Conférence sur le thème de L’eau et la santé
Article mis en ligne le 22 octobre 2009
dernière modification le 4 octobre 2014

le jeudi 22 octobre à 20h 30 au Cinéma Le Chaplin – place Pierre Mendes-France 78200 Mantes la Jolie

une conférence sur le thème de L’eau et la santé.

Cette conférence sera animée par Yann Olivaux, biophysicien qui explore depuis de nombreuses années les multiples « mondes » de l’eau. Il a participé en tant que scientifique qualifié aux recherches lancées par Biocoop pour trouver les meilleures solutions alternatives aux eaux en bouteilles. Son livre, « La Nature de l’eau » parue en 2007, est sans doute l’ouvrage le plus complet sur le sujet.

L’interview qui suit a été réalisée par Aude Philippe et publiée dans l’Epi-zoom, trimestriel de la Biocoop « Les 7 épis » à Lorient. Un grand merci à elle et à Mickael Coroller, directeur du magasin pour nous avoir autorisé à reproduire cette interview et à leur « emprunter » des éléments de leur dossier sur l’eau publié au printemps 2009.

Trois questions sur l’eau à Yann Olivaux

On nous dit que l’eau devient une denrée rare. Est-ce vrai ?

Oui et non. Non parce que les masses en jeu dans le cycle de l’eau demeurent inchangées depuis son origine. Par contre, l’eau accessible pour les activités humaines – agriculture, industries, usages domestiques – va devenir rare en raison d’une conjugaison de facteurs. L’accroissement des besoins est le premier d’entre eux. Au siècle dernier, la population mondiale a été multipliée par 3 mais les besoins en eau ont été multipliés par 7, notamment à cause de l’urbanisation croissante. Les diverses pollutions représentent également une limitation importante de l’accès à l’eau. Par ailleurs, il existe aujourd’hui un vrai problème de gouvernance de l’eau. En effet, les sommets mondiaux se multiplient sans amélioration notable de l’accès à l’eau potable (pour 1 habitant sur 6) et des conditions satisfaisantes d’assainissement (pour 1 habitant sur 2). De plus, les modifications climatologiques planétaires en cours semblent augmenter les dérèglements climatiques : inondations, sécheresses, cyclones… qui entraîneront de dramatiques déplacements de populations. Dernier facteur essentiel plus subtil, celui du manque de respect vis-à-vis de l’eau dont nous avons fait une substance banalement utilitaire. Ces facteurs conjugués m’amènent donc à dire que oui, l’eau deviendra une denrée rare dans les proches années à venir.

Qu’en est-il de notre consommation d’eau ?

Notre consommation domestique d’eau se situerait autour des 100 litres d’eau par jour et par personnes. Les principaux postes consuméristes sont ceux de l’hygiène, des WC et du linge.

Cependant l’eau virtuelle – c’est-à-dire l’eau utilisée pour produire un bien, que se soit des denrées alimentaires, des voitures, des vêtements… - multiplie notre consommation réelle par un facteur 30 à 40. Autrement dit, selon le WWF, chaque citoyen utilise quotidiennement en moyenne entre 3 et 4000 litres d’eau. L’eau alimentaire ne représente quand à elle que 3% de ce total. Ne perdons cependant pas de vue que cette eau qui nous constitue à 70%, devrait posséder une très haute valeur ajoutée qualitative !

Quelle est votre définition du concept « d’eau biocompatible » ?

Ce terme représente un cadre qualitatif de référence. Celui-ci semble aujourd’hui très utopique mais il constituera peut-être la norme de demain.
De mon point de vue, une « eau biocompatible » favorise la santé (eau salubre) et comprend trois paramètres : celui de la potabilité mais avec une lecture critiques des normes actuelles qui sont très loin de prendre en compte l’essentiel des polluants existants dans l’eau aujourd’hui et leurs impacts sanitaires délétères à terme. Le second paramètre est celui de la pureté de l’eau à boire au quotidien. Le dernier est la structuration (ou dynamisation) d’une eau filtrée.