F1 : radié à vie, Briatore réclame 1 million d’euros à la Fédération internationale
Article mis en ligne le 25 novembre 2009
dernière modification le 4 octobre 2014

PARIS — L’ancien directeur de l’écurie Renault F1, Flavio Briatore, radié à vie de toute activité dans le sport automobile pour son implication dans l’affaire du « Crashgate », a demandé mardi devant le tribunal à Paris un million d’euros de dommages et intérêts à la Fédération internationale de l’automobile (FIA).

L’ancien directeur technique de l’écurie Renault, Pat Symonds, suspendu de toute activité liée au sport automobile pour cinq ans, a, lui, réclamé 500.000 euros.

Flavio Briatore et Pat Symonds demandent l’annulation des décisions prises par la FIA.

Le jugement a été mis en délibéré au 5 janvier 2010.

Le Conseil mondial de la FIA, réuni le 24 septembre, avait exclu à vie Flavio Briatore de toute compétition automobile pour avoir fomenté l’accident volontaire de Piquet Jr. au GP de Singapour 2008.

Cet accident avait entraîné l’intervention de la voiture de sécurité, ce dont avait profité Fernando Alonso pour doubler la plupart de ses concurrents, arrêtés aux stands pour ravitailler.

L’Espagnol avait finalement remporté la course.

La FIA a reconnu qu’il n’était pour rien dans cette affaire.

La requête déposée par Flavio Briatore a par ailleurs donné lieu à un débat technique sur le pouvoir discrétionnaire de la FIA devant le tribunal.

« Nelson Piquet Jr a sans doute voulu faire l’intéressant », en envoyant sa voiture dans les décors, a ironisé Me Jean-François Prat, l’avocat de la FIA. « Il a accepté de le faire car il souhaitait voir son contrat de pilote renouvelé la saison suivante et c’était justement Flavio Briatore qui était en charge de ces questions », a-t-il ajouté.

La responsabilité de l’Italien est donc « évidente », a poursuivi l’avocat, rappelant que le Conseil mondial de la FIA avait pris deux décisions de son ressort dans cette affaire. « D’une part, une disciplinaire à l’encontre de Renault (ndlr : condamnée à une exclusion de la F1 avec sursis) et d’autre part, une administrative à l’encontre des deux hommes », non membres de la Fédération. Dans ce dernier cas, il s’est agi d’une « décision discrétionnaire d’un pouvoir exécutif », a soutenu Me Prat.

« Mon client conteste vigoureusement et totalement avoir été au courant d’une telle conspiration », a déclaré en préambule Me Philippe Ouakrat, qui défendait les intérêts de Flavio Briatore.

« La FIA doit retirer sa décision, qu’elle ne qualifie jamais d’ailleurs, car il s’agit d’un ordre illégal, à la fois dans ses résultats et dans son mode d’élaboration », a-t-il poursuivi. « Ce trouble manifestement illicite s’apparente à une voie de fait », a-t-il ajouté. Me Ouakrat a estimé que « juger de la culpabilité d’un tiers » ne relevait pas de la compétence de la FIA. « Il s’agit d’un coup de force » contre mon client, a-t-il dit.

« La seule défense de la FIA est de considérer qu’il n’y a pas de décision rendue contre M. Briatore. C’est un moyen de défense assez paradoxal », a conclu l’avocat.

La FIA a interdit à ses membres d’associer Flavio Briatore à une équipe. De même, des directives ont été prises pour qu’il ne puisse plus accéder aux paddocks des Grands Prix. Des mesures qualifiées de « bannissement » par son avocat.

Niant tout « abus » de la Fédération internationale de l’automobile, Me Prat a estimé « que ce sont pleinement les pouvoirs de la FIA que de s’assurer que les compétitions dont elle est responsable remplissent les normes de sécurité ». Quant aux demandes de dommages et intérêts, Me Prat a estimé qu’il « n’était pas possible de caractériser une faute de la FIA ».

Copyright © 2009 AFP