Le leurre d’une cimenterie sans émission de carbone
Article mis en ligne le 11 juillet 2020

« Lafarge, OMV, VERBUND et Borealis co-signent un mémorandum pour la planification et la construction conjointes d’une usine à grande échelle d’ici 2030 pour capturer le CO2 et le transformer en combustibles, polymères ou d’autres produits chimiques ».

Comment nous faire avaler les couleuvres de la neutralité carbone d’une cimenterie et surtout comment ne rien changer. Le rêve technologique, techno-centré, pour continuer à enrichir une industrie dévastatrice. Car en effet, qu’en est-il de l’impact des carrières de calcaire pour alimenter les cimenteries, sur les terres agricoles, sur les ressources en eau, sur la biodiversité. Qu’en est-il du coût carbone de la démolition et de la reconstruction dans le secteur du BTP ? Qu’en est-il des particules produites par les broyeurs dans les cimenteries. Et quand bien même le CO2 émis par la cimenterie serait capté, qui peut croire que le bilan carbone serait neutre, puisqu’une telle activité industrielle aura évidement un coût carbone en transport, en équipements, et toute l’énergie associée à ces procédés. La fuite en avant technologique pour ne pas affronter le nécessaire changement de point de vue : réduire la consommation de ciment, valoriser le bâti existant, arrêter les projets inutiles, arrêter la spéculation immobilière...
Si une recherche devait être faite sur la neutralité carbone des cimenteries, elle devrait être conditionnée à l’engagement de réduire drastiquement la production de ciment, ce qui n’est jamais dit dans ces scénarios.
Lire l’article ci-dessous tiré d’une communication de Boréalis, où l’on est dans le gigantisme de la production de ciment :

"Lafarge , OMV, VERBUND et Borealis co-signent un mémorandum pour la planification et la construction conjointes d’une usine à grande échelle d’ici 2030 pour capturer le CO2 et le transformer en combustibles, polymères ou d’autres produits chimiques.
La neutralité climatique, la circularité et l’innovation en Autriche sont motivées par la mise en place d’une chaîne de valeur intersectorielle pour la capture du carbone. Ce projet réduit considérablement les émissions de la production de ciment.
Son objectif est de créer une chaîne de valeur intersectorielle et d’exploiter une usine à grande échelle d’ici 2030 qui captera à terme près de 100% des 700 000 tonnes de CO2 émises annuellement dans la cimenterie Lafarge à Mannersdorf, en Autriche. L’objectif est d’utiliser à terme le CO2 capturé comme ressource.
En combinaison avec de l’hydrogène vert produit par VERBUND, le CO2 capté sera transformé par OMV en hydrocarbures, qui, à leur tour, peuvent être utilisés par Borealis comme matière première pour produire des polymères."
Article intégrale en anglais.