Communiqué du conseiller Général YVES VANDEWALLE
Article mis en ligne le 30 septembre 2009
dernière modification le 5 octobre 2009

25 SEPTEMBRE 2009

YVES VANDEWALLE
DEPUTE
CONSEILLER GENERAL
DES YVELINES

CIRCUIT DE F1 : QUE DE QUESTIONS EN SUSPENS !

Le projet de construction d’un circuit de Formule 1 à Flins est né voici un an. Il s’agissait alors de construire
un circuit automobile pour valoriser l’image du département grâce à l’organisation d’un évènement sportif
de rang mondial, le Grand Prix de France de Formule 1.

La crise économique qui a éclaté peu après a conduit le Conseil Général à revoir sa copie. En mars, il a décidé d’apporter un soutien massif à la filière automobile, notamment pour l’aider à s’adapter au
développement des véhicules hybrides et électriques. Les mesures prises par l’Etat et le Conseil Général
ont déjà commencé à porter leur fruit, avec le projet de création d’une unité de fabrication de voitures
électriques à Flins.

Voilà qui est de bon augure pour l’avenir de l’industrie automobile dans le département et je soutiens
ardemment cette politique avec tous les élus du Conseil Général.
En revanche, la création d’un circuit de Formule 1 soulève toujours bien des questions.

1. Des questions d’ordre environnemental qui ont fait couler beaucoup d’encre localement, mais
qui sont aussi d’ordre national : la Formule 1 a-t-elle encore un avenir à l’heure du Grenelle de
l’environnement ? Et quel sera l’avenir d’un circuit spécialement dessiné pour lui si le Grand Prix
de France de Formule 1 doit céder la place à d’autres types de compétition, avec des véhicules
électriques par exemple ? Faudra-t-il réinvestir pour en modifier le tracé ?

2. Des questions sur le modèle économique de la Formule 1 qui brasse les euros par centaines
de millions. Qui peut assurer que ce modèle unique en son genre est pérenne ? Si la F1 cède la
place à un autre compétition, aura-t-elle le même rayonnement international ? Attirera-t-elle autant
de spectateurs, ce qui est indispensable à son financement ? Et quelles seront alors les retombées
économiques locales que certains évaluent à plusieurs dizaines de millions d’euros pour justifier la
création du circuit ?

3. Des questions sur son financement. Et d’abord sur la construction du circuit qui doit être payée
par le Conseil Général (plus de 100 millions d’euros) au moment où sa situation financière se dégrade virant du vert au rouge, passant des vaches grasses aux vaches maigres ! Pourquoi n’y a t-il pas de co-investisseur(s) pour partager le risque ? Et qu’en sera-t-il des dépenses de fonctionnement ? Faudra-t-il que le Conseil Général comble le déficit d’exploitation de cette compétition, qui sur des circuits existants atteint couramment entre 5 et 10 millions d’euros par
épreuve ? Où est donc l’intérêt général du département et de ses habitants dans ce montage ? La fragilité des finances départementales est un fait nouveau majeur qui doit être pris en compte ; il
ne faut pas s’engager plus avant sans un solide « business plan ».

4. Des questions sur les retombées industrielles. De façon claire, les industriels semblent peu
motivés par la création de ce circuit et fort logiquement s’adapter aux mutations structurelles du
marché et rester compétitifs est leur préoccupation première. Ils sont donc et à juste titre plus
sensibles aux aides directes à la recherche-développement (pôle de compétitivité MOVE’O par
exemple), et aux aides indirectes comme l’amélioration des infrastructures.

A plusieurs reprises depuis un an, j’ai posé des questions sans obtenir de réponse. La construction du
circuit de Formule 1 est devenue une sorte d’Evangile qui ne souffre ni débat, ni examen critique. La
communion dans un bel unanimisme de façade fait-elle une politique ?
Les débats au Parlement, parfois vifs au sein même de la majorité, me semblent plus sains et
correspondent mieux à l’idée que je me fais du fonctionnement d’une assemblée démocratique.

DERNIERE MINUTE : Dans une déclaration à l’AFP à l’occasion du GP de Singapour (25 septembre
– 7h15), le directeur général de l’écurie Renault (Jean-François Caubet) s’est interrogé sur l’avenir
de la F1 : « …quid des équilibres et du business model de la F1 à plus long terme… Il y a des
questions sérieuses qu’il faut se poser et auxquelles nous devons trouver des réponses ».