Une étude publiée par la revue américaine Environnemental Health Perspectives et reprise par le Quotidien du médecin, montre des taux élevés de produits chimiques polluants dans les urines des fillettes de 8 à 9 ans. La présence de ces polluants pourrait être responsable de puberté précoce chez ces jeunes filles.
L’étude menée en deux temps auprès de plus d’un millier de fillettes âgées de 6 à 9 ans vivant dans trois régions différentes des Etats-Unis, consiste à mesurer la présence de trois classes de produits polluants, les phénols, les phtalates et les phytoestrogènes, dans les urines des jeunes filles.
Ces analyses ont alors révélé la présence des trois polluants dans les urines des fillettes âgées de 8 ou 9 ans. Le Pr Charles Sultan, chef de service en endocrinologie pédiatrie au CHU de Montpellier, explique dans le Quotidien du médecin que « ces taux peuvent perturber le développement pubertaire et entraîner un risque de complication plus tard dans la vie et notamment de cancer du sein ».
« Épidémies » de puberté dès 8 ans
Ce phénomène serait notamment à l’origine de pubertés précoces, pathologie qui sème l’inquiétude chez les pédiatres. Dans certaines régions, le médecin déplore des « épidémies » de puberté dès l’âge de 8 ans.
Le Pr Charles Sultan juge la situation préoccupante, « car si des taux semblables sont rencontrés chez des individus aussi jeunes, ils sont susceptibles d’augmenter avec le temps. Et la ’fenêtre de susceptibilité’ biologique à ces produits tend à s’agrandir, car, si l’âge du début du développement des seins est plus précoce, celui des premières règles n’a pas beaucoup varié ».