La fin du système Ecclestone ?
Article mis en ligne le 11 juillet 2009
dernière modification le 4 octobre 2014

Pour comprendre la guerre qui mine la Formule 1, il faut sa souvenir que la négociation entamée voilà deux ans n’est toujours pas arrivée à son terme. Son enjeu est primordial puisqu’il s’agit de répartir les profits générés par le Championnat du monde de Formule 1 entre ses différents acteurs.

Pour l’instant, c’est toujours l’ancien système qui prévaut. A savoir tout (ou presque) pour Ecclestone et (presque) rien pour les autres. Une situation qui ne pourra pas durer éternellement.

Avant les « accords Concorde » de 1981 (NDLR : la place de la Concorde à Paris abrite le siège de la Fédération internationale), Bernie Ecclestone négociait avec les circuits un montant forfaitaire pour accueillir un Grand Prix. Il encaissait 8% de la somme et distribuait le reste aux écuries. Quand les organisateurs d’une course n’étaient pas en mesure de payer le forfait, le milliardaire britannique prenait ce coût à sa charge et récupérait la somme avancée sur les revenus de la course (la billetterie essentiellement). Au début des années 1980, les écuries et la FIA (FISA à l’époque) sont déjà en conflit. Un cessez-le-feu est conclu sous l’égide de Bernie Ecclestone en 1981 : ce sont les fameux « accords Concorde ». La FIA cède les droits commerciaux contre un forfait à la Formula One Constructors Association (FOCA), présidée par Ecclestone. La FOCA de son côté confie leur gestion à Ecclestone par l’intermédiaire de sa société Formula One Promotions and Administration - rebaptisée par la suite la Formula One Administration (FOA) - contre un pourcentage provenant des droits commerciaux, notamment télévisuels. Cette gestion perdure, même si la dernière version des accords Concorde, datant de 1996-1997, n’étaient applicables que pour dix ans. Entre temps, en 2000, à la suite d’une enquête de la Direction Générales de la Concurrence de la Commission européenne, la FIA s’est désengagé davantage encore de la gestion des droits commerciaux de la F1 en les vendant pour 314 millions de dollars à la FOA pour une période de... 100 ans (2010-2110) !

Au centre de tout, Bernie Ecclestone distribue et récolte surtout les profits de la F1 qui ont explosé au fil des saisons. En 2008, il a encaissé 718 millions d’euros et n’en a reversé que 262 millions aux écuries. Au cours de cette même saison, les constructeurs ont investi plus d’un milliard d’euros...