Certains en parlent, d’autres le font.
Article mis en ligne le 4 janvier 2010

NDLR : Alors que l’on voit emerger de plus en plus de lobby de la construction « verte », voici un couple à l’origine d’une initiative d’eco-construction inspirée des techniques du passé et économique.

« et pourtant on invente rien : les maisons anciennes étaient construites selon les mêmes principes »

Thierry Baffou, sa femme, Cathy, et leurs enfants de 2 et 4 ans ont fait le tour du monde durant un an à la découverte de l’habitat écologique. À leur retour, en 2000, ils ont construit leur maison en paille ! Pour partager leur expérience, ils ont créé une association qui décoiffe : Terres de vent !

Avec de la paille, de la terre et du bois, des bénévoles mettent la dernière main cette semaine à une maison bioclimatique construite en moins de 15 jours et à moindre coût, un défi destiné à promouvoir un habitat économe en énergie. C’est avec l’ambition de construire ensuite leur propre maison qu’une vingtaine de passionnés assurent la construction du bâtiment à Athée, dans le sud de la Mayenne.
Alors qu’une équipe assemble l’ossature en bois des murs extérieurs, qui seront ensuite remplis de paille, d’autres tassent la terre des murs intérieurs en pisé qui serviront à stocker la chaleur en hiver et la fraîcheur en été.

L’association Terre de vent s’est fixée le challenge de construire la structure en moins de deux semaines, et pour moins de 30.000 euros de matériaux. Elle étalera cependant les finitions sur les week-ends de 2007-2006, toujours dans le but de faire de l’éducation à l’environnement. A l’origine du projet, Thierry Baffou et Cathy Dubourg ont parcouru le monde en famille durant un an, en 1998-1999, à la rencontre d’« autoconstructeurs », d’architectes et de bâtisseurs liés à l’architecture écologique.

« Tous sont arrivés à la même conclusion : une maison bioclimatique doit avoir une ossature en bois, avec pour l’isoler un remplissage en fibres végétales ou animales, et pour le confort thermique, il faut des murs de grandes densités qui stockent la chaleur à l’intérieur », raconte Thierry Baffou.

A cela s’ajoute des façades orientées au sud largement vitrées et fermées au nord, des matériaux naturels et locaux, des capteurs solaires pour la production d’électricité et d’eau chaude, la récupération des eaux de pluie et des toilettes sèches. Au retour de leur expédition, le couple construit sa maison bioclimatique, dont le chauffage est assuré à 80% par le chauffage solaire et à 20% par un poële à bois. « L’hiver il fait 17° dans la maison, sans autre mode de chauffage », assure M. Baffou. Le couple a ouvert le chantier au public en 2002 et 2003, puis a fait visiter chaque mois sa maison à des groupes. « Nous avons eu 4.000 à 5.000 visiteurs par an en moyenne, qui cherchaient des réponses pour construire d’une autre manière et sortir du béton et du chauffage électrique », explique-t-il.

Mais le succès grandissant du site, répertorié comme espace Info-énergie par l’Agence de développement et de maîtrise de l’énergie (Ademe), a poussé le couple et l’association qu’il avait créée à construire un autre bâtiment bioclimatique-témoin, qui deviendra une maison pédagogique à part entière.

« Nous nous sommes rendu compte qu’il y avait un manque d’information sur les questions de l’environnement », explique Thierry Baffou, « et pourtant on invente rien : les maisons anciennes étaient construites selon les mêmes principes ».