Les 4x4 de nouveau à l’assaut des Alpes
Article mis en ligne le 30 janvier 2010
dernière modification le 4 octobre 2014

La « Croisère blanche », un rallye automobile en zone naturelle sensible, s’apprête de nouveau à envahir les abords du Parc national des Ecrins. Les écologistes tentent d’empêcher cette nuisance.

Collectif contre les loisirs motorisés dans les espaces naturels - 23 janvier 2010

Depuis plusieurs années, les associations constituant le « Collectif contre les loisirs motorisés dans les espaces naturels et pour l’arrêt de la Croisière Blanche » dénoncent les atteintes portées à l’environnement par l’organisation d’un rallye-randonnée hivernal de véhicules motorisés en pleine nature : concentration de véhicules, dérangement de la faune, dénaturation de lieux, pollution et émission de gaz à effet de serre, mauvais exemple de comportement... A plusieurs reprises, la justice a donné raison à ce collectif, invalidant les Croisières Blanches de 2006, 2007 et annulant la veille de la manifestation la Croisière Blanche 2009.

Apprenant par la presse que les organisateurs récidivaient en 2010, le collectif a accepté de participer à la réunion de concertation organisée par Mr le Préfet des Hautes-Alpes, Nicolas Chapuis, avec la volonté de trouver une solution s’inscrivant dans le développement durable de ces vallées du Champsaur et Valgaudemar. Suite à cette rencontre, le préfet proposait un protocole d’accord indiquant entre autre que « L’édition 2010 de la Croisière Blanche ne portera pas d’atteinte majeure à l’environnement ».

Or bien que les organisateurs, les Grands Randonneurs motorisés se targuent d’avoir limité les parcours sur les zones les plus sensibles, d’avoir limité le nombre de véhicules à 399, de mettre en place une charte de développement durable, de faire une compensation carbone auprès de Good Planet , le collectif des opposants démontre que c’est faux.

En 2009, la Croisière Blanche accueillait 360 véhicules (Actu-quad du 27/01/09). La charte de développement durable se borne à informer les participants sur ce qu’est un Parc National, etc. Et l’association Good Planet oeuvrant sous l’impulsion de Yann Arthus-Bertrand dans le cadre des compensations carbone, a indiqué n’avoir aucun partenariat avec les Grands Randonneurs Motorisés.

Dans ces conditions, il est bien évident exclu que le collectif signe un tel protocole.

La décision des juges les années précédentes a démontré une nouvelle fois que les services de l’État ne peuvent laisser se dérouler une concentration aussi importante de véhicules motorisés en périphérie immédiate du Parc National des Écrins, qui abrite de nombreux sites naturels sensibles bénéficiant de protections nationales et communautaires (zones Natura 2000 notamment).

Cette manifestation « sportive » est en totale contradiction avec les objectifs de préservation et de valorisation du Champsaur-Valgaudemar. Des enquêtes l’ont prouvé, la valeur essentielle du département est la haute qualité de son environnement ; il faut le préserver pour et par des activités touristiques responsables. La Croisière Blanche ne répond pas à ces critères et nuit à l’image des Hautes-Alpes.

Notons que le Collectif a reçu l’appui de Jean-Louis Etienne dans ses démarches de protection de la nature.

Le XXI è siècle devra concilier l’activité des hommes et la protection de la nature. Des manifestations comme la Croisière Blanche sont anachroniques. Son abandon doit permettre aux champsaurins et aux haut-alpins de travailler dans une voie d’avenir.

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Mountain Wilderness a déposé un référé au TGI (Tribunal de grande instance) de Gap vendredi 22 janvier, le jugement sera rendu lundi 25 janvier à 11 h, le départ de la Croisière Blanche étant prévu mardi matin 26 janvier.