Monsanto remporte le Prix de la Sirène en Colère pour le pire lobbying climatique à Copenhague
Article mis en ligne le 17 décembre 2009

LE VAINQUEUR DU PRIX DE LA SIRENE EN COLERE EST…

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Le grand prix de la sirène en colère, présenté aujourd’hui par Naomi Klein, journaliste et écrivain récompensé pour ses écrits, à l’occasion des négociations sur le climat à Copenhague, a été remporté par le géant Monsanto, avec 37% du total des voix [1].

Shell, le géant de l’industrie pétrolière, est arrivé en seconde position (18%) pour son lobbying destiné à saboter une action efficace contre le changement climatique, tout juste suivi par l’Institut Américain du Pétrole (14%).

Dix mille personnes ont voté pour le grand prix de la sirène en colère, ainsi nommé d’après la sirène emblématique de la ville de Copenhague, furieuse en raison des pressions exercées par les industries sur les négociations.

Les huit candidats ont été présentés au public sur le site http://www.angrymermaid.org et les participants du Klimaforum, le forum de la société civile, ont également été invites à voter [2].

Le géant agricole Monsanto a été nominé pour la promotion de ses cultures d’organismes génétiquement modifiés (OGM) comme une solution au changement climatique ainsi que pour son incitation à les utiliser pour la production de biocarburants. L’expansion des cultures de soja OGM en Amérique latine contribue massivement à la déforestation ainsi qu’à l’émission des gaz à effets de serre. La Table Ronde sur le Soja Responsable (RTRS), dont Monsanto est membre, défend activement la cause de l’entreprise en permettant au soja OGM d’obtenir le label de culture “responsable”. Monsanto demande également le financement du soja OGM par le mécanisme de développement propre (MDP) [3].

S’exprimant au nom des organisateurs du prix, Paul de Clerck de Friends of the Earth International, déclare :

« Monsanto a attiré les votes de milliers de personnes outragées par la promotion d’une forme d’agriculture si destructrice de l’environnement dans la lutte contre le changement climatique.

« On ne doit pas autoriser les grands industriels ne devraient à saboter le combat contre le changement climatique, en promouvant leurs intérêts particuliers. Tous les candidats du grand prix de la sirène en colère ont exercé de fortes pressions afin de préserver leurs profits individuels et d’empêcher une action efficace pour s’attaquer au changement climatique. Les gouvernements doivent cesser de les écouter et choisir à la place de vraies solutions à la crise climatique. »

Le grand prix de la sirène en colère est organisé conjointement par les organisations Attac Danemark, Corporate Europe Observatory, Focus on the Global South, Friends of the Earth International, Oil Change International et Spinwatch.

Contact :
Nina Holland, Corporate Europe Observatory + 45 5268 5295
Paul de Clerk, Friends of the Earth International + 32 494 380 959
Dorothy Guerrero, Focus on the Global South +45 5010 8908
Helen Burley, Corporate Europe Observatory, + 45 5399 5927

Notes :
[1] Naomi Klein est une journaliste récompensée pour son travail, chroniqueuse au New York Times et auteur de “La Stratégie du Choc : La Montée d’un capitalisme du Désastre”, un bestseller international.

[2] Les huit nominés pour le prix de la petite sirène en colère étaient :

* La Coalition américaine pour l’électricité à base de charbon propre (ACCCE)
* L’Institut américain du Pétrole (API)
* Le Conseil européen de l’Industrie Chimique (CEFIC)
* L’association internationale du Transport aérien (IATA)
* L’Association internationale pour l’échange de droits d’émission (IETA)
* Monsanto
* Sasol
* Shell

[3] Monsanto a été nominé pour son lobbying en faveur de crédits carbone pour son soja “RoundupReady”, cultivé pour produire des biocarburants. Le soja “RoundupReady” ne nécessite pas de labourage puisqu’il peut être vaporisé avec des herbicides. Ne pas labourer les champs laisse plus de dioxyde de carbone enfoui dans le sol, mais l’extension massive de monocultures de soja à travers l’Amérique Latine est responsable de la déforestation, de déplacements de populations, et de l’usage de quantités massives de désherbants toxiques à la place.

Monsanto demande également que les cultures de soja génétiquement modifié soient financées par le Mécanisme de Développement Propre (MDP) qui permettrait aux industries pollueuses des pays développés de compenser leurs émissions par l’achat de crédits tirés de leurs cultures de soja OGM. La compensation est une fausse solution au changement climatique et ne permet pas de réduire les émissions dans les pays développés.

Plus de détails sur l’ensemble des nominations sur : http://www.angrymermaid.org