Amap : pas assez de producteurs en Ile-de-France pour répondre à la demande
Article mis en ligne le 16 août 2009
dernière modification le 29 août 2009

Assaillies de demandes, les Amap de la région Ile-de-France peinent à fournir le panier hebdomadaire de fruits et légumes issus de l’agriculture biologique aux consommateurs franciliens, au moment où la filière fruits et légumes connaît sa pire crise depuis trente ans.

« En Ile-de-France, il manque une centaine de producteurs pour satisfaire la forte demande », indique Jérôme Dehondt, responsable du réseau Ile-de-France, interrogé par l’AFP.

En 2009, la région compte 123 Amap, soit environ 6.000 « amapiens » pour une soixantaine de producteurs. Et plusieurs milliers de particuliers sont sur liste d’attente pour adhérer.

Les Associations pour le maintien d’une agriculture paysanne (Amap) réunissent consommateurs et producteurs qui s’entendent sur la livraison d’une production agricole (légumes, fruits principalement mais aussi oeufs, lait et viande) pour une période donnée.

Le montant du panier, entre 10 et 20 euros, est fixé et payé à l’avance, mettant ainsi l’agriculteur à l’abri des aléas. Chaque producteur peut tabler ainsi sur un revenu assuré d’environ 2.000 euros par mois.

En Ile-de-France, 35 sont actuellement en cours de création ou en recherche de producteurs. Mais, dans cette région, la rareté et la cherté des terres rend le développement des Amap difficile.

« Le problème c’est la difficulté d’accès au foncier. Les terres agricoles sont trop chères. Quand il y a vente, les agriculteurs qui veulent mener ce type de projet sont en concurrence avec des producteurs qui veulent s’agrandir ou des personnes qui veulent bâtir », indique M. Dehondt.

« Le projet de gouvernement de construire un circuit de Formule 1 sur des terres agricoles et celui du Grand Paris de regrouper le plateau de Saclay ne vont pas arranger les choses », souligne Claire Gousset-Martin, présidente de l’Amap de Vanves et proche des Verts.

Mais des signes encourageants apparaissent du côté des collectivités locales. « Des communes nous contactent pour mener ce type de projet et la région, principal financeur des Amap, vient de voter le 18 juin un plan de développement de l’agriculture biologique », ajoute M. Dehondt.

Au niveau national, Michel Barnier, alors ministre de l’Agriculture et de la pêche, a annoncé mi-avril un plan pour favoriser la commercialisation de produits agricoles en « circuits courts », visant notamment à faciliter la formation et l’installation des agriculteurs intéressés par la vente directe.

Ce secteur recouvre d’autres formules que les Amap comme la vente à la ferme, à domicile, marché de plein vent, agriculteurs en vente collective directe.

En province, l’engouement est le même. Pour répondre à la demande, les « amapiens » d’Aquitaine ont fait appel à des maraîchers conventionnels qui choisissent d’évoluer pas à pas vers le biologique.

L’appartenance à une Amap recouvre d’un engagement citoyen. Un des points de la charte de l’association stipule la participation active des adhérents, prenant la forme notamment d’ateliers pédagogiques ou de travaux des champs.

L’article du nouvel Obs