Gaz de Schiste, gagnez de la place, cuisinez dans l’évier...
Article mis en ligne le 26 février 2011
dernière modification le 4 octobre 2014

Les plus vigilants d’entre vous auront déjà à l’esprit les permis d’exploitation signés à la va vite par Jean Louis Borloo, Ministre de l’écologie et de l’énergie avant qu’il ne quitte le gouvernement et que l’énergie ne soit confié à Monsieur Besson avec l’industrie.

En deux mots, nous parlons de l’extraction de gaz non conventionnels de notre sous sol avec des risques majeurs et avérés pour la ressource en eau, nos paysages, nos sols, notre air, notre avenir.

Si vous ne voulez pas voir pousser des derricks près de chez vous, agissez maintenant !

Le dossier est trouble, complexe en plus d’être opaque. Je vous invite donc à lire un maximum d’écrits sur cette question pour bien mesurer l’enjeu de ce débat. Le dossier d’OWNI ci-dessous pour commencer :

http://owni.fr/2010/12/07/gaz-de-schiste-le-tresor-empoisonne-du-sous-sol-francais/

Notre belle démocratie autocratique nous prouve par ce dossier qu’elle n’a en rien muter sous la pression du grenelle de l’environnement mais qu’au contraire, elle n’a de cesse de faire du green washing pour nous éloigner de la triste réalité cachée qui régie encore la fuite en avant de notre modèle économique néolibéral si pragmatique soit-il.

Malgré cette volonté d’opacité avérée, la réaction des citoyens et des différents acteurs est à la hauteur de l’enjeu car on ne s’attaque pas au Larzac sans entrainer le soulèvement des amoureux de la nature les plus motivés de notre belle nation.

Au delà de la levée de boucliers de ces irréductibles gaulois, il est plus surprenant de voir combien cette question suscite l’intérêt d’acteurs très divers pourtant peu habitués à se côtoyer. Voir ensemble les associations de pêche, les environnementalistes, les élus de tous bords, les médecins et bien d’autres encore, c’est nouveau et encourageant.

Chacun doit trouver son mode d’action afin de mettre en œuvre tout les moyens possible pour faire connaitre la triste réalité tout en œuvrant activement pour un autre modèle de société qui aurait pour engagement premier de préserver notre environnement en modifiant notre rapport à une énergie forcément durable.

La Fondation France Libertés souhaite s’engager dans ce combat en y invitant tous les acteurs de l’eau. Une fois n’est pas coutume, je dis bien tous les acteurs : ceux qui disent défendre l’eau comme notre bien commun vont pouvoir montrer leur bonne volonté et leur engagement réel.

Nous allons donc évidemment interpeler les porteurs d’eau mais aussi les agences de l’eau, le Conseil Mondial de l’Eau, les entreprises multinationales, Suez et Veolia notamment, les élus de tous bords, les collectivités en charges de la ressource en eau afin qu’ils se positionnent pour la préservation à tout prix de nos nappes phréatiques, de notre source de vie.

Ainsi tant que l’absence totale de risque pour notre ressource en eau ne sera pas prouvée et certifiée scientifiquement sur le long terme, tant que les scientifiques n’auront pas apporté la preuve que la technique d’extraction des gaz de schiste est sans faille ce qui est loin d’être le cas aujourd’hui, un moratoire sans limite de temps s’impose de lui-même.

Il nous faut sortir de cette habitude terrifiante que nous avons de jouer aux apprentis sorciers au détriment de l’avenir de nos enfants.

Cessons de minimaliser les risques potentiels et au contraire soyons plus prudent que jamais dans un pays ou la ressource énergétique en gaz n’est pas l’élément central de notre indépendance énergétique.

Faisons passer notre ressource en eau avant l’éventuel profit retirer de cette extraction extrêmement risquée comme le prouve les exemples américains et canadiens et si peu rentable qu’elle nécessitera l’appui de nos impôts en subvention des opérateurs privés comme au Canada.

La fuite en avant est d’autant plus forte qu’une extraction massive de gaz de schiste en France réduirait de plus la rentabilité des énergies renouvelables et nous mettrait encore en plus en retard que nous ne sommes déjà sur le développement des énergies propres essentielles pour un équilibre soutenable entre nos modèles de sociétés et notre planète.

L’eau n’a pas de prix et ce n’est pas la soit disante, volonté d’indépendance énergétique qui nous privera de notre ressource de vie. La tentative d’exploiter les gaz de schiste va renforcer, si c’était possible, notre action pour la protection de la ressource en eau.

Nous vous invitons donc à signer la pétition suivante : http://www.petitions24.net/signatures/gaz_de_schiste__non_merci

Nous vous invitons aussi à agir dans le cadre de la cyber-action suivante : http://www.cyberacteurs.org/actions/presentation.php?id=219

Nous invitons ceux qui le peuvent à nous retrouver le 5 mars prochain à Dou en Seine et Marne pour une grande manifestation contre l’extraction de gaz de Schiste.

Nous vous engageons encore à créer chez vous des collectifs pour que le maillage du territoire soit le plus intense possible. Chaque ville, chaque village, chaque hameau doit s’organiser pour sensibiliser au plus vite ses élus sur cette question et faire grandir en France la question du modèle énergétique pour demain dans le respect total de la ressource de vie : l’eau.

Même si notre gouvernement semble l’oublier, nous ne sommes pas des administrés mais bien des citoyens responsables, il est temps de le démontrer avant que nous n’en soyons réduits à utiliser nos robinets comme des chalumeaux !

http://annagaloreleblog.blogs-de-voyage.fr/archive/2010/06/12/gasland-quand-l-eau-du-robinet-prend-feu.html

Emmanuel POILANE, Directeur de la Fondation France Libertés
www.france-libertes.fr

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