Nuisances du broyeur de métaux GDE à Limay
Article mis en ligne le 4 avril 2011

Collectif qui se débat contre les nuisances de GDE

L’objet de cette réunion était de vous présenter les nuisances générées par le broyeur de métaux GDE installé à Limay (Yvelines) ainsi que nos interrogations sur les risques sanitaires engendrés.
Nous rappelons que l’industriel broie entre autres des VHU non dépollués, générant de nombreuses nuisances évoquées plus bas. Un VHU non dépollué est un déchet dangereux car il contient des déchets liquides et solides classés dans la catégorie des déchets dangereux (huile de vidange, batteries au plomb etc.) - source ADEME.

Les nuisances récurrentes sont :

 Fumées :

Nous vous avons remis des photos montrant que les fumées sont souvent très importantes, de différentes formes et couleurs. Elles ne prennent pas l’envol et retombent directement dans les jardins.
Les analyses réalisées montrent la présence de métaux lourds dans les fumées, en l’absence de tout moyen de filtration.
De plus, ces poussières s’échappent du caisson et également du pré-broyeur ; les poussières ne sont donc pas contrôlées.
Ces fumées importantes sont le résultat de l’échauffement lors du broyage des métaux, allant jusqu’à 600°. La présence de composés organiques résultant de l’absence de dépollution des produits broyés, conduit notamment par combustion, à la formation de composés organiques volatiles dont des donc formation de dioxines et furanes, qui échappent à tout contrôle.
Nous faisons remarquer que les teneurs en dioxines et furannes sont proches de celles d’un incinérateur de déchets, bien que GDE n’ait pas les mêmes obligations en terme de traitement, de contrôle et de suivi de ses émissions.

 Bruit :

Le bruit est continuel particulièrement pour les riverains les plus proches (environ 300m de l’installation). Il y a 2 semaines, certains riverains ont trouvé comme solution de porter un casque dans la journée car les bruits s’entendent dans les maisons même fermées.
L’étude de bruit mandaté par l’industriel a été effectué partialement avec une baisse de l’activité : lors de l’étude sur la semaine du 18 janvier 2010, nous avons constaté que le broyeur était régulièrement à l’arrêt pendant plusieurs heures par jour, permettant ainsi d’obtenir une « bonne moyenne », et les tas de résidus n’augmentaient pas.
Les pics de bruit (notamment lors du déchargement des camions chargés de VHU, ou des chargements des résidus) ne sont pas pris en compte lors des analyses de bruit car les résultats sont moyennés et de ce fait de ne rendent pas compte des nuisances sonores ressenties par les riverains.

  Odeurs :

Les odeurs sont souvent très fortes et incommodantes entrainant des céphalées. Or il est stipulé dans l’article 3.1.2 de l’AP 07-183/DDD du 17 décembre 2007 que « les dispositions nécessaires sont prises pour que l’établissement ne soit pas à l’origine de gaz odorants, susceptibles d’incommoder le voisinage, de nuire à la santé ou à la sécurité publique ». Ces odeurs qui accompagnent les fumées s’introduisent dans les habitations, obligeant un confinement.

 Poussières :

Un contrôle des poussières a été présenté lors de la CLI du 7 décembre 2010 pour une seule journée, le 16 novembre entre 8h37 et 17h33, or le broyeur fonctionne de 7h à 22h et cette journée a été notée dans notre « journal de bord » comme très calme. D’autre part aucune autre journée n’a été présentée par l’industriel alors que le contrôle doit s’effectuer en continu, conformément à l’article 3 de l’APC n°10-188 DRE du 25 juin 2010.
Les résultats sont contestables du fait que la fumée ne sort pas que de la cheminée mais également du caisson comme l’attestent les nombreuses photos que nous vous avons remis. A Salaise (Isère) où le même type de broyeur est installé, il a été démontré que 55 % des émissions des particules sont diffuses et seulement 45% de la cheminée, endroit où se situe la sonde.

 Explosions :

Malgré l’installation d’un pré-broyeur censé réduire notablement les explosions, nous ne constatons pas d’améliorations :

  • explosion le 25 janvier à 11h15
  • 2 explosions le 1er février, l’une à 7h15 et l’autre à 12h25
  • une explosion très intense le 7 février à 17h25
  • une explosion dans le pré-broyeur le 28 février à 13h15..

 Aspects administratifs et réglementaires :

Une nouvelle réglementation concernant la dépollution des VHU est parue en février 2011. Le décret d’application permettant sa mise en application est prévu pour la premier semestre 2011. Cependant, tous les participants s’accordent à dire que la mise en conformité de la filière de dépollution des VHU prendra du temps.
A l’heure actuelle, les seuls moyens de recours envisageables passent par une intensification des contrôles inopinés déjà menés par la DRIRE.
Seule la constatation d’infraction aux prescriptions de l’arrêté préfectoral permet à la préfecture de mettre en demeure de GDE.
A l’heure actuelle, le dossier n’est pas suffisant pour qu’un arrêté de fermeture même temporaire du site soit recevable. Les riverains continueront à tenir à jour le « jour de bord » des évènements intervenus sur le site de GDE
Nous notons toutefois qu’il est regrettable que la charge de la preuve de la non-conformité de GDE à ses obligations, incombe aux riverains.

 Situation générale :

Voilà 2 ans que GDE porte atteinte à l’environnement et la santé des habitants de Limay, mais plus largement du Mantois.
Compte tenu du peu d’améliorations constatées depuis la mise en place du pré-broyeur, la mobilisation citoyenne reste intacte, entretenue par une grande inquiétude de la population quant aux risques que représente GDE.
D’autre part, l’image du Mantois est grandement entachée par le comportement irresponsable de GDE, ce qui nuit à l’ensemble des actions de développement menées sur le territoire.

Il a été convenu par tous les participants que :

  • les nuisances sont indéniables,
  • qu’il est nécessaire que GDE améliore le confinement des ateliers de broyage, et réduire les émissions diffuses
  • qu’il est nécessaire de travailler en amont de cette filière et sur la dépollution des déchets et la traçabilité
  • qu’il est nécessaire d’intensifier les contrôles inopinés de la DRIRE

Points complémentaires non évoqués lors de notre réunion :

  • Selon l’article 3 de l’APC n°10-188 DRE du 25 juin 2010, « il est demandé à la société GDE de mesurer et de contrôler en continu la température des effluents gazeux en sortie immédiate du broyeur », or aucune mesure n’a été présentée lors de la CLI du 7 décembre 2010


GDE 07032011 par jeanfourapain