Stop ou encore : quel avenir pour Renault en Formule 1 ?
Article mis en ligne le 18 septembre 2009
dernière modification le 4 octobre 2014

Au-delà du verdict de la FIA, Carlos Ghosn devra décider du maintien et de la restructuration de l’équipe, ou de la fin de l’activité F1.

Le nom d’Alain Prost est sur toutes les lèvres et de tous les fantasmes à l’heure d’imaginer un successeur à Flavio Briatore à la tête de l’écurie Renault. « La problématique est cependant prématurée », explique l’ancien quadruple champion du monde, joint mercredi au téléphone. Et d’expliquer : « L’affaire n’est pas close, je ne souhaite pas m’exprimer. » À juste titre. Avant que d’imaginer les futurs contours de l’écurie, il faut déjà attendre le verdict de la FIA. Laquelle peut très bien prononcer une exclusion, auquel cas la question serait tranchée.

Reste qu’en se séparant des deux protagonistes du scandale qui l’encombre, tout en avouant implicitement les faits, le Losange espère la faute avouée à demi pardonnée.

La FIA va sanctionner Renault, c’est une certitude. Et si d’aventure le constructeur était autorisé à rester en F1, encore faudrait-il qu’il le souhaite. En plein Salon de Francfort, ce scandale fait désordre, et l’image de marque du constructeur est évidemment atteinte. Le tout sur fond de crise économique, avec déjà les retraits effectifs ou annoncés de Honda et BMW, alors que Toyota s’interroge.

En outre, si Carlos Ghosn, le président de Renault-Nissan, a souvent répété que « Renault sera en F1 tant qu’il y fera le show », ­force est de constater que l’équipe est en déliquescence sportive, à une piteuse huitième place constructeurs. Pour la relancer, une totale restructuration serait nécessaire, d’autant que les financements 2010 ne sont pas assurés et que Fernando Alonso est sur le départ. Si Flavio Briatore, recruté en 2000, a apporté deux doublés mondiaux en 2005-2006, il a totalement noyauté l’écurie et visiblement mis en place au fil du temps des méthodes malsaines, sans le moindre reporting, ni le moindre résultat depuis fin 2006.

Pour reprendre la piste du droit chemin, un homme seul ne peut donc suffire, que ce soit Alain Prost ou n’importe lequel des « probables », parmi lesquels Frédéric Vasseur, team manager réputé en F3 et GP2, ou encore Olivier Quesnel, le directeur des activités sportives de PSA. Une équipe complète devrait être mise en place, pour retrouver les podiums comme pour rompre avec l’image d’une écurie ressemblant peu à Renault, et qui passait plutôt pour la propriété et le jouet du sulfureux Briatore.
Le Figaro