Dans le Calaisis, les facteurs adoptent une conduite écolo
Article mis en ligne le 18 janvier 2010
dernière modification le 4 octobre 2014

Les facteurs sont écolos. Et pas seulement ceux qui bravent le froid sur leurs vélos. Dans les fourgons aussi, ils font attention à la planète, et au porte-monnaie de la Poste. Comme Pauline François. Rencontre à Oye-Plage, sur sa tournée. Musclée.

Juste le temps d’embarquer, et le fourgon jaune de la Poste redémarre. Mais pas en trombe, même s’il reste moins de deux heures à Pauline François pour livrer ses 60 colis. Car la factrice, comme 26 autres agents a reçu une formation, dispensée par la Poste. Son thème ? L’éco-conduite. La Coulonnoise, jeune factrice à la plate-forme de distribution du courrier de Calais explique : « Déjà, il ne faut pas rouler trop vite. »

Facile, pour la factrice, qui, lors de sa tournée à Oye-Plage, s’arrête tous les cent mètres pour distribuer les colis. Mais justement, ça consomme. « On nous a conseillé de laisser tourner les moteurs. Même si, pour une question de sécurité, c’est mieux de le couper ! Mais chaque arrêt et redémarrage utilise du carburant. Alors si je ne m’éloigne pas trop, je laisse tourner », explique Pauline.

La factrice a suivi la formation d’une demi-journée il y a un peu plus d’un mois. Pourtant, elle a déjà acquis les réflexes. Pas facile quand on a près de sept ans de permis derrière soi, avec ses habitudes, souvent mauvaises. « Il y a des choses qu’on croit savoir mais c’est tout le contraire !

 », lance la factrice entre deux coups d’oeil à la liste de colis du matin.

Un exemple ? « Laisser chauffer une voiture le matin, aujourd’hui ça ne sert à rien. Il ne faut plus attendre vingt minutes comme avant ! On peut partir trente secondes après mais à une condition : ne pas accélérer trop fort . » Autre recommandation pour « rouler propre » : « passer très vite les rapports. » Passer la seconde à 20 km/h, la troisième à 30...

Économie d’émissions de CO2 : 24 %
Pauline François descend énergiquement du fourgon, pour la troisième fois en cinq minutes. Personne pour réceptionner le colis, personne chez le voisin. Elle glisse un bon dans la boîte aux lettres avant de lancer : « On est tout le temps pressé. Quand on cherche les numéros de rue, on ne pense pas forcément à rouler comme il faut. Mais on y repense souvent. » La factrice a reçu un « diplôme » à l’issue de sa formation. Forme de pense-bête pour se souvenir de l’effort pour la planète. Et pour le porte-monnaie de la Poste. « J’ai une économie de 24 % d’émissions de CO2, explique-t-elle. J’ai conduit dix minutes avant la formation, et dix minutes après. Le taux d’émission a été calculé sur mes deux conduites. Et 24 % c’est une bonne moyenne. » Avec ces formations, la Poste a un objectif : réduire de 15 % ses émissions de CO2 d’ici 2012 et limiter les risques d’accident grâce à une conduite plus souple. Surtout qu’à Calais, les facteurs parcourent 2 550 kilomètres par jour. C’est beaucoup. Alors le service public mise aussi sur les véhicules alternatifs : un quad électrique et huit vélos à assistance électrique sont à la disposition des facteurs calaisiens.

Des mesures qui leur plaisent. « Je fais déjà un plein par semaine, et on a énormément de véhicules. On consomme beaucoup de carburant... Alors si on peut baisser les émissions de CO2 pour la planète, c’est important », souligne Pauline.

Son fourgon a d’ailleurs une vitesse limitée à 110 km/heure. « Je prends l’autoroute pour arriver à Oye-Plage : il faut faire attention quand je double. Sinon, ça ne me gène pas. » •