Circuit Flins... Que cache la voiture électrique ?
Article mis en ligne le 22 septembre 2009
dernière modification le 24 septembre 2009

ndlr : Mr. Schmitz veut faire un circuit F1 « écologique » à Flins pour voitures électrique, qu’en est-il de ces véhicules ?...

La tribune d’Arnaud Gossement (Journal Metro), spécialiste en droit de l’environnement

Arnaud Gossement, avocat spécialisé en droit de l’environnement

La voiture électrique est partout. Invitée vedette du débat sur la taxe carbone, sa commercialisation est réclamée à droite et à gauche, de Ségolène Royal à Nicolas Sarkozy. Elle est depuis l’objet de toutes les attentions : superbonus de 5000 euros, grand plan présidentiel présenté ce 23 septembre, 40 000 commandes de la part du Ministère de l’écologie, priorité du grand emprunt national…la voiture électrique est elle pour autant une solution miracle à la crise climatique en cours ?

En réalité, si la voiture électrique représente une avancée technique indéniable, elle n’est pas pour autant une voiture « propre ». Elle suppose en effet des routes et des autoroutes pour rouler alors que 60 000 hectares disparaissent chaque année en France sous le bitume. Elle est composée de pneus, plastiques et matériaux qu’il faudra bien recycler alors que le bon déchet est d’abord celui que l’on ne produit pas. Surtout, l’énergie électrique qu’elle consomme est également polluante. Nos centrales nucléaires produisent des déchets dangereux et à longue vie et font aussi appel à des centrales thermiques en cas de pics de consommation. A l’étranger, de nombreux pays produiront cette électricité au moyen de centrales à charbon très émettrices de gaz à effet de serre.

Il n’est pas pour autant question d’abandonner la voiture électrique. Il est question de se méfier d’un discours exclusivement publicitaire qui nous a aussi vendu hier les agrocarburants comme une solution d’avenir. Au-delà de l’étude de la conception de nos voitures, il est urgent de repenser leur place dans notre société, dans notre culture et leur poids dans le budget des ménages. Il importe ainsi de repenser l’aménagement de nos villes et territoires pour réduire les temps de parcours entre le lieu de travail et le domicile. Il importe de développer des transports en communs sûrs et confortables. Il importe enfin de privilégier de nouveaux usages de la voiture comme l’auto partage, co voiturage, location. Nous passerons alors peut être de la civilisation automobile à la civilisation écomobile.

Arnaud Gossement.