Développement durable : entre environnement et social. (1)
Article mis en ligne le 3 février 2010
dernière modification le 18 octobre 2009

Où en est-on 17 ans plus tard...

En juin 1992, le Sommet de la Terre organisé à Rio de Janeiro par les Nations Unies, formule les grands principes du développement durable. L’homme est au coeur d’un projet planétaire, qui articule “environnement” et “social”.

Discours d’une jeune fille de 14 ans lors d’une conférence de l’ONU Rio en 1992... [1]

Je vous propose trois examens. Le premier esquisse les grandes lignes du développement durable. Le second en retrace l’histoire. Le troisième envisage l’envers du décor. Mais retour sur un principe, conçu pour freiner un développement fondé sur l’exploitation des ressources non renouvelables, et adoucir les inégalités sociales.

Un contexte d’urgence.

L’humanité, soit environ 6 milliards d’individus, sur – exploite les ressources et les milieux. Elle épuise son habitat, la planète. Dans le même temps, à l’échelle mondiale comme à celle des sociétés, l’écart se creuse entre riches et pauvres. C’est dans ce contexte que le développement durable, concept – remède, se formule. Le Développement durable vise à remettre de l’ordre dans ces dérégulations planétaires, afin de laisser un monde viable aux générations futures. Le développement durable, equissé dans les années 70, est formulé au Sommet de la Terre de Rio dans un contexte d’urgence. Les inégalités sont criantes. La logique d’exploitation épuise les écosystèmes, nécessaires à la survie d’une humanité qui représentera neuf milliards d’individus, en 2050.

 L’Agenda 21.

L’agenda 21, texte avalisé par l’ensemble des Etats présents à Rio en 1992, édicte les fondements du développement durable. Agenda 21, ou Action 21, le chiffre 21 fait référence au XXI° siècle qui commence.

Le document recommande un nouveau type de développement. Il s’empare de la lutte contre les inégalités, qu’elles soient Nord – Sud, internes à un pays, à une région. Il s’appuie sur la préservation de l’environnement, et sur une exploitation raisonnable des ressources naturelles, afin de léguer cet héritage aux générations futures. Cette vision à long terme est l’une des caractéristiques de la formule “durable”.
Le texte prône une relation entre les équilibres sociaux, le maintien des écosystèmes, et l’efficacité économique. Il définit un développement économique généralisé, respectueux des hommes, et de l’environnement. Il y a articulation entre environnement et social, autre grande caractéristique de la vision “durable”.

Le texte invite encore à un partenariat mondial. Sous entendu, la mise en oeuvre du développement durable ne peut être que collective. S’il vise sur le long terme, “les générations futures”, il entend répondre rapidement aux situations urgentes. Le texte invite encore à un gros effort financier, afin de servir les objectifs du développement durable. Et il adopte le principe d’une discrimination positive, à l’égard des pays émergents.

L’agenda 21 est plan global – une sorte de “mode d’emploi” – destiné aux gouvernements, aux institutions, aux acteurs économiques et sociaux. La Conférence de Rio inaugure le principe du développement durable. Il sera mis en oeuvre au cours du XXI° siècle. Ce texte est adopté en même temps que la Déclaration de Rio, les conventions sur le climat et la biodiversité, et les intentions concernant la préservation des forêts, ou la lutte contre la désertification.

La Déclaration de Rio énonce les grands principes du développement durable.

 Quelques grands principes du développement durable.

Le premier grand principe énoncé place l’homme au coeur de ce nouveau type de projet : “Les être humains sont au centre des préoccupations relatives au développement durable. Ils ont droit à une vie saine et productive, en harmonie avec la nature.”

 Le second principe

formule la gestion raisonnable des ressources : “Conformément à la Charte des Nations Unies et aux principes du droit international, les Etats ont le droit souverain d’exploiter leurs propres ressources selon leur politique d’environnement et de développement, et ils ont le droit de faire en sorte que les activités exercées dans les limites de leur juridiction ou sous leur contrôle ne causent pas de dommages à l’environnement dans d’autres Etats ou dans des zones ne relevant d’aucune juriction nationale.”

 Le troisième principe

rapelle l’importance d’une gestion raisonnée des ressources, dans la perspective d’un héritage à léguer aux générations futures : “Le droit au développement doit être réalisé de façon à satisfaire équitablement les besoins relatifs au développement et à l’environnement des générations présentes et futures.”

 quatrième principe

Le développement durable articule “développement et “environnement” : “Pour parvenir à un développement durable, la protection de l’environnement doit faire partie intégrante du processus de développement et ne peut être considérée isolément.”

 Cinquième principe

, la lutte contre la pauvreté et la réduction des écarts de niveaux de vie, à l’échelle planétaire : “Tous les Etats et tous les peuples doivent coopérer à la tâche essentielle de l’élimination de la pauvreté, qui consitue une condition indispensable au développement durable, afin de réduire les différences de niveaux de vie et de mieux répondre aux besoins de la majorité des peuples du monde.”

Parmi les autres principes, la participation des femmes. Force de travail, en quête d’émancipation, et surtout éducatrices, les femmes sont l’une des clés du développement dans les pays émergents. Les Etats doivent encore réduire, et éliminer les modes de production et consommation “non viables”, et promouvoir des politiques démographiques adaptées. On arrête sur ce dernier principe, qui sera examiné dans l’autre blog. Au total, la déclaration de Rio comprend 27 principes….

Les autres grands textes.

 La Convention sur les changements climatiques.

Ce texte avalise les conclusions du GIEC (Goupe intergouvernemental d’experts sur le climat) qui travaille sur le réchauffement climatique depuis 1990. La combustion d’énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz ) est reconnue “responsable” du réchauffement de la planète. Ce constat a été, depuis, réaffirmé au fil des preuves scientifiques. Nous sommes en 1992, et les Etats qui ratifient la Convention s’engagent à revenir aux “niveaux d’émission antérieurs” avant l’année 2000. Il s’engagent à publier des rapports périodiques. Ce texte annonce le Protocole de Kyoto, adopté en 1997, et mis en application en 2004.

 La Convention sur la diversité biologique.

Cette convention invite la communauté internationale à stopper la destruction des espèces biologiques, de leurs habitats, et celle des écosystèmes. Les pays signataires s’engagent à préserver la diversité biologique, et à contôler les entreprises biotechnologiques. L’exploitation génétique des ressources d’un pays en voie de développement devra être indemnisé. Cette Convention sert à formuler le Protocole de Cartagena, qui concerne les droits de propriété du vivant.

 La préservation des forêts.

Concernant la gestion raisonnable des forêts, Rio a suscité beaucoup d’espoirs. Une convention, juridiquement contraignante, pour exploiter sans mutiler les forêts aurait dû être signée. Des désaccords entre les pays du Sud et ceux du Nord ont contrarié l’écriture de ce texte. Rio a cependant abouti à une série de principes, invitant à une gestion écologique de tous les types de forêts. Les pays riches s’engagent notamment à reboiser, et à conserver leurs forêts. En clair, les Etats peuvent exploiter leurs ressources forestières, raisonnablement. (La préservation des forêts de la planète).

L’idée du développement durable se formule bien avant la Conférence de Rio. Nous sommes dans les années 70. La question d’une compatibilité entre “développement” et “environnement” bouscule un ordre économique triomphant, peu soucieux d’écologie. Second écairage, itinéraire d’une notion. Rendez – vous dans le prochain blog.

M.J.

D’après :

  • Atlas mondial du développement durable, Anne Marie Saquet, Editions Autrement, Février 2006
  • Le développement durable, “Produire pour tous, protéger la planète”, Loïc Chauveau, Petite encyclopédie Larousse, Juin 2006.

L’article original