Les Verts ne veulent pas d’un circuit de Formule 1 à Flins : surfant sur le succès d’Europe Ecologie aux élections européennes, plusieurs associations ont adressé, ce mardi, une lettre ouverte en ce sens à Christine Boutin.
Le lobby Vert aura-t-il le dernier mot ? Pressenti depuis plusieurs mois du côté de Flins-Les Mureaux (Yvelines), le nouveau circuit de F1 français pourrait à nouveau être remise en question. Des associations écologistes et des agriculteurs « bio » ont en effet adressé, ce mardi, une lettre ouverte à Christine Boutin, vice-présidente du Conseil général des Yvelines. Ils estiment que l’aventure dans laquelle s’est engagé le Conseil général est « en totale contradiction avec la demande exprimée des Français en matière d’environnement. » Les signataires, parmi lesquels figurent Greenpeace et le World Wildlife Fund, mais aussi le photographe Yann Arthus-Bertrand, dénoncent les nuisances sonores, la pollution et, plus globalement, la détéroritation du climat.
« Cette interpellation est inutile », assure le porte-parole du collectif « Flins sans F1 », Jean Mallet, qui nie avoir signé cette lettre, contrairement aux informations diffusées par l’AFP. Jean Mallet, qui est par ailleurs maire (divers gauche) de la commune de Mézy, précise à LEXPRESS.fr que « Mme Boutin renvoie l’ensemble des affaires courantes en attendant l’élection du nouveau président du Conseil Général », qui aura lieu les 21 et 28 juin prochains. Selon lui, le dossier est en quelque sorte « gelé » à l’approche de cette échéance politique.
Ce Statu quo n’empêche pas les actions de se multiplier. En attendant les résultats des études sur la construction du circuit, qui devraient être connus dans le courant du mois de juillet, l’opposition s’organise. Réunions publiques et comités locaux foisonnent. La manifestation organisée le 13 juin aux Mureaux a attiré plus de 400 personnes. Pourtant, lorsqu’on l’interroge sur les bénéfices de la récente vague verte des Européennes sur ces actions, Jean Mallet se veut prudent : « Il y a des gens qui pensent que le projet est déjà avorté, mais il faut se méfier, restons mobilisés ! »
Partisans et adversaires sont d’autant plus circonspects que l’avenir du nouveau circuit français est devenu un enjeu politique. D’un côté, le projet de Flins va à l’encontre des décisions adoptées par le Grenelle de l’Environnement ; de l’autre, ce circuit est une nécessité pour Lagardère Sports, la société chargée d’organiser le Grand Prix de France. Son patron, Arnaud Lagardère, est un proche de Nicolas Sarkozy... « Au final, indique Jean Mallet, c’est Lagardère qui décidera, mais cela ne se fera pas sans l’avis du président de la République. »
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