Hugo Chávez à Copenhague
Article mis en ligne le 18 décembre 2009

« Si le climat était une banque, les pays riches l’auraient déjà sauvé »

Le président Hugo Chávez se trouve à Copenhague pour y rencontrer les mouvements sociaux et les collectifs de lutte contre la destruction de la planète ainsi que pour participer à la XVème Conférence de l’Organisation de Nations Unies (ONU) sur le changement climatique. Comme le président Evo Morales, il a réitéré que le capitalisme est la cause fondamentale de la destruction de la Terre Mère.

Le mandataire vénézuélien a demandé aux représentants des pays présents au sommet de changer le monde. « Sans cynisme, sans double discours, avec la vérité pour point de départ ». Il a accusé les pays riches d’être responsables de l’impasse actuelle, faute de « volonté politique » pour baisser les émissions de C02.

« Si le climat était une banque les gouvernements des pays riches l’auraient déjà sauvé », a-t-il déclaré en faisant allusion aux pancartes déployées par les manifestants qui exigent un accord juste pour sauver le monde.

Dans son discours en plenière il a expliqué pourquoi le socialisme est la voie pour le sauvetage de la Terre face au capitalisme destructeur et déprédateur des ressources naturelles. Il a exhorté les gouvernements de toute la Terre à lutter contre la nature destructrice de ce système.

« Dehors grondent les peuples. J’ai repris quelques uns de leurs slogans. Le premier : ne changez las le climat, changez le système. Changeons le système et nous commencerons à changer la planète » a-t-il expliqué.

L’Histoire, selon lui, oblige aujouird’hui les peuples à mener la lutte contre le capitalisme au nom de l’égalité, de la justice et de l’humanisme ; « si nous ne le faisons pas, cette merveilleuse création qu’est l’univers disparaîtra ».

Il a averti les gouvernements du monde entier qu’« ils ne s’étonnent pas de ce qu’on cherche à imposer un document non participatif. Il y a un groupe de pays qui se croient supérieurs á nous, les pays écrasés comme nous appelle Eduardo Galeano. Nous ne pouvons rien attendre du système impérial, nous ne pouvons attendre aucune inclusion ».

« Nous n’acceptons aucun texte qui ne provienne des groupes de travail, du protocole de Kyoto ou de la convention qui sont les moyens légaux de chercher une solution, il ne me semble pas logique qu’apparaisse un document du néant. Faisons pression pour que d’ici sorte un document contraignant, qui nous oblige à nous responsabiliser vis-à-vis de la planète ».

« On pourrait dire qu’un spectre hante Copenhague, et parcourt en silence cette salle, rôde dans les couloirs. Il sort, revient. C’est le spectre du capitalisme. Avec leur modèle capitaliste les riches détruisent cette planète. Serait-ce qu’ils ont déjà fait leurs plans pour émigrer à une autre ? » a dénoncé Chávez.

Le mandataire a recommandé la lecture du livre « Comment les riches détruisent la planète » du journaliste et chercheur français Hervé Kempf, et a cité l’auteur en avertissant que nous ne « pourrons réduire la consommation matérielle, sur le plan global, sans faire descendre les puissants de quelques marches. Il est nécessaire de consommer moins et de répartir mieux ».

Il a rappelé à l’audience que « sept pour cent de la population mondiale est responsable des 50 pour cent des émissions polluantes, alors que les 50 pour cent plus pauvres sont responsables des 7 pour cent des émissions globales ».

Il a en outre affirmé que 60 pour cent des écosystèmes sont abîmés, que 20 pour cent de la terre est dégradée et que la diversité biologique s’éteint. « La planète est en train de perdre sa capacité de s’autoréguler, chaque jour se répandent des déchets qui ne peuvent plus être assimilés. Nous ne sommes pas nécessaires pour que la terre existe, mais sans elle nous ne pouvons vivre. Aidons à la sauver ».

« Depuis les pays qui formons l’ALBA, nous exhortons les gouvernements et les peuples de la terre à lutter contre la nature destructrice du capitalisme, nous sommes obligés d’ouvrir la voie du sauvetage de l’espèce humaine », a-t-il ajouté.

Source : Radio Nacional de Venezuela