Délocalisations : le PDG de Renault convoqué à l’Elysée
Article mis en ligne le 15 janvier 2010

La polémique politique autour de la possible délocalisation de la prochaine génération de Renault Clio en Turquie ne cesse d’enfler. En pleine campagne pour les élections régionales, le gouvernement a décidé de faire de ce dossier un exemple en multipliant les déclarations tonitruantes.

Selon nos informations, Nicolas Sarkozy a convoqué Carlos Ghosn à l’Elysée samedi pour qu’il se justifie sur ce dossier. Le PDG de Renault doit ainsi rentrer dans la précipitation des Etats-Unis, où il se trouve.

Même si le constructeur affirme ne pas avoir encore décidé du futur lieu de production de la Clio IV, qui doit succéder au modèle actuel à partir de 2013, le gouvernement veut se donner une image inflexible : « Nous ne laisserons pas la Clio IV être produite en Turquie, la Renault sera produite en France pour être vendue en France », a dit le ministre de l’industrie, Christian Estrosi.

Le gouvernement invoque le fait que l’Etat est venu au secours de Renault pendant la crise sous la forme d’un prêt bonifié à la condition que Renault ne ferme pas d’usine en France. Patrick Pelata, directeur général de Renault, devait être reçu mercredi 13 janvier à midi par M. Estrosi.

Selon la radio RTL, le président de la République saisirait l’occasion du rendez-vous à l’Elysée, samedi, pour que l’Etat actionnaire exige les six postes au conseil d’administration auquel il a droit. L’Etat détient 15 % du capital et dispose de deux représentants.

Stéphane Lauer Le Monde