalement exclu des recettes qui sont actuellement à l’étude ».
Comme Jean-Marie Le Guen (PS) notait que les 17 milliards de l’emprunt allaient s’ajouter au « grand emprunt » de 35 milliards, M. Blanc s’est voulu rassurant.
« Vous savez fort bien que les financements se font par étape », lui a dit M. Blanc.
Les députés ont adopté peu avant 19 heures l’article 2 du projet de loi, qui crée le réseau automatique autour de Paris.
Parmi les discussions attendues dans la soirée, figure celle sur le rôle qui sera joué par la RATP.
L’établissement public pourrait se voir confier notamment la maîtrise d’ouvrage et la maîtrise d’oeuvre du projet et bénéficier selon des sociétés d’ingénierie des recours possibles à des procédures négociées, sans publicité ni appel d’offres.
Le président du syndicat des transports d’Ile-de-France (STIF) Jean-Paul Huchon (PS) a relevé jeudi que dans un récent rapport particulier, la Cour des Comptes avait « dit que les procédures des marchés de la RATP sont relativement inefficaces et ne permettent pas de déboucher sur le meilleur prix et le meilleur rapport qualité-prix ».
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