Des temps de déplacements plus longs, générant inconfort et stress, menaceraient la paix sociale dans les entreprises.
Les déplacements en transports en commun en région parisienne, générant inconfort et stress, ont un impact important sur la santé physique et mentale des salariés et peuvent menacer la paix sociale des entreprises, indique une étude effectuée par le cabinet spécialisé Technologia et dévoilée dans Le Parisien dans son édition de lundi 8 février.
Une psychologue du travail, un ergonome et un sociologue ont interrogé quelque 150 représentants de personnels (RP), directeurs et directrices de relations humaines (RH) pour ce travail illustré de témoignages, alors que le sujet des transports devient l’un des enjeux de la campagne des régionales en Ile-de-France.
Des « stratégies compensatoires » face aux retards
L’étude pointe la tendance à l’allongement des déplacements domicile-travail en Ile-de-France. Multiplication des correspondances, temps de voyages longs (perçus comme allant du simple au double chez les utilisateurs du RER A interrogés), inconfort lié à l’entassement concourent à fatiguer et stresser les salariés, souligne l’étude qui dénonce notamment le « coût psychologique » sur la santé lié à « l’incertitude » (correspondances, pannes, retards...).
Les retards au travail, traités de façon différente d’une entreprise à l’autre, entraînent chez les salariés la mise en place de « stratégies compensatoires » pour les rattraper et pouvoir s’adapter au rythme des transports en commun (réduire les pauses, travailler plus longtemps).
Une offre de transport qui évolue peu
Pour les entreprises elles-mêmes, « l’aléa des transports en commun favorise les retards et les perturbations du travail à effectuer, et de façon indirecte, peut menacer la paix sociale quand une certaine souplesse horaire est accordée aux salariés exposés aux plus difficiles conditions de transport », explique Technologia.
Le recours à cette souplesse ou à des « recrutements de proximité » laissent toutefois les responsables interrogés « relativement démunis face à une tendance de fond : un accroissement de l’offre de transport plus lent que celui des nouvelles implantations ou des délocalisations au sein de la région » francilienne qui concentre une très large part de l’activité économique française.