Renault : polémique autour d’une possible délocalisation de la Clio en Turquie
Article mis en ligne le 11 janvier 2010

La perspective d’une délocalisation de la production de la Renault Clio vers la Turquie a donné lieu vendredi à de vives critiques, tandis que le constructeur a démenti avoir pris une telle décision et s’est dit déterminé à assurer l’avenir de son site français de Flins.

Selon le quotidien économique La Tribune de vendredi, la remplaçante de l’actuelle Clio de Renault, la quatrième du nom, ne devrait plus être fabriquée dans l’usine du constructeur à Flins (Yvelines) mais seulement en Turquie.

La construction de cette nouvelle Clio sera réalisée sur le site de Bursa (Nord-ouest de la Turquie), considéré comme l’un des plus compétitifs du constructeur, croit savoir La Tribune. La génération actuelle de Clio est déjà produite en partie sur ce site turc.

La Twingo avait déjà été transférée de Flins vers la Slovénie, à l’occasion du changement de génération de ce modèle.

Renault n’a cependant pas confirmé vendredi avoir encore pris une décision concernant le lieu de production de sa future Clio.

Mais « que la remplaçante de Clio 3 soit produite à Flins ou non, cela ne produira ni licenciement ni fermeture de l’usine » française, a assuré un porte-parole.

Flins, qui emploie 3.300 salariés, doit devenir un pôle majeur de l’activité de véhicules électriques du constructeur, rappelle Renault.

La perspective d’une possible délocalisation a cependant donné lieu à de vives critiques, aussi bien de la CGT que de l’UMP.

Le porte-parole de l’UMP Frédéric Lefebvre a jugé « absolument pas acceptable » que la totalité de la fabrication de la Clio soit délocalisée, « d’autant que l’Etat a été au rendez-vous et donc les contribuables français ont été au rendez-vous pour sauver Renault ».

« Je demande clairement que l’Etat » actionnaire « convoque Renault pour empêcher que des décisions terribles pour Flins puissent être adoptées », a ajouté M. Lefebvre sur RFI. L’Etat possède en effet 15% du capital de Renault.

La CGT a pour sa part dénoncé la « mise en concurrence entre les pays, les sites et les salariés » du constructeur automobile.

Si « la décision de délocaliser la Clio 4 en Turquie s ?avérait confirmée, l ?Etat français ne pourrait pas rester sans réagir », juge-t-elle.

« Les constructeurs, dont Renault, ont bénéficié de fonds publics importants directs et indirects » et « la prime à la casse a largement contribué à assurer leur volume de production » et ce « sans effet positif sur l ?emploi en France », d’après le syndicat.

Renault avait officiellement annoncé en novembre dernier que Flins accueillerait la voiture citadine Zoe ZE, modèle clef de sa future gamme électrique, et qu’il allait y implanter une usine de production de batteries pour véhicules électriques à partir de mi-2012.

« Le futur de Flins est assuré » et « Clio sera maintenue à Flins tant que la montée en puissance du véhicule électrique ne sera pas complète », avait alors assuré le patron de Renault Carlos Ghosn.

AFP